Les feux de forêt ayant ravagé, fin juillet, plusieurs régions du pays a laissé l’ensemble de la population et les autorités indécises quant aux causes directes de ces incendies. Mais le président Tebboune est venu confirmer la thèse criminelle.
S’exprimant sur ce dossier lors de sa rencontre avec les représentants de médias nationaux, le président Tebboune a révélé qu’après enquête auprès des citoyens, la thèse de l’acte criminel s’est avérée juste et conforme aux soupçons qui avaient déjà filtré des différents services compétents chargés à cette fin. Comment expliquer alors que des dizaines d’incendies très suspects se sont déclarés simultanément, et de surcroît proche des zones habitées ? Certes, les causes naturelles sont possibles, notamment en ces temps de forte chaleur, mais cela peut aussi relever de l’action de l’homme, qu’elle soit volontaire ou involontaire.
Cependant, comme l’a si bien précisé le chef de l’État, les enquêtes ne se limiteront pas à incriminer uniquement les auteurs directs pris dans le filet de la justice, il s’agira donc d’investigations approfondies. « La thèse de l’acte criminel est confirmée, selon les témoignages des citoyens. Cependant, nous sommes habitués à faire face aux problèmes, sans pour autant les réduire aux auteurs », a ainsi déclaré Tebboune. C’est d’ailleurs pour cette raison que le Président a souligné qu’il fallait examiner cette affaire avec lucidité. « Nous sommes appelés à traiter ces questions avec intelligence », a noté le président de la République. Affirmant que « plusieurs mis en cause ont été déférés devant la Justice », Tebboune a fait part d’un cas qui confirme parfaitement que derrière le déclenchement des incendies meurtriers, notamment à Tizi Ouzou, l’action préméditée est irréfutable. À cet égard, et au titre des modes opératoires identifiés par les autorités, Le Locataire d’El-Mouradia a confié que « des photos me sont parvenues, où l’on voit bien que des pneus usités ont été retrouvés dans une forêt isolée à Tizi-Ouzou ».
Les autorités appelées à retenir les leçons du passé
Une situation, qui selon Tebboune, a exhorté les autorités à retenir les leçons du passé, allusion faite aux incendies criminels de 2021, avec de moindres dégâts enregistrés cette année, par rapport aux années précédentes. « En dépit de tout ce qui se dit, l’épreuve douloureuse par laquelle est passée l’Algérie en 2021, suite aux feux de forêt ayant ravagé plusieurs wilayas, lui a permis de réduire le nombre de victimes ainsi que les délais d’extinction des incendies », a ajouté l’orateur, et de poursuivre : « n’en déplaise à ceux qui souhaitaient de nouvelles peines aux Algériens ». Enfin, et évoquant les moyens mis à disposition afin de faire face à ces tragédies incendiaires, le Président a, avant tout, fait part d’un certain manque de matériel en cette période propice aux feux de forêt.
Ainsi, et à défaut « d’acquérir de grands bombardiers d’eau, l’État a examiné la possibilité de transformer plusieurs avions militaires en avions anti-incendie », a expliqué Tebboune, précisant que « l’Algérie a acheté 6 avions, dont un seul a été réceptionné à ce jour », et annoncé dans le même contexte que l’Algérie a « affrété 6 autres avions auprès du Chili et les a réceptionnés avant les incendies survenus récemment ». Une présence indéfectible des pouvoirs publics, outre le soutien financier octroyé aux victimes directes de ces incendies.
En effet, selon les récentes déclarations du ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Brahim Merad, en marge de sa visite dans la wilaya de Chlef, « 11 500 personnes touchées par les incendies de forêts seront indemnisées dans 9 wilayas ». Le MI a également révélé que « 972 bâtiments endommagés et 24 000 hectares complètement détruit ont été recensés à des degrés divers à travers ces 9 wilayas ».
Hamid Si Ahmed
