L’ancien ministre des Travaux publics, Amar Ghoul, en prison depuis juillet 2019 pour une affaire de corruption liée à la réalisation du méga projet de l’autoroute Est-Ouest, l’un des plus grands scandales financiers de la période du défunt président Abdelaziz Bouteflika, a encore nié, hier, lors de son audition au tribunal d’Alger, tous les faits qui lui sont reprochés dans le cadre de cette affaire qui a fait couler beaucoup d’encre.
En effet, l’ex-ministre et chef de Tadjamoue Amal Jazaïr (TAJ) dit « n’a rien à voir » avec la dilapidation de l’argent public dans le projet Hadjeret Ennous, au nord-ouest de la wilaya de Tipaza, étant donné qu’il n’était pas affecté au projet. Ghoul affirme qu’il consultait toujours le Premier ministre de l’époque, Abdelaziz Belkhadem et le président de la République, le défunt Abdelaziz Bouteflika, à qui il dit transmettre tous ses rapports liés au projet pour les informer de tous les détails liés à ce projet d’autoroute. « Je leur ai demandé de me faire part d’éventuelles observations, mais ils n’ont rien notifié », a déclaré l’accusé. Auditionné à plusieurs reprises depuis juin 2020 sur l’affaire de l’autoroute Est-Ouest, d’abord par le magistrat conseiller au niveau de la Cour suprême puis par le juge d’instruction du tribunal de Sidi M’hamed, Amar Ghoul a été inculpé pour « détournement de fonds, dilapidation de biens publics, conflits d’intérêts et trafic d’influence ».
Le marché de l’autoroute Est-Ouest attribué en 2006 au groupe chinois Citic-Crcc et au consortium japonais pour un montant initial de 11,2 milliards de dollars a finalement été chiffré, après plusieurs réévaluations, à 13 milliards de dollars. Des soupçons sur le versement de pots- de-vin pendant la réalisation du projet ont incité les autorités judicaires du pays à ouvrir une enquête qui a mené à son arrestation.
Il est à noter que dans le cadre de ce procès, Amar Ghoul a comparu en compagnie de plusieurs autres accusés dont Ould Kaddour ancien P-DG de la Sonatrach, Meziane Mohamed, Abdelhamid Zerguine, ainsi que d’anciens ministres, d’anciens cadres au niveau du ministère de l’Energie et au niveau de l’Agence nationale des Autoroutes.
B. O.