Les nouveaux ministres du gouvernement Benabderrahmane ont pris, hier, leurs fonctions, dans des cérémonies de passation des pouvoirs lors desquelles ils ont repris le flambeau des mains de leurs prédécesseurs.
À commencer par le plus en vue de ce remaniement, Ahmed Attaf, le tout nouveau ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, qui a repris la direction de la diplomatie nationale en succession à Ramtane Lamamra.
Lors d’une cérémonie de passation des pouvoirs, le désormais ex-chef de la diplomatie nationale, Ramtane Lamamra, qui est revenu à la tête de la diplomatie en juillet 2021, en remplacement de Sabri Boukadoum, a quitté ses fonctions à la lumière du remaniement gouvernemental décidé par le président Abdelmadjid Tebboune. Il faut dire que Lamamra a fait le boulot en tant que chef de la diplomatie algérienne depuis son retour aux affaires. Très actif, le désormais ex-ministre des AE a marqué d’une empreinte en or son passage à la tête du département représentant la politique étrangère.
Que ce soit dans le challenge de la tenue du sommet de la Ligue arabe organisé fin 2022 à Alger, la consolidation de la coopération entre pays africains, le renforcement de l’action de l’UA, la question du Sahara occidental, la crise libyenne, le conflit malien, l’instabilité sécuritaire au Sahel, l’affaire de l’expulsion d’Israël de l’UA, ou encore dans la gestion du processus ayant conduit à la rupture diplomatique avec le Maroc entre autres, l’infatigable Lamamra a accompli sa mission avec brio. C’est durant son mandat que la diplomatie algérienne a été remise sur les rails, sous la direction du président Tebboune, après notamment la passivité qui l’a caractérisée des années durant.
Attaf reprend le flambeau de la diplomatie
Lors de la passation des pouvoirs, hier, au siège du ministère, Lamamra a affirmé que la prise de ses responsabilités est un signe de la pérennité de l’Etat, assurant que durant sa mission il a fait de son mieux pour accompagner le président Tebboune et appliquer son programme de la politique étrangère. Il a également exprimé sa conviction que son remplaçant sera à la hauteur de sa mission en raison de sa longue expérience dans le domaine, tout en lui apportant son soutien.
Son remplaçant à la tête de département stratégique est loin d’être un inconnu dans le monde diplomatique. Ahmed Attaf avait déjà occupé ce poste dans les années 90 et il jouit d’une grande expérience dans le domaine. Avec ce vieux routier de la politique étrangère c’est la continuité assurée avec plus de pertinence. Le nouveau chef de la diplomatie algérienne a estimé, de son côté, lors de sa prise de fonction, que l’Algérie a effectué un pas de géant dans ce domaine ces dernières années à la hauteur de ses valeurs et de ses principes. « Je suis très heureux pour cette nomination. J’ai écouté lors de mon entrevue avec le Président ses conseils et ses orientations visant à impulser une nouvelle dynamique à la politique étrangère et de la hisser à des niveaux supérieurs pour qu’elle soit efficace et influente sur ce nous travaillerons à l’avenir », a déclaré Ahmed Attaf.
Zitouni, Aoun, Fayed et les autres vont au charbon
Un autre sang neuf injecté au gouvernement, le nouveau ministre du Commerce, le patron du RND, Taib Zitouni, a pris lui aussi, hier, ses fonctions en remplacement de Kamel Rézig remercié à la suite de dernier remaniement gouvernemental. À l’occasion, le nouveau venu à remercier le chef de l’État pour la confiance qu’il lui a accordée en le nommant à ce poste, tout en remerciant également son prédecesseur Kamel Rezig pour ce qu’il a apporté pour le secteur, précisant qu’il travaillera pour concrétiser les objectifs tracés par le président Tebboune. Il a tenu également à rassurer tous les partenaires et les opérateurs économiques en lien avec le secteur. De même pour le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique Ali Aoun qui a, lui aussi, pris, hier, ses nouvelles fonctions à la place d’Ahmed Zghdar qui quitte ainsi le Gouvernement.
À cette occasion, Ali Aoun a tenu à remercier le président Tebboune pour «la confiance qu’il a placée en lui », ajoutant que « les objectifs et la feuille de route du secteur sont ceux tracés par le président de la République et contenus dans le plan d’action du gouvernement », rappelant avoir été par le passé, pendant huit ans, depuis 1985, directeur des industries chimiques au sein du même ministère.
Il a appelé, dans le même contexte, à plus de rigueur dans la gestion du secteur, afin d’atteindre ses objectifs souhaités. Ahmed Zeghdar a remercié, pour sa part, le chef de l’Etat pour «la confiance qu’il a placée en lui », deux fois de suite, soulignant toute l’importance du secteur de l’Industrie dans la relance de l’économie nationale notant que l’expérience et les compétences de son successeur vont donner un « nouvel élan » au secteur. La cérémonie de passation des pouvoirs s’est déroulée au siège du ministère, en présence des cadres du secteur et responsables d’établissements sous tutelle.
Nouvelle recrue lui aussi, le nouveau ministre des Finances, Laziz Fayed, a pris ses fonctions hier en remplacement de Djamel Kessali. Lors de cette cérémonie, le nouveau ministre a remercié le président Tebboune pour la confiance qu’il a placée en lui, en le nommant à ce département important.
Brahim Oubellil
ILS ONT DIT … ILS ONT DIT … ILS ONT DIT … ILS ONT DIT …
Ahmed Attaf (Affaires étrangères)
« La période actuelle est sensible à tous les niveaux, aussi bien aux plans national, régional qu’international.
Au plan national, le pays connaît des mutations importantes desquelles la politique extérieure doit être au diapason et s’adapter à toutes leurs exigences, de même qu’au plan régional et dans les espaces auxquels nous appartenons connaissent des mutations profondes qui appellent la politique extérieure à davantage de vigilance face à leurs répercussions. Concernant les crises interconnectées et la mondialisation, ainsi que les déséquilibres de « la structure de la sécurité collective » dans le système des relations internationales, la conjoncture actuelle, marquée par les défis et les risques, « requiert la mobilisation de notre politique étrangère en vue d’assurer la sécurité et la stabilité auxquelles nous aspirons ».
Tayeb Zitouni (Commerce)
Le ministre a rassuré tous les opérateurs économiques, les partenaires et tous ceux qui veulent « servir le secteur à travers l’investissement et la poursuite de l’édification nationale », soulignant « le travail participatif avec les professionnels et les organisations professionnelles dans les opérations de régulation du marché ». Zitouni a, par ailleurs, averti « tous ceux qui tentent de mettre en péril les vivres des Algériens et de déstabiliser le pays », affirmant que « c’est là une ligne rouge à ne pas franchir, et que l’Etat sévira contre les auteurs de tels agissements ».
Ali Aoun (Industrie et Production pharmaceutique)
Le ministre s’est dit engagé à mettre en œuvre la feuille de route du secteur, considérant que « la tâche est difficile mais pas impossible » pour ce qui est du traitement des dossiers lourds que le président de la République tient à concrétiser, appelant les cadres du ministère à « faire preuve de dévouement, de rigueur et de célérité dans la mise en œuvre du programme tracé ».
Laaziz Fayed (Finances)
Le successeur de Brahim Djamel Kassali a exprimé sa détermination à « ne ménager aucun effort et à œuvrer avec dévouement à la réalisation des objectifs tracés visant le développement et la modernisation des finances publiques, et leur gestion avec compétence et efficacité pour appuyer l’économie nationale et réaliser le développement durable du pays. Assurant être pleinement conscient des défis auxquels fait face le pays et l’économie nationale en particulier ».
Fayçal Bentaleb (Travail, Emploi et Sécurité sociale)
La mission du nouveau ministre consiste à « la mise en œuvre des engagements du président de la République sur le terrain, notamment ceux liés au renforcement du pacte social fondé sur la prospérité des générations à travers les mécanismes du dialogue social constructif et garant de l’intérêt suprême du pays ». Il a relevé « la nécessité de préserver les acquis du Système national de la sécurité sociale et de la retraite à travers le renforcement de ses équilibres financiers et la valorisation de sa performance ».
Mme Meriem Benmouloud (Numérisation et Statistiques)
« Travailler de manière consultative et participative avec tous les secteurs pour élaborer une stratégie à même de réaliser la transition numérique », indique la ministre, insistant sur l’impératif de « mettre en place tous les mécanismes relatifs aux statistiques en vue de créer un système national des statistiques pour produire, actualiser et traiter l’information ».
Taha Derbal (Hydraulique)
Le ministre a dit « ne ménager aucun effort pour servir et promouvoir ce secteur à des niveaux supérieurs », indiquant que son secteur était étroitement lié au « confort et à la santé du citoyen, mais aussi à l’économie nationale, notamment l’Agriculture ».
Ahmed Bidani (Pêche et Productions halieutiques)
« Poursuivre les grands chantiers du secteur de la Pêche et des Productions halieutiques », est la mission du successeur de Hichem Sofiane Salaouatchi. Autrement dit, les dossiers et les défis liés à « la construction navale, à la pêche hauturière, à la numérisation du secteur, à l’amélioration de la situation sociale des marins-pêcheurs et à l’augmentation du nombre des coopératives du secteur. »
Mme Fazia Dahleb (Environnement et Energies renouvelables)
Mme Dahleb a souligné son « engagement à œuvrer d’arrache-pied à l’application du programme du président de la République pour ce secteur qui jouit d’une grande importance auprès des hautes autorités du pays », ajoutant que son plan d’action « se focalisera sur l’intensification des efforts pour atteindre les objectifs ».
Youcef Chorfa (Transports)
Le ministre a appelé les cadres du secteur « à unir les rangs et à redoubler d’efforts pour œuvrer à concrétiser les engagements du président de la République visant le décollage économique et contribuer à l’édification de l’Algérie nouvelle », relevant le rôle central du secteur considéré comme « un des éléments du développement socioéconomique et un trait d’union entre les différents secteurs ».
Mokhtar Didouche (Tourisme et Artisanat)
Didouche s’est engagé à œuvrer pour « être à la hauteur de cette confiance à travers la poursuite des efforts pour permettre au secteur de contribuer à la réalisation du développement économique », soulignant la nécessité de « conjuguer les efforts pour promouvoir le secteur du tourisme et lui permettre d’occuper sa véritable place dans le développement économique, au vu des atouts touristiques divers dont dispose le pays ».
Synthèse Farid G./ propos recueillis par l’APS