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AU MAROC ET À SON ALLIÉ LE PSOE : La double gifle du Parlement espagnol

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À l’initiative du parti de gauche Podemos, le Parlement espagnol a voté, mardi soir, en faveur d’un projet de loi visant à accorder la nationalité espagnole aux Sahraouis nés avant le 26 février 1974, soit à l’époque de la domination coloniale, lorsque le territoire était considéré comme une province d’Espagne. Les résultats du vote ont donné 300 voix pour, 150 contre et 118 abstentions. Le Parti socialiste espagnol (PSOE) du Premier ministre espagnol Pedro Sanchez, a tenté de s’opposer à ce projet de loi mais a été isolé au sein du Parlement. Le parti Podemos a réussi à faire passer sa proposition d’accorder la nationalité espagnole aux Sahraouis grâce au soutien du PP et à l’abstention du parti d’extrême droite Vox. Pendant le débat, les députés socialistes ont rejeté l’initiative alléguant des problèmes juridiques et techniques mais ils ont été isolés par leurs partenaires au gouvernement, le PP, Ciudadanos, et par les alliés traditionnels du gouvernement tels que ERC, PNV et Bil qui ont soutenu le projet de loi de Podemos. Selon ce texte, les Sahraouis qui sont en situation régulière en Espagne ont la possibilité d’acquérir la nationalité espagnole après un séjour de seulement deux ans. La position du Parlement espagnol sur l’octroi de la nationalité espagnole aux Sahraouis, est considérée comme une gifle assénée au Maroc qui occupe illégalement le Sahara occidental. Dans le contexte actuel du scandale baptisé « Maroc Gate » impliquant des eurodéputés qui ont reçu des pots-de-vin de la part des autorités marocaines afin de défendre leurs thèses, notamment en ce qui concerne la question du Sahara occidental, ce vote accroît la tendance à l’isolement international du régime monarchiste marocain sur cette question et renforce les opportunités pour l’organisation du référendum d’autodétermination au profit du peuple sahraoui qui bénéficie du soutien ferme de l’Union africaine. On sait que l’eurodéputé belge, Marc Tarabella, privé il y a huit jours de son immunité parlementaire, a été interpellé par la police, vendredi matin, dans l’enquête de la justice belge sur des soupçons de corruption au sein du Parlement européen impliquant notamment le Maroc. Venant du Parlement de l’Espagne, puissance administrante, le vote de mardi soir est significatif du soutien de la grande majorité du peuple et des institutions de l’État aux droits du peuple du Sahara occidental. Dans les faits, les députés espagnols se sont démarqués de la position du Premier ministre Pedro Sanchez dont le revirement brusque et injustifié sur la question du Sahara occidental- une entorse à la légalité internationale perçue comme geste hostile par Alger- a entraîné la décision annoncée le 8 juin 2022 (le même jour) par l’Algérie, de la suspension immédiate du Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération conclu le 8 octobre 2002 avec le Royaume d’Espagne. L’Algérie a réaffirmé à maintes reprises sa position concernant la question de la décolonisation du Sahara occidental occupé par le Maroc: le référendum et le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, sont la seule solution. Au début de ce mois, le représentant du Front Polisario en Espagne, Abdullah Arabi, cité par la SPS, a appelé l’Espagne à la nécessité de respecter le droit international, à assumer ses responsabilités et à chercher ses intérêts, de manière à ne pas s’opposer au droit et à la légalité internationale, comme le reste des régimes dans l’actuel ordre mondial multilatéral. Le Front Polisario a réaffirmé à plusieurs reprises que « la stabilité et la sécurité » dans la région, sont « tributaires d’une solution définitive qui doit être trouvée au conflit, à travers laquelle, le peuple sahraoui pourra établir son État indépendant qui constitue un facteur d’équilibre et de stabilité dans la région ». Le Parlement espagnol réussira-t-il à corriger la grossière erreur du Premier ministre qui s’est aligné sur la position coloniale du Maroc ? Ils sont nombreux en Espagne à le souhaiter car les faits, appuyés sur des chiffres, donnent raison aux voix lucides qui avaient prédit que l’Espagne serait le grand perdant dans son conflit diplomatique avec l’Algérie.
M’hamed Rebah

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