Accueil ACTUALITÉ BANCARISATION DE L’ARGENT de l’INFORMEL : L’ultime appel du Président

BANCARISATION DE L’ARGENT de l’INFORMEL : L’ultime appel du Président

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Le président  Abdelmadjid Tebboune a confirmé son engagement à éradiquer le phénomène de la circulation de l’argent hors-circuit bancaire et sa volonté de faire bénéficier l’économie nationale de cette manne financière.

Ce jeudi, dans son intervention à l’ouverture des travaux de la rencontre Gouvernement-walis, au Palais des nations, le président Tebboune est revenu sur la question des fonds thésaurisés : « Je lance un dernier appel à ceux qui ont accumulé de l’argent dans les foyers pour qu’ils le déposent dans les banques ». Il a rappelé que l’Etat « a fourni mille garanties pour protéger le citoyen et l’économie nationale». L’appel du président Tebboune a été interprété, à juste titre, comme un avertissement, le dernier- ont précisé les commentateurs-, adressé aux riches qui disposent d’une fortune colossale en dinars stockée quelque part dans des habitations, non sécurisés, en dépit des apparences, mais pas dans les banques, qui offrent pourtant toutes les conditions de sécurité. Cet argent, généré par des activités menées dans la sphère informelle, en dehors de la loi, proviendrait notamment des surfacturations liées aux opérations d’importations, parfois fictives, pratique courante dans le passé. Quel est le montant de la masse monétaire qui circule dans le marché informel, en plus de celle qui est thésaurisée, échappant, toutes deux, au circuit bancaire et aux services fiscaux? Il  est difficile de l’évaluer avec exactitude, avouent les spécialistes. Lors de l’installation du Conseil économique, social et environnemental (CNSE), en septembre 2021, le président Tebboune avait estimé ce montant à 10 000 milliards de dinars, l’équivalent, à l’époque, de 90 milliards de dollars. Des solutions ont été proposées pour mettre ces fonds au service de l’économie et des garanties avaient été données aux personnes concernées. Sans grand résultat, pour le moment, ce qui explique le « dernier avertissement » lancé par le chef de l’État. Que prévoient les autorités pour contraindre les détenteurs de fonds thésaurisés à les placer dans les banques ? La numérisation a souvent été citée comme forme de riposte à ce phénomène. En parallèle, la lutte menée par l’Algérie contre l’argent sale, permettra d’ »opérer une rupture définitive avec la dilapidation du denier public et la domination de l’argent sale dont certains résidus continuent à alimenter les foyers de résistance au changement », a réaffirmé le président Tebboune. Il a souligné la nécessité de lutter « avec fermeté contre ces pratiques, à la faveur de la suprématie de la Loi et en consacrant l’Autorité de l’État, avec subtilité loin de l’autoritarisme », ajoutant que « nous sommes mobilisés, aujourd’hui, plus que jamais pour mener une lutte sans merci contre la corruption, les corrupteurs et les corrompus ».

De bons indicateurs de performance économique
Le développement économique et social du pays a besoin de l’apport de l’argent thésaurisé, pour améliorer ses performances tout en renforçant la souveraineté nationale. Les données fournies par le président Tebboune traduisent « une dynamique économique et sociale claire » et incitent à l’optimisme. Ainsi la facture d’importation a reculé, passant de 63 milliards de dollars à 38 milliards de dollars, la réduction de la facture d’importation « sans priver le citoyen ou le contraindre à l’austérité », a-t-il précisé.
L’assainissement des importations « se poursuit car il y a encore des importations exagérées », a-t-il dit, rappelant que l’économie se construit sur la base de la production et non de l’importation. Côté exportations : l’Algérie a, pour la première fois de son histoire, exporté près de 7 milliards de dollars hors hydrocarbures. Les réserves de change dépassent actuellement les 60 milliards de dollars, c’est-à-dire des capacités financières d’importer pendant deux ans sans difficultés. Le taux d’inflation, situé actuellement à près de 9 %, connaît une courbe descendante. Pour le Président de la République, l’inflation est « un niveau inacceptable, même si elle est en deçà des taux d’inflation à l’échelle mondiale ».
M’hamed Rebah

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