L’année 2022 qui s’achève a été encore une année de succès à divers niveaux pour la cause sahraouie et la lutte du peuple du Sahara occidental, contre la colonisation marocaine, notamment sur les plans diplomatique, juridique et aussi militaire avec les opérations ininterrompues tout au long de cette année, de l’Armée de libération du peuple sahraoui (ALPS), contre l’armée d’occupation. Le grand vent de l’achèvement total de la décolonisation en Afrique n’ayant pas encore soufflé, sur la dernière question de décolonisation inscrite aux Nations unies (ONU) et à l’Union africaine (UA) le Sahara occidental, en l’occurrence encore sous occupation marocaine, le peuple sahraoui, via son représentant unique et légitime, le Font Polisario refuse avec détermination, toute voie de solution en opposition à son droit à l’autodétermination, comme le stipule la légalité internationale et le consacré comme l’histoire des luttes des peuples. Après avoir souffert durant près d’un siècle de la colonisation espagnole, il est depuis 1975, suite aux Accords de Madrid, sous le joug de l’occupation marocaine, qui n’a cessé de tergiverser et manœuvrer pour reporter aux calendes grecques, avec le soutien des membres du Conseil de sécurité, principalement la France, la tenue du référendum au Sahara occidental. Tout au long de l’année qui s’achève, la mobilisation du peuple sahraoui dans son combat libérateur a été sans relâche, autant au niveau populaire, via ses associations de la société civile qu’au niveau aussi des institutions de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), lesquels ont soufflé un élan de solidarité au niveau notamment international sans précédent, mettant en échec les efforts et les manœuvres de l’occupant marocain visant à occulter et étouffer non seulement l’existence d’un peuple en lutte pour son indépendance mais aussi la nature du conflit qu’il l’oppose au peuple du Sahara occidental, dans sa persistance à vendre la solution d’autonomie, en violation du Droit international. Avec l’année qui s’achève, le peuple sahraoui marque deux ans de reprise de sa lutte armée, suite à la violation en novembre 2020 par le Maroc des accords du cessez-le-feu des Nations unies, qu’il a convenus avec le Front Polisario en 1991, une violation qui a été sans surprise, pour le Front Polisario, les instances internationales et les réseaux de soutiens à la cause sahraouie, qui n’ont eu de cesse d’exprimer leur profonde préoccupation quant à la situation instable au Sahara occidental occupé, en l’absence de volonté politique de la communauté internationale à imposer à Rabat, l’application des résolutions de l’Onu, dictées par les textes et les principes de la Charte onusienne relatifs à une question de décolonisation. Les succès de la cause sahraouie en 2022, pour ne citer que le rétablissement des relations de la RASD avec des pays, s’inscrivant dans le respect du droit international et à l’autodétermination, les arrêts des différentes Cours de justice, dont de l’Union européenne, interdisant tout accord avec le Maroc incluant le Sahara occidental, la participation du président sahraoui, Brahim Ghali, à nombre d’évènements internationaux, auquels été convié la RASD, ou l’UA comptant parmi ses membres la République sahraouie, témoignent voir Réaffirme l’incontournable réalité de la cause sahraouie et sa justesse, à travers le monde. Des avancées qui vont se poursuivre durant la nouvelle année qui s’invite, notamment par leurs impacts sur le système colonial marocain, déjà acculé par ses pertes militaires que lui infligent les opérations de l’Armée de libération sahraouie et la résistance pacifique des Sahraouis dans les territoires encore sous occupation marocaine.
2023, l’année de l’« escalade » dans le combat du Front Polisario
Une année de réalisations, d’avancées et de nouveaux acquis de la lutte sahraouie et du Front Polisario, lequel tiendra son 16ème congrès, en début de la nouvelle année, du 13 au 17 janvier , sous le slogan « Escalade dans le combat pour en finir avec l’occupation et imposer la souveraineté » et portera le nom du martyr sahraoui Mhamed Khaddad Moussa » comme annoncé par le président de la Commission préparatoire dudit congrès, Hama Salama. Si sur le plan militaire l’occupant marocain est confronté à des opérations soutenues de l’Armée de libération sahraouie, sur le plan diplomatique, le Maroc et son système colonial au Sahara occidental n’a connu que des camouflets. Pour ne citer, à ce propos, que la désignation du premier ambassadeur du Botswana et de l’Angola en République sahraouie depuis l’établissement des relations entre les pays concernés et de la première visite historique du vice-ministre des Affaires étrangères du Honduras, Torres Zelaya Gerardo, dans les Camps de réfugiés sahraouis. Aussi le rétablissement des relations diplomatiques entre le Soudan du Sud avec la RASD, suspendues en 2018 et le Kenya qui a réaffirmé son soutien au droit incontestable et inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination à travers l’organisation d’un référendum libre et juste dirigé par l’ONU et l’UA. Et en Amérique latine, le Pérou et la Colombie ont annoncé le rétablissement de leurs relations diplomatiques respectives avec la RASD, conformément aux principes et objectifs de la charte de l’ONU. Des succès diplomatiques du Front Polisario, tout au long de l’année qui s’achève, qui à ses débuts a vu la participation du SG du Front Polisario, président de la RASD , Brahim Ghali avec ses homologues africains et européens, aux 6e sommet Union européenne/Union africaine (UE/UA), tenu à Bruxelles, après celui de 2017 tenu, à Abidjan. Aussi la participation du président sahraoui, à la 8e Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD8), tenu à Tunis, avait déclenché une colère hystérique chez l’occupant marocain, qui son Makhzen a été jusqu’à créer une crise politique avec la Tunisie, et affirmé ainsi, encore une fois son non-respect du Pact constitutif de l’UA, alors que le royaume de Mohamed VI a paraphé, pour voire sa demande d’ adhésion à l’UA, acceptée en 2017. Autre camouflet qui n’est pas des moindres qu’a subis le Maroc, celui qu’il a reçu, dans un espace qu’il pensait acquis, la France. Rabat a été surprise de voir la cause sahraouie gagnée sur le terrain, non seulement au niveau populaire, mais aussi dans ses institutions, par la décision du Conseil d’Etat français, rendue à l’initiative de la Confédération paysanne, « d’interdire l’importation des produits agricoles depuis le territoire sahraoui occupé, au motif que le Sahara occidental n’appartient pas au royaume du Maroc », comme statué par la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) en 2016 et 2018, soulignant que « présenter ces produits comme étant originaires du Maroc viole le droit de l’UE et les arrêts de la Cour ». Sur le plan juridique, l’occupant marocain a été rappelé à l’ordre en Afrique, par la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples, par un arrêt rendu le 22 septembre dernier, dans lequel cette Cour « a dénoncé l’occupation marocaine du Sahara occidental » et a appelé « tous les Etats membres de l’UA à trouver une solution durable à cette occupation et assurer la jouissance du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui ». Autre soutien réaffirmé et non sans impacts, sur l’occupation marocaine, celui dans les fora internationaux, pour ne citer qu’au sein de l’ONU, lors de la session du Comité spécial de la décolonisation dit « Comité des 24 ». Plusieurs représentants de pays et d’organisations internationales ont réitéré, en effet, leur soutien au respect du droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination, et ont tenu à dénoncer, les violences et violations des droits de l’Homme par l’occupant marocain au Sahara occidental occupé. En Suède ou en Allemagne aussi, la question du Sahara occidental a fait l’objet d’un débat au Parlement scandinave et le drapeau sahraoui a été hissé par les autorités de la ville allemande de Brême sur le mât du Parlement régional, dans le cadre de la commémoration du 46e anniversaire de la proclamation de la RASD. Aussi, le mouvement associatif à travers le monde en soutien de la lutte du peuple sahraoui, s’est intensifié et consolidé, avec notamment la création de la coordination mondiale des jeunes pour la solidarité avec le Sahara occidental, représentant les différents organismes de jeunes des quatre coins du monde, pour sensibiliser a cause sahraouie et mettre ainsi en échec la propagande de l’occupant marocain, pour tromper, en vain, l’opinion mondiale.
Karima Bennour