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IL A SOUHAITÉ UNE MÉDIATION ENTRE ALGER ET RABAT POUR RÉGLER LE CONFLIT DU SAHARA OCCIDENTAL : À quoi joue l’ambassadeur turc à Rabat ?

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Dans sa tentative de séduction des responsables marocains, le nouvel ambassadeur de Turquie à Rabat s’est fait historien, donneur de leçons et même bouffon de la cour. Dans un entretien accordé au site Marochebdo.presse, Omar Farouk Dogan, en poste à l’ambassade de Turquie au Maroc depuis avril dernier, est allé à l’encontre de la position officielle de son pays qui a voté la résolution onusienne considérant le conflit au Sahara occidental comme une question de décolonisation et donnant mandat au secrétaire général de l’ONU pour lancer un processus permettant, à terme, la tenue d’un référendum garantissant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Ce dernier, versant dans un excès de zèle de mauvais aloi il a balayé d’un revers de la main le Droit international,  Charte et les résolutions de l’Onu) inscrivant le Sahara occidental sur le registre des questions de décolonisation. Il a également feint d’oublier que la RASD n’est pas une entité fantoche mais un membre fondateur et membre de l’Union africaine. Ce qui étonne dans les propos de ce diplomate, propos qui méritent des précisions de son gouvernement,  est le fait qu’il met un trait sur tout le processus diplomatique mis en branle par le secrétaire général de l’Onu et son envoyé au Sahara occidental, le mandat de la Minurso, les accords de cessez-le-feu conclus entre le Front Polisario et le Maroc sous l’égide de l’ONU en 1991, ainsi que les rounds de négociation entre le Maroc et le Polisario a  Manhasset ou encore la violation du cessez-le- feu le 20 novembre 2020 par le Maroc. Dans ses gesticulations et ses yeux doux envers le Maroc, il affirme que le conflit du Sahara occidental est préfabriqué pour permettre à des parties de profiter de la brouille entre le Maroc et l’Algérie. C’est grossier comme raisonnement et argumentaire car l’Algérie n’a jamais été partie dans ce conflit et il n’a qu’à réviser ses notes pour identifier les deux parties, le Maroc et le Front Polisario et pour savoir aussi que l’ONU et l’UA et même la cour de justice UE, ont conclu que c’est un conflit  entre les autorités d’occupation marocaines et le Front Polisario, reconnu seul et légitime représentant du peuple sahraoui.   En jouant à l’historien il a attribué au Maroc, un pur produit des triturations du Marechal Lyautey, un rôle dans la propagation de l’Islam dans la région de l’Afrique de l’Ouest, ce qui laisse supposer qu’il est un parfait ignare arrivé par accident dans la sphère de la diplomatie.   Il joue à rechercher des similitudes entre le conflit du Sahara occidental et la question kurde mais passe sous silence la responsabilité des Ottomans, aujourd’hui établie dans le génocide des Arméniens.  Ce diplomate va encore plus loin en affirmant qu’une chaine commerciale turque s’apprête à ouvrir des magasins à Layoune et qu’il encourageait les investisseurs privés turcs à investir dans des projets au Sahara occidental, rien que ça, et une belle illustration du déni de la légalité internationale qui proscrit les contrats commerciaux englobant les territoires sahraouis et leurs richesses. On serait tenté de dire, à quoi joue la Turquie qui continue de verser dans un amalgame qui ne l’honore point. C’est un pays qui est lié par des contrats militaires avec Israël avec laquelle elle entretient de solides relations diplomatiques et commerciales. Même aux moments supposés forts de la tension entre les deux pays, les canaux d’échange n’ont jamais été rompus entre eux. Il doit savoir que l’Algérie n’est pas partie dans le conflit entre le Maroc et le Front Polisario et qu’elle a toujours rejeté une médiation visant à lui donner un statut qu’elle n’a pas. L’Algérie a toujours soutenu les causes justes et celles du peuple sahraoui en fait partie. Vouloir faire d’elle une partie prenante du conflit c’est nier le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Les autorités turques doivent remettre à l’ordre leur diplomate car, ce qu’il vient de commettre à l’occasion de son entretien accordé au site marocain n’est rien d’autre qu’une remise en question de positions supposées défendues par la Turquie dans le cadre des efforts de la communauté de  faire prévaloir le droit et la justice et pour garantir au peuple sahraoui son droit à ‘l’autodétermination.

Slimane B.

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