Après une longue période de suspens, le flou s’est enfin dissipé autour de la date de la rentrée scolaire des élèves au titre de l’année 2022/2023. En effet, le calendrier de la reprise des cours a été annoncé dimanche soir en Conseil des ministres, suscitant à la fois soulagement chez les parents et des critiques par les syndicats du secteur de l’Éducation qui jugent que celui-ci a été trop retardé.
C’est le cas pour le SATEF, représenté par Boualem Amoura. Contacté hier, ce syndicaliste a estimé que cette annonce est d’abord une libération psychologique pour les parents car elle a permis de lever l’ambigüité qui avait donné lieu durant plusieurs jours à la circulation de fausses informations sur les réseaux sociaux. Cependant, Boualem Amoura s’est montré très peu convaincu par le choix de la date du retour des élèves en classes. Ce dernier, a en effet jugé jugeant incohérent de fixer la date de la reprise des enseignants au 31 août et celle des élèves le 21 septembre qui suit. Pour le SG du SATEF, il s’agit d’un manque d’anticipation et de concertation avec les partenaires sociaux. « Durant toute cette période, les enseignants vont se rouler les pouces, et la majorité ne vont pas rejoindre leurs établissements » a-t-il prévenu. Dans le même contexte, Amoura a estimé que la rentrée pour cette année a été trop retardée soulignant que dans les pays développés, cela fait plus de 10 jours que les élèves ont repris leurs cours ». D’après Amoura, il existe plusieurs causes à l’origine du retardement de la rentrée. La première, a-t-il expliqué, c’est la chaleur qui même à la fin septembre demeure élevée dans les régions du sud. Mais pour cela, notre interlocuteur a fait savoir qu’une étude avait été faite il y a plusieurs années sur les rythmes scolaires à l’issue desquelles des solutions avaient été proposées pour que la rentrée se fasse selon la spécificité de chaque région du pays (Nord, Sud, Hauts Plateaux) mais ces résolutions, a-t-il déploré, n’ont jamais été prises en compte. L’autre cause à l’origine du retardement de la rentrée solaire, Amoura cite également le non-achèvement de la construction des nouvelles infrastructures scolaires. « Les élèves ont besoin de places pédagogiques et dans certaines régions le problème risque de se poser même après le 21 septembre », a-t-il soulevé. Le syndicaliste a cité en outre le problème du manque flagrant d’eau. « Certains établissements sont dans une situation catastrophique, et les élèves ne peuvent en aucun cas être reçus dans de telles conditions », a encore dénoncé Amoura. Par ailleurs, et en ce qui concerne l’instruction du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, de tenir une réunion afin de statuer sur la possibilité de la reprise des cours selon le système habituel, Amoura regrette que les syndicats du secteur ne soient pas associés à cette démarche. «Il s’agit d’une question pédagogique qui ne relève pas des compétences des parents d’élèves qui eux contrairement à nous ont été invités à participer à la réunion de concertation avec les responsables du ministère » s’indigne la même source. S’agissant, d’autre part, de l’instruction d’adopter une nouvelle politique autour du manuel scolaire, en termes de distribution, et préserver son contenu de tout aspect politique pour une période de validité plus longue, quels qu’en soient les changements politiques, Boualem Amoura relève qu’il serait aussi important de préserver le livre scolaire de toute idéologie. L’école doit être uniquement un espace de science de savoir et de technologie, a-t-il conclu.
Khaled Ahmed espérait une reprise en début septembre
Pour le président de l’Association nationale des parents d’élèves, Khaled Ahmed, le mieux aurait été d’aller vers une rentrée en début du mois de septembre. Le représentant des parents d’élèves s’est dit avoir souhaité reprendre le rythme de l’avant Covid-19. Il souligne cependant que si les autorités ont choisi cette date est que les raisons sont convaincantes, et ceci ne peut être donc que salué, a-t-il affirmé.
Le plus important, maintenant, estime khaled Ahmed est que cette rentrée se déroule dans les meilleurs conditions possibles et que tous les moyens soient mis en place pour que les élèves entament la nouvelle année scolaire sans problèmes ni manquement en matière de manuels scolaires ou d’encadrement.
Ania Nch