Les incendies enregistrés dans plusieurs forêts du nord-est du pays ont confirmé la très grande vulnérabilité de ces écosystèmes aux feux, sous l’effet de la conjonction de facteurs climatiques, pour l’essentiel, et du geste imprudent ou incivique déclencheur. Pour le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Kamal Beldjoud, l’origine de ces incendies est d’abord dans les conditions climatiques (températures élevées et vents).
Mais, le comportement de certains visiteurs des forêts n’est pas étranger lui aussi au déchainement du feu qui ravage des espaces forestiers, entièrement ou en partie, à partir d’une cigarette allumée jetée imprudemment ou volontairement, d’un bris de verre, de déchets abandonnés,… Ceux que l’on appelle les pyromanes, qu’il ne faut toutefois pas traiter comme des boucs émissaires. Leurs gestes combinés aux conditions naturelles aggravantes et aux dysfonctionnements dans le système de protection des forêts, conduisent à la catastrophe telle que celle qu’ont connue les wilayas d’El-Tarf, où 30 personnes sont décédées dans les incendies (et 161 autres blessées), Souk Ahras, 5 morts (65 autres légèrement blessées) et Sétif, 2 morts, en plus des pertes touchant la biodiversité particulièrement à El Kala. Selon des responsables concernés, le bilan aurait pu être plus lourd, s’il n’y avait pas eu le plan de prévention lancé dès le mois de mai. L’heure est maintenant aux leçons à tirer. La nouvelle stratégie anti incendie mise en place après les feux de forêts de l’an dernier en Kabylie, a été rapidement mise à l’épreuve. Jeudi 11 août, le Premier ministre, Aïmène Benabderrahmane, affirmait à Alger que le Plan national de prévention et de lutte contre les feux de forêt pour l’année 2022 fonctionnait « efficacement », en donnant pour preuve une baisse significative des incendies et leur maîtrise à l’échelle nationale par rapport à l’année dernière. Les instances concernées par les feux de forêt ont pris appui sur les expériences de l’année dernière et œuvrent à atteindre les normes internationales appliquées en la matière, avait-il fait remarquer. C’est le résultat de l’application rigoureuse du Plan, avait expliqué le Premier ministre en invitant toutes les instances concernées par la lutte anti-incendie à poursuivre le travail dans le cadre d’une approche participative impliquant tous les secteurs », estimant « qu’il s’agit de l’approche idéale à adopter ». Le haut degré de professionnalisme des équipes de la Protection civile a été démontré au cours de leur participation à l’extinction des feux de forêt qui se sont déclarés en juillet dans plusieurs régions de Tunisie. Cette opération couronnée de succès a été l’œuvre de 80 éléments de la Protection civile de différents grades, avec la mobilisation de plus de 24 engins d’intervention rapide de différentes tailles, appuyés par deux hélicoptères des Forces aériennes de l’Armée nationale populaire (ANP). En fait, l’efficacité de la nouvelle stratégie sera jugée en fonction du bilan final à la fin septembre. Invité du Journal de 20h de la Télévision publique, mercredi, Kamal Beldjoud a appelé les citoyens à davantage de vigilance et de prudence, particulièrement durant ce mois. En effet, ce n’est pas la fin d’alerte, même si la Protection civile pouvait annoncer, dès vendredi, que les incendies déclarés à travers plusieurs wilayas du nord du pays ont été « totalement éteints », avec 73 foyers totalement maîtrisés «dans les dernières 24 heures ». Deux ministres se sont rendus hier à Souk Ahras, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Mohamed Abdelhafid Henni, et la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Kaouter Krikou, en visite de travail « dans le cadre d’un suivi continu et de l’identification des dommages et pertes causés par les incendies de forêt dans la wilaya », a fait savoir un communiqué du ministère de l’Agriculture. Le Premier ministre a promis que l’État fera tout pour soutenir les familles des victimes de ces incendies.
M’hamed Rebah