La Loi de finances complémentaire pour l’année 2022, signée mercredi par le président Abdelmadjid Tebboune, a été publiée au Journal officiel. La répartition budgétaire montre la priorité accordée à la Défense nationale, avec une enveloppe de 1 310 148 000 000 DA.
Cette enveloppe est justifiée par la place qu’occupe ce secteur dans la vie du pays dans un contexte de risques accrus sur la souveraineté nationale, exigeant des capacités défensives conséquentes. Comme le rappelait l’éditorial d’El-Djeïch, en février dernier, lors de sa première visite au siège du ministère de la Défense nationale, le président Abdelmadjid Tebboune, chef suprême des Forces armées, ministre de la Défense nationale, a insisté sur la poursuite de la mise en œuvre des programmes de développement des forces pour hisser le niveau des capacités de combat avec les différents partenaires, de même que les efforts de maintien de la disponibilité, de renouvellement et de modernisation des équipements militaires. La revue El-Djeïch notait que la défense de la souveraineté nationale, dans la conjoncture que traverse la région, requiert de poursuivre la voie du développement des capacités défensives de l’Armée nationale populaire (ANP), à même de permettre la défense du pays et de ses frontières contre toute menace. Pour la revue El-Djeich, face aux défis sécuritaires « croissants et renouvelés existant dans les pays voisins et les tensions que traversent certains d’entre eux, il est impératif de renforcer les formations du corps de bataille, en particulier nos forces armées là où elles se trouvent, notamment celles déployées le long de nos vastes frontières, à travers la sécurisation de toutes nos frontières nationales avec des équipements modernes, y compris ceux relatifs aux domaines de la reconnaissance et de la guerre électronique. Ce qui permettra la détection précoce de toute menace, quelle qu’en soit sa forme et sa source ». Comme de tradition, l’Éducation nationale vient en deuxième position avec 826 023 899 000 DA. De nouvelles dépenses sont prévues pour couvrir les aménagements apportés dans ce secteur, notamment la dotation progressive de près de 1600 écoles primaires à travers le pays en tablettes électroniques, qui permettront l’allègement du poids du cartable.
« Pour la première fois dans l’histoire de l’École algérienne, le livre numérique sera disponible gratuitement au profit des élèves du cycle primaire de ces écoles dont le nombre avoisine les 5,2 millions, en sus de l’utilisation de la deuxième version (papier) du livre scolaire », a fait savoir le ministre de l’Éducation nationale, Abdelhakim Belabed. Autres nouveautés à «budgétiser» : l’introduction de l’enseignement de la langue anglaise dès le palier du primaire ; l’institution dans l’enseignement secondaire général et technologique de la filière des arts avec ses quatre spécialités au choix (arts plastiques, musique, théâtre, cinéma, audiovisuel) ; la création d’un lycée national des arts dont le siège sera établi à Alger. Le ministre a également affirmé que son secteur « œuvrera à porter le taux de couverture en cantines scolaires à 90% à la prochaine rentrée scolaire et à 100% à la fin de la même année scolaire, avec l’achèvement de l’opération d’attribution de la prime scolaire avant la fin du mois de septembre prochain, tout en œuvrant, en coordination avec les Ministères de l’Intérieur et de la Solidarité nationale, à étendre le réseau du transport scolaire ». D’ailleurs, le ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire est en troisième position avec 680 479 547 000 DA suivi par le ministère de la Santé (540 510 808 000 DA), le ministère du Travail, Emploi et Sécurité sociale (538 875 080 000 DA), le ministère de l’Agriculture et du Développement rural (521 149 616 000 DA), le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (400 102 068 000 DA), pour ne citer que ces départements à budgets conséquents. Sur le plan budgétaire, la Loi de finances complémentaire prévoit une hausse des dépenses de fonctionnement à 7697,01 milliards de dinars contre 6311,53 milliards de dinars dans la loi de finances initiale 2022).
M’hamed Rebah