Les récents gros contrats conclus par l’Algérie avec ses partenaires en matière d’exportations des énergies fossiles, dont certains sont suivis d’effets immédiats pour venir renforcer les performances de l’économie nationale, n’ont pas échappé aux observateurs et médias internationaux.
C’est ainsi qu’en marge du conflit ukrainien, l’Algérie a saisi l’opportunité de consolider sa place dans le monde de l’énergie pour devenir une plaque tournante dans toute négociation directe ou indirecte sur le marché. Comme lorsqu’il s’agit par exemple d’alimenter des pays de l’Europe, les premiers à subir, en retour, l’impact des sanctions occidentales contre la Russie. Aujourd’hui, la situation du marché pétrolier semble se redresser après le choc de l’été 2014 lorsque les prix des hydrocarbures ont atteint une chute historique. Depuis ces dernières années, et à la faveur des changements importants opérés par l’Algérie pour recouvrer la souveraineté totale sur l’exploitation de ses propres ressources énergétiques, à travers la nouvelle loi sur les hydrocarbures cadrant l’investissement étranger dans ce domaine, la compagnie pétrolière nationale est revenue au cœur de la stratégie de l’État. C’est ainsi que grâce à ses efforts propres, et avec le concours de ses partenaires, comme l’italien ENI, elle a réussi le pari de nouvelles découvertes en pétrole et gaz à travers l’exploitation optimale des ressources nationales. Au nouveau contrat stratégique de fourniture davantage de gaz à l’Italie, le replacement du gazoduc Maghreb-Europe par le Medgaz, ainsi que les perspectives offertes par le mégaprojet de transport du Nigéria vers l’Europe en passant par le Niger et l’Algérie, notre pays se retrouve au centre de la demande mondiale en énergie. À ce titre, les spécialistes en énergie constatent une reprise des exportations algériennes dans ce domaine, notamment dans la foulée du conflit ukrainien qui a mis au grand jour le potentiel énergétique national. Ainsi, s’exprimant hier dans les colonnes du journal « Al araby », Mourad Preure, l’expert algérien dans le domaine pétrolier, estime que « Le trésor public (algérien, ndlr) gagne entre 1,3 milliard et deux milliards de dollars supplémentaires chaque mois, comme différence entre le prix de référence dans la préparation du budget général et les prix sur les marchés ». Suivant cette logique chiffrée, les exportations de pétrole du pays sont passées de 20 milliards de dollars en 2020 à 35,4 milliards de dollars en 2021. Estimant que cela « n’a pas suffi à créer un équilibre financier », comme cela s’est produit en 2008 lorsque le prix du pétrole a atteint 148 dollars, Preure explique que cet état de fait a permis de faire rebondir les revenus pétroliers de l’Algérie à 80 milliards de dollars. À propos des perspectives du marché mondial de l’énergie, Preure précise : « Maintenant, nous ne savons pas ce qui se passera dans le futur ni la durée de cette reprise des prix ». Mais, a-t-il prévu, « temporairement, il y a un avantage pour l’Algérie, qui a été durement touchée depuis 2014 par la baisse des prix du pétrole ».
Farid Guellil