La collaboration entre le Maroc et l’entité sioniste est en train de se développer pour toucher d’autres secteurs malgré le rejet, par le peuple marocain du processus de normalisation des relations diplomatiques avec Tel-Aviv. Il est vrai que les relations et la coopération entre Israël et le Maroc ont toujours existé, mais depuis la signature des accords d’Abraham au mois de novembre de l’année dernière, le Makhzen n’en fait plus un tabou. Il s’en vante même.
Il y a quelques jours, une délégation marocaine de la Commission nationale de contrôle de la protection des données personnelles (CNDP) a participé à la 69e réunion du Groupe de Berlin (Groupe de travail international sur la protection des données dans les technologies), organisée les 1er et 2 juin à Tel-Aviv par l’Israël Privacy Protection Autorité, un organisme présidé par le sioniste Gilad Semama. Mais avant cette rencontre, une réunion s’est tenue par visioconférence entre Gilad Semama, commissaire de l’Autorité israélienne de protection de la vie privée, et Omar Seghrouchni, président du CNDP, a-t-on appris de médias marocains. Les deux responsables ont discuté des actions visant à développer les relations bilatérales entre les deux institutions et ont convenu d’organiser des visites de travail conjointes au Maroc et en Israël pour établir une collaboration durable sur la protection des données personnelles. Rien que ça. En fait il s’agit de la deuxième phase d’espionnage via le logiciel espion Pegasus. Cette phase verra l’échange de données et surtout une collaboration pour la mise sous écoute, le hacking de données personnelles, le piratage de sites institutionnels. Il ne s’agit pas d’une simple formation aux méthodes de protection d’un fichier national d’état –civil, de sites touristiques ou de la sécurisation de simples renseignements. C’est une véritable menace pour la vie privée de millions de gens, aussi bien marocains qu’à travers le monde et le Maroc et Israël, pris la main dans le sac après le scandale Pegasus, passent à une nouvelle étape qui nécessiterait une réaction coordonnée des pays ciblés par le piratage via Pegasus.
En consolidant leur coopération en matière d’espionnage, le Maroc et l’entité sioniste visent en fait à établir un fichier des opposants Marocains et des résistants palestiniens. Ce n’est pas l’impératif de protéger l’intégrité de la vie privée et des données des marocains qui est le souci du palais, du gouvernement et son makhzen, mais c’est comment parvenir à constituer une banque de données concernant tout ce qui menaceraient la royauté, qui dénonceraient les choix politiques, qui s’opposeraient à sa politique expansionniste au Sahara occidental.
C’est une véritable chape de plomb qui va s’abattre sur la société et le peuple marocain dans toutes ses composantes sociales et politiques. Depuis la signature des accords de normalisation des relations diplomatiques avec l’entité sioniste, le peuple marocain n’a pas abandonné la contestation. Il continue de manifester son rejet de la trahison de la cause palestinienne. Le Maroc est aujourd’hui un espace ouvert pour toutes les lubies israéliennes. La chaine de télévision sioniste « i24News » y a ouvert deux bureaux et le Mossad dispose aujourd’hui d’une antenne au niveau de l’ambassade israélienne à Rabat. L’armée israélienne a semé des dizaines d’experts dans l’armée marocaine et la menace d’une hypothèque plane sur l’indépendance du pays par le faite de choix politiques pris par le palais et le gouvernement mais qui ne reflètent pas l’aspiration du peuple marocain à soutenir la cause palestinienne jusqu’à son triomphe et à vivre en paix avec ses voisins de toute la région d’Afrique du nord.
M6 a donné une nouvelle preuve qu’il n’est plus qu’une marionnette qu’agite à satiété son conseiller l’israélien Azoulay et c’est ce roi pantin qui constitue un danger pour la paix et la stabilité de toute la région du Maghreb voire de tout le continent. Et on voudrait bien savoir quelle compétence rechercherait le Maroc en s’acoquinant avec l’industrie numérique israélienne qui n’arrive même pas à sécuriser ses sites institutionnels. Au mois de mai dernier, des hackers avaient réussi à pénétrer la base de données d’Atraf, un site LGBTQ israélien, et celle de Shirbit, une compagnie d’assurance locale. Ces deux revers devraient pousser les « lumières du Makhzen », à réfléchir par deux fois, malheureusement ils continuent de foncer tout droit vers la faillite du Maroc.
Slimane B.