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CROISSANCE DU NOMBRE DES POPULATIONS VULNÉRABLES : L’UA appelle à la collaboration continentale

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L’Union africaine s’est dite préoccupée par le nombre croissant des populations vulnérables, sur notre continent, citant notamment, les personnes en déplacement à l’intérieur de leurs pays, les réfugiés des crises et des conflits qui perdurent, et par la diminution des capacités de résilience chez ces milliers de personnes en Afrique.

Le Conseil de Paix et de sécurité de l’UA (CPS) a exprimé, au terme de sa réunion sur l’état des actions humanitaires en Afrique, sa « profonde préoccupation face à la prévalence continue de crises humanitaires complexes, multiformes » et, parfois, souligne le CPS dans un communiqué «  sans précédent sur le continent » lit-on. Une situation qui pour le CPS souligne « la nécessité impérieuse d’une collaboration au niveau continental » et d’une approche orientée « vers l’action pour renforcer la résilience de ces populations vulnérables » est-il précisé. Le Conseil qui ne manque pas d’associer, d’autres données à l’origine ou aggravant, la situation préoccupante dont il fait part, il met en avant, la dégradation de la sécurité et la situation humanitaire en Afrique, en lien avec « les urgences liées au changement climatique et à la santé publique », et à d’autres dangers, en particulier, insiste le CPS « dans les régions déjà fragilisées par le terrorisme et les conflits violents » qui provoquent notamment «  l’insécurité alimentaire et les déplacements forcés » des populations. L’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA) a alerté, vendredi dernier, sur la concentration de CO2 dans l’atmosphère « atteignant mai dernier un niveau 50% plus élevé que durant l’ère pré-industrielle » a précisé l’agence. Un niveau faut-il le souligner « jamais vu sur Terre depuis environ 4 millions d’années », alerte l’Agence NOAA. Le réchauffement climatique causé par l’activité humaine, notamment via la production d’électricité à l’aide d’énergies fossiles, les transports, la production de ciment ou encore la déforestation, activité économique intense dans les pays riches « est le responsable clair de ce niveau, élevé » affirme l’Agence américaine. Des changements climatiques qui s’intensifient à un rythme plus accéléré, multipliant et aggravant davantage les conséquences et les impacts de ces changements climatiques sur notre continent, qui en est le plus touché par les problèmes de la dégradation et le dérèglement du climat. Si le CPS a eu à souligner « la nécessité impérieuse d’une collaboration au niveau continental », pour faire reculer, voire stopper la tendance haussière du nombre croissant, en raison des causes précitées, des populations vulnérables sur notre Continent, le rôle de la communauté internationale et notamment des partenaires de l’Afrique, demeure en deçà de l’urgence qui s’impose mais aussi en raison des lourdeurs voire souvent des désengagements des pays riches de leurs promesses annoncées, dans ce cadre. La Somalie, à titre d’exemple, pays le plus touché par la sécheresse, en Afrique, continent subissant, faut-il le noter, de plein fouet les retombées des changements climatiques causés par la forte industrialisation des pays riches, les plus grands pollueurs de la planète, compte, selon les services de l’Onu au moins 6,1 millions de personnes affectées par la sècheresse, dont 771.000 ont dû quitter leur domicile en quête d’eau, de nourriture et de pâturage. Aussi selon toujours l’ONU « au moins 1,5 million d’enfants sont confrontés à la malnutrition aiguë, outre plus de 3.170 cas de diarrhée aqueuse aiguë/choléra et 2.460 cas de rougeole confirmés depuis janvier dernier ». Concernant le plan de réponse humanitaire 2022 pour la Somalie, qui visait 1,5 milliard de dollars pour aider 5,5 millions de personnes, l’ONU affirme que « ce plan n’a reçu que 18% du financement requis, soit près de 260 millions de dollars au 31 mai dernier».

L’OIM : « PLUS DE 80% DE MIGRANTS AFRICAINS PRÉFèRENT S’INSTALLER DANS UN AUTRE PAYS SUBSAHARIEN QU’AILLEURS DANS LE MONDE »
Le coordonnateur résident et humanitaire de l’ONU pour la Somalie, Adam Abdelmoula, a averti, dans ses déclarations qu’ « une catastrophe était en train de se dérouler dans le pays en raison de la grave sécheresse qui ravage plusieurs régions », affirmant que «si nous n’agissons pas maintenant, nous risquons de connaître les pires résultats dans les mois à venir », a déclaré Abdelmoula. Aussi et contrairement à une idée reçue, la majorité des migrants africains ne traversent la traversée de la mort de la Méditerranée, mais ils partent s’installer ailleurs en Afrique et selon les études de l’Onu, ils sont plus de 45 millions d’africaines et d’africains à être concernés par la migration intra-africaine, dont 5 millions des adolescents et des enfants parfois non accompagnés par des adultes. Juin dernier, l’Office International des Migrations (OIM) a indiqué que « plus de 80% des migrants africains préfèrent s’installer dans un autre pays subsaharien qu’ailleurs dans le monde ». Autre cause qui elle a eu un effet considérable aussi sur les populations non seulement vulnérables mais aussi sur d’autres catégories, dont beaucoup ont plongé dans la pauvreté c’est la pandémie sanitaire de la Covid-19 et plus récemment encore les retombées de la guerre en Ukraine avec les sanctions occidentales contre Moscou ont accentué la gravité de la crise alimentaire, déjà existante en Afrique ainsi que la hausse des prix des produits de premières nécessités. Le nombre de cas confirmés de COVID-19 en Afrique a atteint, vendredi dernier, les 11.657.032 de personnes atteintes par le virus, selon le Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (CDC Afrique), l’agence de santé spécialisée de l’Union africaine (UA) et la pandémie à travers le continent a causé la mort à 253.343 personnes, tandis que 11.013.707 patients se sont jusqu’à présent rétablis de la maladie. Des vies qui sans nul doute auraient pu être sauvées, si les pays riches ne sont pas accaparés des centaines de millions de doses de vaccins, dont de grandes quantités ont atteint la date de péremption.
Karima Bennour

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