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POURPARLERS MOSCOU – KIEV SUR LA DÉMILITARISATION DE L’UKRAINE : Le Kremlin évoque un possible compromis

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La conversion de l’Ukraine en un pays avec sa propre armée, soit démilitarisé, comme l’Autriche ou la Suède, est une des questions phares mises sur la table des négociations qui se poursuivent entre Moscou et Kiev, après trois semaines, depuis le début, 24 février dernier, de l’opération militaire russe. Une question qui peut, selon le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, être considérée comme un compromis, dans les négociations, à propos desquelles, Mykhaïlo Podoliak, conseiller du président ukrainien, affirme qu’elles sont « compliquées, il y a des contradictions fondamentales, mais il y a certainement de la place pour un compromis », a-t-il tweeté.

Alors que les opérations militaires russes entament aujourd’hui, leur quatrième semaine, avec la prise de contrôle par Moscou, de nombreuses villes ukrainiennes, dont Kherson et les axes menant à la Capitale Kiev, les frappes de l’armée russe ayant ciblé des bases militaires, aéroports et de centres d’entrainements , à l’ouest de l’Ukraine ont marqué un tournant, non seulement sur le cours du conflit sur le terrain ukrainien, mais également, dans la confrontation entre la Fédération de Russie et les pays membres de l’Otan, sous la direction de Washington, via les sanctions et campagnes médiatiques. La veille de la tenue, hier, de la réunion de l’Otan, à Bruxelles, sur l’Ukraine et en prévision aussi de son sommet, prévu, 24 mars prochain, en présence du président américain, Joe Biden, le président ukrainien V. Zelensky a déclaré, lundi qu’ « il est clair que l’Ukraine n’est pas membre de l’OTAN (..) pendant des années, on nous a parlé de soi-disant “portes ouvertes”, mais nous avons aussi entendu dire que nous ne pouvions pas adhérer à l’Otan . C’est la vérité et cela doit être admis ». Hier, le président ukrainien a encore renouvelé sa demande, à l’Otan, pour instaurer une zone d’exclusion aérienne, alors que depuis plus de trois semaines, le refus des occidentaux lui a été signifié comme celui de la non adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne (UE). Le president ukrainien continue d’entretenir non seulement un double discours, mais des contradictions dans ses propos, ce qui n’est pas sans impact sur les conditions de confiance devant être de mise, dans les pourparers en cours, entre Moscou et Kiev. Les propos en question du président Ukrainien, sur sa demande renouvelée à l’Otan, hier, devant le Sénat américain, coïncident avec la tenue de la réunion de l’Otan, hier, à Bruxelles. . De son côté, la Russie a fait savoir, hier, alors que l’Otan tenait la réunion qu’elle « est prête à tous les formats de dialogue sur l’Ukraine, s’ils permettent de rechercher des solutions diplomatiques », a déclaré Yuri Pilipson, chef du département européen au ministère russe des Affaires étrangères. Indiquant qu’ « à ce jour, trois séries de consultations russo-ukrainiennes ont déjà eu lieu en Biélorussie, et le processus de négociation se poursuit », nous avons d’abord déclaré, poursuit-il «  prêts à tous les formats de communication, s’ils sont bénéfiques, s’ils permettent de rechercher des solutions diplomatiques pacifiques », précisant «  bien sûr, avec une considération inconditionnelle des intérêts de notre sécurité nationale », qui ont été précisés dans les approches de principe exprimées par le président russe Vladimir Poutine. Il a tenu à rappeler, hier, au 21ème jour de l’opération des troupes russes en Ukraine que, «  la Russie atteindrait ses objectifs, tandis que les pays européens devront payer pour les dommages qu’ils causent à leurs intérêts nationaux et à leurs relations bilatérales avec Moscou ».

La situation actuelle est historique, c’est une «bataille» pour ce à quoi ressemblera l’ordre mondial
Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a de son côté, rappelé, hier, les ministres de la Défense de l’Otan, en réunion à Bruxelles, que pour Moscou « il ne peut y avoir aucune arme en Ukraine qui représente une menace pour la Russie » et d’ajouter que « nous sommes prêts à coordonner les types d’armes qui ne constituent pas une menace pour nous », a déclaré S. Lavrov. La journée d’hier a été marquée, par un nouveau son de cloche dans les déclarations de responsables occidentaux, celui d’un ex-ministre canadien. Maxime Bernier, ex- ministre des Affaires étrangères du Canada a en effet, dans ses déclarations, hier, demandé, au Premier ministre Justin Trudeau de «faire pression» sur les alliés de l’OTAN ainsi que sur l’Ukraine « afin de parvenir à un compromis avec Moscou ». Insistant dans ses propos que « nous devons arrêter l’escalade et plutôt faire pression sur nos partenaires de l’Otan et sur l’Ukraine pour qu’ils trouvent un compromis avec la Russie » il précise que ce dernier, doit être «  basé sur la neutralité ukrainienne, comme cela aurait dû être fait en premier lieu pour éviter cette guerre », a déclaré Bernier, la vieille de la réunion des membres de l’Otan, hier, et avant le sommet de l’Alliance militaire atlantique, prévu, 24 mars prochain. Une première dans le camp des occidentaux, qui depuis ces trois semaines passées, le cours de la guerre en Ukraine, les annonces de sanctions, notamment celles contre le gaz et le pétrole russes, qui frappent de plein fouet les peuples européens, avec la flambée des prix de l’énergie et donc fortement aussi les produits, les appels et les initiatives en faveur d’un dialogue politique avec la Russie étaient bannis, si ce n’est être considéré comme une posture en faveur de la Russie. Hier, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a déclaré qu’il y avait «un certain espoir de parvenir à un compromis» avec Kiev concernant les négociations en cours. Sergueï Lavrov a toutefois souligné que les discussions étaient difficiles, mais a assuré qu’il s’efforçait de donner aux négociateurs la possibilité de travailler «dans un environnement plus calme, sans nouvelle escalade de l’hystérie». Élargissant le débat, le chef de la diplomatie russe a estimé que la situation actuelle était historique, puisqu’il s’agit selon lui ni plus ni moins que d’une «bataille» pour ce à quoi ressemblera l’ordre mondial. «C’est un moment fatidique de l’histoire moderne car il reflète une ‘bataille’ au sens large du terme pour ce à quoi ressemblera l’ordre mondial», a-t-il ainsi déclaré.
Karima B.

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