Face à cette réalité, Abdelhafid Henni, ministre de l’Agriculture a indiqué que « l’avenir du pays est dans l’agriculture saharienne ». Le ministre table sur des rendements de 100 quintaux par hectare là où la moyenne se situe entre 50 et 60 quintaux. Notant en contrepartie que le pays vit une période de sécheresse qui a impacté sur le secteur, ce qui a poussé les autorités à délivrer plus de 20 000 autorisations de forage de puits qui ont été octroyées aux agriculteurs en 2021.
Par ailleurs, et pour sécuriser ses approvisionnements en produits nécessaires notamment en blé, l’État aurait de nouveau recouru au marché français.
« Après s’être détournée de l’origine France pendant plusieurs mois, l’Algérie vient d’acheter 600 000 tonnes de blé meunier, en grande partie français », rapporte Terre-Net. « Le prix se serait traité à 485 dollars la tonne (coût et frais) à chargement mars-avril », a précisé l’expert des marchés Marius Garrigue, cité par le site spécialisé dans l’actualité agricole. Jeudi dernier, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Abdelhafid Henni, a indiqué que l’Algérie avait procédé avant la flambée récente des prix des céréales sur le marché international, à l’importation de « grandes » quantités lui permettant de couvrir les besoins nationaux en 2022. Dimanche 7 mars, le ministre avait assuré, depuis Souk Ahras, où il était en visite, que l’Algérie « dispose d’un stock de céréales suffisant jusqu’à la fin de l’année en cours et ne sera pas affectée par les changements survenus au niveau mondial ». Le ministre avait indiqué que « l’Algérie a pris toutes les mesures pour assurer la couverture du marché national et répondre aux besoins des citoyens en céréales », ajoutant qu’ « il y a de fortes pressions au niveau du marché mondial sur cette matière ». Henni avait ajouté que le pays disposait d’un « stock de sécurité » de céréales qui lui permet de satisfaire tous les besoins des citoyens de manière régulière, soulignant que la campagne moisson-battage se déroule généralement entre juin et juillet, ce qui permet, selon lui, d’assurer l’approvisionnement normal en céréales malgré la crise mondiale actuelle. Le 16 janvier, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a décidé d’augmenter les prix d’achat du blé tendre et dur auprès des agriculteurs pour les encourager à doubler la production en vue de réaliser la sécurité alimentaire. Le prix d’achat du blé dur est passé de 4500 DA à 6000 DA, le blé tendre de 3500 DA à 5000 DA, l’orge de 2500 DA à 3400 DA et l’avoine de 1800 Da à 3400 DA. Le président Tebboune a également ordonné d’ouvrir « la voie aux investissements agricoles suivant les ressources et les capacités du pays ». En mars 2021, le Président a souligné la nécessité de développer la surface agricole irriguée pour permettre l’augmentation de la production nationale de blé de 20 %, en vue d’abandonner l’importation de ce produit. Affirmant que le pays disposait de capacités nationales en matière de moyens d’irrigation qui permettent d’augmenter de 20% la production nationale de blé, ayant atteint, selon lui, les 67 millions de quintaux par an. À ce propos, le président de la République a insisté sur la discipline et le respect des instructions émises en matière d’irrigation d’appoint, précisant que « les quantités de blé importées par le pays ne représentent que 20 % des besoins nationaux pour une facture globale d’environ de 1,3 milliard de dollars ».
Des décisions et des lois pour lutter contre la spéculation
En février dernier, le ministère du Commerce a œuvré, en coordination avec le ministère de l’Agriculture, à lutter contre la spéculation sur les aliments de bétail notamment après les cas de fraude enregistrés dans la distribution du son subventionné, suite à quoi le prix de ce dernier est passé de 1800 DA à 4000 DA. Les services concernés ont entamé la révision des modalités de distribution de ce produit subventionné, signalant que les opérations d’importation de cet aliment demeuraient toujours ouvertes aux opérateurs privés et publics et que rien ne justifiait la hausse des prix. Également les services de sécurité ont procédé à la saisie de grandes quantités (plus de 2964 tonnes) de farine destinée aux boulangers, d‘autant qu’il a été établi que plus de 450 commerçants de différentes wilayas du pays sont impliqués, et ce jusqu’au 20 janvier dernier. Pour une meilleure connaissance de la loi sur la spéculation, le ministère du Commerce et de la Promotion des exportation, a organisé des sessions de formation des formateurs au niveau de toutes les directions de Commerce des wilayas pour sensibiliser les commerçants, les artisans et les agriculteurs.
Sarah Oub.