Accueil ACTUALITÉ LES EXPERTS SONT UNANIMES Pas d’alternative immédiate au gaz russe pour l’Europe

LES EXPERTS SONT UNANIMES Pas d’alternative immédiate au gaz russe pour l’Europe

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Le casse-tête chinois créé à l’Europe par les risques de perturbations dans ses approvisionnements en gaz russe, à cause des  sanctions prises par les pays occidentaux contre la Russie, a amené le ministre italien des Affaires étrangères Luigi Di Maio à se déplacer hier, lundi, à Alger, en quête d’une augmentation des fournitures de gaz algérien au Vieux Continent, à travers l’Italie. Il a été reçu par le président Abdelmadjid Tebboune.

L’audience s’est déroulée en présence du ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, du directeur de cabinet à la présidence de la République, Abdelaziz Khellaf, du ministre de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab, et du Président-directeur général de Sonatrach, Toufik Hakkar. On sait que des ministres de l’Energie de pays producteurs et exportateurs de gaz, le Qatar en particulier, et des experts dans ce domaine ont déjà donné leur avis sur la question de la faisabilité du remplacement de la Russie par d’autres pays fournisseurs dans la consommation énergétique européenne: cela n’est pas possible, surtout dans l’immédiat. Au 6e sommet du Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG), qui s’est tenu il y a une semaine à Doha, Saad Sherida Al-Kaâbi, ministre d’État à l’Énergie du Qatar, a déclaré que ni le Qatar ni aucun autre pays n’a la capacité de combler le vide ou de remplacer l’approvisionnement en gaz russe vers l’Europe par du gaz naturel liquéfié (GNL) en cas de rupture d’approvisionnement due à la crise ukrainienne.  « Je pense que la Russie est responsable de la fourniture d’environ 30 à 40% des approvisionnements de l’Europe », a-t-il déclaré.
Aucun pays ne peut compenser à lui seul ce volume, il n’y a aucune capacité de le faire en ce qui concerne le GNL. «La majeure partie du GNL est liée à des contrats à long terme, avec des destinations très claires. Par conséquent, rattraper ce volume de gaz à cette vitesse est presque impossible, a-t-il conclu. Des experts font remarquer que même les États-Unis ne pourront pas combler ou compenser cette demande européenne. Ils doivent satisfaire leurs propres besoins d’autant que l’extraction du gaz de schiste est arrivée à ses limites pour différentes raisons techniques, économiques et financières. Sans oublier, ajoutent-ils, le consommateur américain qui doit faire face à l’augmentation du prix du plein d’essence, du kWh électrique et des fruits et légumes qu’il doit acheter. De surcroît, les pays européens n’ont pas suffisamment d’installations portuaires pour réceptionner le GNL à partir des États-Unis. Selon le site d’informations Sputnik, l’Allemagne a annoncé ce 27 février qu’à la lumière des derniers événements, le pays a pris la décision de construire deux terminaux pour recevoir du gaz naturel liquéfié (GNL).
D’après la même source, l’Allemagne veut également accélérer sa transition accélérée vers les énergies renouvelables. Mais tout cela demandera du temps, de l’avis des experts, 5 à 10 ans. Les experts rappellent que, pour un pays producteur, tout le gaz disponible est placé dans le cadre de contrats à long terme. C’est le cas de tous les pays producteurs et exportateurs d’hydrocarbures, dont le principal souci est d’honorer les contrats passés avec leurs clients historiques.
C’est ce qu’a souligné le président Abdelmadjid Tebboune dans son message, le 24 février, à l’occasion de la célébration du 66e anniversaire de la création de l’Union générale des travailleurs Algériens (UGTA) et du 51e anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures, en rappelant que l’Algérie avait prouvé sa disposition à contribuer à la sécurité énergétique de ses partenaires, en assurant leur approvisionnement, notamment en gaz naturel.
En effet, l’Algérie s’acquitte de ses obligations contractuelles, par exemple pour l’approvisionnement en gaz de l’Espagne et de l’Italie à travers ses deux gazoducs, respectivement le Medgaz et le Trans-méditerranéen Pipeline.
M’hamed Rebah

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