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Belmadi revient sur l’échec des Verts à la CAN- 2022 : «La préparation était chaotique, 23 joueurs ont eu le Covid »

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Tant attendu, l’entraîneur national, Djamel Belmadi, s’est exprimé hier au sujet de la déconvenue inattendue des Verts lors de la précédente CAN. Une déconvenue qu’il a mise sur son dos.

D’emblée, Belmadi dira : «Ces dernières années étaient une succession d’éléments favorables. Un échec est une addition d’éléments défavorables. Il y a eu une faillite collective dont je suis responsable. Si on veut les détailler, je commence par dire que j’en suis responsable. On est la propriété du peuple. On va expliquer tout ça.»
Évoquant les raisons de l’échec, il a expliqué : «La préparation a été chaotique. Une date de rassemblement de départ était prévue le 27/12. Au final, j’ai eu mon effectif sur lequel je peux compter le 3/01. On l’a su 2-3 jours avant…La préparation a été mise en place 3-4 mois à l’avance. Ça chamboule tout le programme. Il y a un manque de considération envers ce continent. La Gambie n’a pas annulé le match amical qu’elle allait jouer contre nous sans scrupule, On va être honnête, malgré que nous aussi nous étions en difficulté pour former une équipe. » Et de poursuivre : «Je ne peux pas tout dire, mais c’est à vous de comprendre. Nous avons 5 joueurs qui n’ont pas eu le Covid. En fonction des endroits où nous étions, il y a des législations. Par exemple, Belaïli, quand il revient d’Algérie, il est positif au Covid nécessitant 10 jours de quarantaine. 23 joueurs sur 27 sont positifs. La moitié du staff aussi. C’était une hécatombe, la préparation était chaotique. On faisait des tests tous les matins. On avait peur chaque matin pour savoir qui ne serait pas disponible aujourd’hui. »
Revenant sur les trois matchs joués au Cameroun, le patron technique des Verts a estimé que l’état du terrain a joué un mauvais tour aux siens, car ces derniers ont besoin d’avoir un bon terrain.
Outre cet handicap, Belmadi a évoqué aussi d’autres facteurs qui ont joué en défaveur des Fennecs, à l’instar du manque de réalisme des attaquants. «On n’était pas assez tueurs, pas assez chirurgicaux. On sort frustrés, fâchés, fatigués. Tout n’a pas été parfait. », a-t-il regretté, même s’il a reconnu, au passage, qu’en Afrique, «il n’y a plus de petites équipes».
«Face à la Guinée Équatoriale, on a perdu notre série d’invincibilité. Elle s’arrête à un match d’un record mondial, on voulait aller chercher la 1ère place. Après la CAN on s’est fixé un objectif, la Coupe du Monde. Plus on gagnait, plus on s’y rapprochait. On voulait mettre le drapeau de l’Algerie à la première place. J’ai dit plusieurs fois que ce n’était pas un objectif, mais on est des humains, quand on se rapproche on se dit… waw. »
Revenant sur l’attitude des joueurs à l’issue du dernier match en prenant seuls la direction de l’aéroport de Douala pour rejoindre leurs clubs respectifs, Belmadi a précisé : «Le laisser-aller, il n’y en aura jamais tant que je suis là. Dès que je termine une compétition, dès que le match est fini, le retour en club, j’estime que ce n’est plus mon travail. Ils savaient qu’il y avait un avion qui rentrait à Paris. Les joueurs ont des championnats à jouer. Ce n’est plus mon travail. Je contrôle mon groupe pour mes matchs. »

‘’La coupe arabe nous a joué un mauvais tour, mais…»
Se projetant vers l’avenir, le coach national a insisté sur la nécessité de re-avoir faim». Pour ce faire, il faut une grosse force mentale, a-t-il soutenu.
Revenant sur la Coupe arabe et ses répercussions sur les joueurs qui ont également pris part à la CAN, Belmadi a estimé qu’il y avait eu un gros engouement pour cette épreuve. Par ricochet, il ne pouvait plus demander à Bougherra de ne pas faire jouer Belaïli contre le Maroc par exemple».
«Une partie du groupe, peut-être l’ensemble du groupe a joué la Coupe Arabe. Il n’y avait pas un manque d’humilité. C’était une forme d’auto-satisfaction, un peu trop de certitude. », a-t-il encore estimé.
Concernant le limogeage du manager général, Amine Labdi, il dira : «Il a fait de bonnes et de moins bonnes choses. On commet tous des erreurs, moi le premier. Quand le président me dit que Labdi a été limogé, on a décidé de faire appel à Mr. Zefzaf. J’ai pu ressentir chez ce dernier un gros professionnalisme et de l’expérience. »
Reconnaissant avoir ‘’ un goût amer de cette CAN’’, il a révélé que les joueurs ont toujours un sentiment d’humiliation, avant de conseiller de vite se replonger sur l’objectif principal, à savoir les barrages du Mondial-2022.
À ce propos, il a dit espérer le retour des blessés le plus vite possible, précisant que Bedrane a repris les entraînements, et que Benlamri enchaine les matchs, ce qui constitue une bonne nouvelle pour lui.

‘’Pour certains joueurs ce sera leur dernière chance de jouer un Mondial»
Au sujet de la double confrontation contre le Cameroun en fin mars prochain, Belmadi a insisté sur toute l’importance qu’il accorde à ces deux rendez-vous : « Pour moi, ce sont les deux matchs les plus importants de ma carrière, entraîneur et joueur confondus. Je sais que pour les joueurs, pour beaucoup d’entre eux, c’est la dernière possibilité de jouer une Coupe du Monde. C’est la compétition par excellence. C’est ce qui m’anime depuis début septembre. J’ai voulu faire ce métier pour jouer une coupe du Monde. C’est la dernière fois qu’on a une coupe du monde dans cette configuration rare. Mahrez, pour lui, n’a pas fait de Coupe du monde. Pour lui, c’est une priorité». Commentant le choix du stade Japoma de Douala pour accueillir le match aller face au Cameroun, il a dit : «Normalement ils jouent à Yaoundé. Exceptionnellement ils nous font jouer à Japoma. On est traumatisés dans ce stade, c’est de la superstition. » Concernant l’adversaire qui n’a jamais réussi aux Verts, Belmadi a avoué que ces statistiques sont révélatrices, mais il va falloir renverser cette tendance sur ce match là.

«La qualification ne peut pas nous échapper»
L’occasion fut propice aussi pour évoquer les cas de certains joueurs, à l’image de Bounedjah qui a perdu son efficacité depuis un bon bout de temps. Belmadi a reconnu que le natif d’Oran est aujourd’hui «dans le dur ». On fait le< nécessaire. On a des attentes aussi, on a besoin de buts. Il va falloir trouver des solutions, on va faire en sorte de les trouver. »
Concernant Andy Delort, le driver national a réitéré sa position au sujet de la mise à l’écart définitive de ce joueur : « J’ai entendu ce qui a été dit. Pour moi c’était clos. Je n’ai rien de personnel avec Andy Delort. C’est quelqu’un que j’apprécie. Ceux qui disent que c’est personnel ne sont pas honnêtes. L’EN d’Algérie ne m’appartient pas, j’en suis garant pour l’instant. Il nous a dit qu’il voulait se concentrer pendant un an sur son club. Rester sur le banc de touche avec son club ne le dérange pas pourtant. C’est grave de donner autant d’attention. Il a pris une décision, on en a pris acte, on avance. Ça aurait été la même chose si c’était Riyad Mahrez. On a des martyrs dans le football. On a utilisé le football pour une cause d’une révolution. On a hérité de cela. »
Revenant à l’adversaire des Verts lors des barrages, le sélectionneur national a indiqué qu’il ne peut même pas imaginer l’échec, affirmant n’avoir pas besoin d’être dans les stades pour analyser cette équipe, et qu’il a vu leurs 13 derniers matchs.
Pour finir, Belmadi a appelé les supporters algériens à venir en masse au stade de Blida pour ‘’fêter ensemble la qualification au Mondial’’, estimant que ses joueurs et lui ont une dette envers le public qui a continué à leur faire confiance malgré leur échec dans la CAN, a-t-il dit.
Hakim S.

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