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IMPACT DE LA CRISE UKRAINIENNE SUR LE BLÉ : L’Algérie est à l’abri

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Alors que des informations alarmistes circulent à propos des conséquences de la crise ukrainienne sur le marché mondial du blé, évoquant même le scénario du pire qui pourrait arriver, une crise alimentaire dans le monde, pas moins, et, comme par hasard, surtout en Asie et en Afrique, l’OAIC (Office algérien interprofessionnel des céréales) tient des propos plutôt rassurants concernant l’Algérie.

Selon un responsable de l’OAIC, les autorités algériennes ont pris leurs dispositions en procédant à un achat massif de blé tendre durant la première quinzaine de février. L’Algérie aurait donc les moyens de tenir plusieurs mois. Des experts rassurent également sur la continuité des opérations d’importations de blé dans la mesure où l’Algérie a diversifié la liste de ses fournisseurs. Le responsable de l’OAIC n’évoque pas la question de la facture des importations futures, mais, selon les experts, elle serait à la hausse à cause des contraintes supplémentaires, entraînées par la crise ukrainienne, sur l’économie mondiale qui s’ajoutent aux effets précédents de la crise sanitaire, entraînant notamment un renchérissement des coûts de transport, de l’énergie… L’Algérie qui va certainement bénéficier de l’augmentation du prix des hydrocarbures, aura à subir l’impact de la hausse des prix sur le blé tendre et les céréales, surtout si, comme certains le pensent ou le souhaitent, le conflit est appelé à durer. En Algérie, des efforts sont faits pour créer les conditions d’une plus grande sécurité alimentaire par l’augmentation de la production nationale et par des comportements de consommation qui ne favorisent pas le gaspillage des ressources. Lors d’une de ses récentes entrevues périodiques avec les représentants de la presse nationale, le président Abdelmadjid Tebboune a eu à signaler que la tension sur certains produits de première nécessité était plutôt liée à un aspect « comportemental » de la part des citoyens, et non pas un problème d’approvisionnement ou de production. La crise ukrainienne et ses répercussions sur le marché international des produits alimentaires confirment la priorité donnée par le gouvernement à l’axe de la sécurité alimentaire considérée comme un des enjeux stratégiques de l’Algérie. Le développement de la production agricole, dont les cultures stratégiques et les produits de large consommation, vise, en particulier, à rationaliser les importations des céréales. La rareté des pluies montre que le réchauffement climatique a des conséquences néfastes sur la sécurité alimentaire en Algérie. Pour y pallier, de nouvelles mesures ont été annoncées récemment par le ministère de l’Agriculture et du Développement rural afin de réussir le programme d’irrigation d’appoint prévu pour la campagne céréalière en cours.
Il s’agit, notamment de déclencher, en cas de besoin, l’irrigation d’appoint, en temps réel, sur la base des bulletins d’alertes. Le ministère a prévu des actions de sensibilisation et de proximité consacrées à l’importance de l’utilisation de l’irrigation d’appoint des céréales, prônée par les pouvoirs publics pour pallier au déficit pluviométrique et pour accroître les rendements. Dans le but d’encourager les céréaliculteurs à adhérer à ce programme, le ministère de l’Agriculture et du Développement rural a mis en place un dispositif de soutien et d’accompagnement pour l’acquisition d’équipements d’irrigation. Il y a un peu plus d’un  mois, le ministre, Mohamed Abdelhafid Henni, a affiché l’ambition de l’Algérie de porter sa production nationale de céréales qui sera collectée en 2021/2022 dans une fourchette entre 27 et 30 millions de quintaux, ce qui lui permettra de réduire ses importations céréalières de 25%. Pour cela : l’augmentation de la superficie agricole dédiée aux céréales qui est actuellement de l’ordre de 3,3 millions d’hectares, l’amélioration des rendements agricoles à 60/70 quintaux par hectare, la généralisation de l’irrigation notamment dans les zones Ouest et Centre du pays; apport de l’agriculture saharienne.
M’hamed Rebah

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