L’ensemble des orientations, données, lundi, par le président, Abdelmadjid Tebboune, aux diplomates algériens, se focalise, de toute évidence, sur une préoccupation majeure immédiate: la paix dans la région, qu’il faut d’abord rétablir en urgence, et préserver sur le long terme.
Une paix durable, dont ont besoin non seulement l’Algérie mais surtout ses voisins en proie à des désordres internes qui entretiennent le terrorisme en lui créant le terrain propice sur lequel il prolifère. Le défi est gigantesque quand on l’inscrit, comme l’a fait remarquer le président Tebboune, dans le contexte de «crises multidimensionnelles que connaît notre région, et des foyers de tension dans nombre de pays voisins, le long de nos frontières, notamment au Sahara occidental où les affrontements militaires ont repris entre le Front Polisario et les forces d’occupation marocaine et de la crise en Libye qui connaît encore des tensions dues aux multiples interventions étrangères, en sus du statu quo qui se poursuit dans la région du Sahel sous l’influence de nombreux facteurs liés aux conflits multiformes, à la propagation de la menace terroriste et au crime organisé sous toutes ses formes». Les tentatives d’affaiblir l’Algérie, par la guerre de 4ème génération qui lui est menée directement, ont pour objectif de géner son action diplomatique en faveur de la paix et de la sécurité dans la région, indispensables au développement. Cette guerre de 4ème génération sert, a tenu à souligner le président Tebboune, «un vaste plan ciblant, au-delà de l’Algérie, l’Afrique et le Moyen-Orient», dans un but, faut-il le préciser, de domination et de pillage néocolonial. Dans cette situation, les Algériens comptent sur leurs diplomates. «Vous devez, plus que jamais, être animés du même sens de l’engagement et du sacrifice que vos prédécesseurs pour préserver les intérêts supérieurs de l’Algérie et riposter avec vigueur aux manœuvres hostiles visant notre sécurité nationale», leur a demandé le président Tebboune. Pour riposter, les diplomates algériens disposent de repères fiables traduits dans les constantes de l’action extérieure de l’Algérie, rappelées par le chef de l’État: «le soutien au droit des peuples à l’autodétermination, la non-ingérence dans les affaires intérieures des pays, le règlement pacifique des conflits, la promotion et la consolidation des droits de l’Homme et des libertés fondamentales, ou encore l’impératif d’établir des relations internationales justes et équilibrées et le non-alignement». Les Algériens comptent également sur leurs compatriotes installés à l’étranger, parfois là d’où partent les complots. L’orientation donnée par le président Tebboune aux diplomates est claire: «Vous n’êtes pas seulement appelés à prendre en charge les préoccupations de notre communauté, mais à renforcer ses liens avec la patrie en sus de l’implication de ses membres au processus du développement socio-économique de notre pays et aux efforts visant la consolidation de la place et du poids de l’Algérie sur la scène internationale». Contrairement à la thèse néocoloniale, absurde, répétée par des médias occidentaux et leurs «correspondants» algériens, selon laquelle notre pays profiterait d’un environnement de tensions, à sa frontière ouest en particulier, pour absorber ses difficultés internes et détourner l’attention de son peuple vers des menaces externes fictives, l’Algérie a besoin d’un contexte de paix, car c’est le seul propice au développement et aux échanges mutuellement bénéfiques avec ses voisins. Mais tout le monde le sait: l’Algérie dérange. Elle ne «cadre» pas avec les plans des puissances néocoloniales. Le président Tebboune l’a réaffirmé: l’Algérie refuse les ingérences extérieures dans ses propres affaires et, pouvons-nous ajouter, dans les affaires des pays voisins comme la Tunisie, la Libye, le Mali, le Niger. L’Algérie veut une Union africaine forte, tournée vers les besoins des peuples du continent, et une Ligue arabe qui serait du côté de la cause palestinienne en toutes circonstances. Tout le contraire de la démarche néocoloniale.
M’hamed Rebah