C’est le come-back que tout le monde attendait: Stromae, qui s’était retiré du circuit musical fin 2015, essoré physiquement et mentalement par deux ans de tournées folles, a annoncé son retour. L’interprète de «Alors on danse», «Papaoutai» ou «Formidable» est annoncé à Rock en Seine, festival en région parisienne le dernier week-end d’août 2022. Avant cela, c’est le public de sa Belgique natale qui aura la primeur de son retour. Stromae sera sur la scène de festival de Werchter (nord) le 19 juin, avant celle des Ardentes, à Liège (sud), le 10 juillet, ont annoncé vendredi ces deux institutions du paysage musical belge. Son 2e album, «Racine carrée» (2013, après «Cheese» en 2010) avait fait basculer le Belge (36 ans aujourd’hui) dans une autre dimension. Cette usine à tubes l’avait emmené pendant deux ans sur les scènes en Europe et aux Etats-Unis. Aux USA, il s’était produit en 2015 à Coachella, plus grand festival du monde et Kanye West l’avait même rejoint sur scène pour «Alors on danse». Stromae était aussi passé par l’Afrique, au Rwanda, pays d’origine de son père, tué là-bas en 1994 pendant le génocide. Le chanteur aux 3 millions d’albums vendus n’a jamais fait mystère du gros coup de mou qui a suivi. – «Burn-out» – «Même si on vend du rêve, ça reste un métier, et comme dans n’importe quel métier, quand on travaille de trop, on arrive à un burn-out», avait-il concédé en 2018 dans un entretien accordé à France 2. Outre une «grosse fatigue physique», la mégastar avouait aussi avoir souffert de la prise d’un médicament, le Lariam (un anti-paludéen, ndlr). «Il me fallait le temps de me reconstruire car c’était pas super chouette». Il soulignait surtout avoir eu «besoin d’enlever toute cette pression qu’amène le succès (…) J’avais fait 200 concerts en deux ans, ce qui était un nombre insensé. C’était une superbe expérience mais (…) c’est allé trop vite». Après cette tournée XXL, il avait dans un premier temps disparu de l’actualité, avant de réapparaître au compte-gouttes en diversifiant ses activités aux côtés de son épouse styliste Coralie Barbier et de son frère Luc Junior Tam, ses partenaires du collectif Mosaert. Cette interview télévisée de 2018 avait ainsi pour cadre le défilé parisien de sa griffe de prêt-à-porter. La créativité ? «Elle est toujours là», rassurait-il déjà ses fans il y a trois ans. La scène ? «Je reconnais que c’est quelque chose dont je ne pourrai pas me passer. Par contre, la façon dont j’envisagerai la suite (…) ce sera à un rythme beaucoup plus sain et reposé», insistait-il. – «Que je l’aime lui» – Outre ses admirateurs, tout le milieu musical l’espérait comme le messie. Diplo, DJ star, répétait à l’AFP cette année toujours vouloir «faire un disque avec Stromae». Les deux artistes se connaissent, puisque le Belge avait rejoint Major Lazer (groupe de Diplo) sur scène au festival Rock en Seine en 2013 et avait réalisé un de leurs clips, «Run up» en 2017.
Kenny Gates, co-fondateur du label Pias, confiait à l’AFP rêver de lui pour une collection d’œuvres en mode piano-voix, inaugurée par un autre Belge, Arno. La nouvelle génération n’avait que son nom à la bouche, tel Glints, rappeur d’Anvers.
«C’est fou, c’est impressionnant, (en Belgique) dans le rock il y a eu dEUS, puis est venu Stromae – que je l’aime lui – (…) notre production n’est pas monolithique», exposait-il à l’AFP.