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Sahara occidental : John Bolton réaffirme à nouveau la nécessité du référendum d’autodétermination

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Dans une longue interview au journal espagnol El Mundo, l’ancien conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, John Bolton, a de nouveau défendu la tenue d’un référendum au Sahara occidental. « Qui est mieux placé pour décider de votre avenir que les gens qui y vivent ? », a-t-il dit, comme pour répondre implicitement à l’attitude du Maroc sur le conflit.

Interrogé sur la position du Maroc en 2018 après avoir menacé de ne pas renouveler le mandat de la Mission des Nations unies au Sahara occidental, la Minurso, l’ancien conseiller à la sécurité de Trump a déclaré que le ministre marocain a exprimé au conseiller américain à la sécurité nationale de l’époque sa nervosité à l’idée de mettre fin à la Minurso au Sahara occidental, ce à quoi Bolton a rapidement répondu : « Je m’inquiétais de ce qui se passait au Sahara occidental depuis des années, presque 30 ans, et que, même si c’était peut-être le problème le plus long sur lequel j’avais travaillé de toute ma carrière, il ne me semblait pas que c’était un conflit qui devait durer 30 ans. Je l’admets. Je pense que nous ne devrions pas avoir ces pauvres gens qui attendent un référendum pendant des décennies. Qui sait pour quoi ils voteraient ». « S’il n’y a pas de référendum, il n’y a pas besoin d’une mission militaire. En fait, la Minurso est, pour moi, un exemple clair de la façon dont la participation de l’ONU à un conflit ne le résout pas, mais le fait durer plutôt »,  a affirmé Bolton. Sous la pression de Bolton, les deux parties au conflit, le Maroc et le Front Polisario, ont commencé en 2018 à préparer des négociations diplomatiques pour ouvrir la voie à la tenue du référendum dans l’ancienne colonie espagnole. Mais des mois plus tard, Bolton a quitté ses fonctions et le Maroc, avec la médiation de Kushner, son beau-fils ardent soutien de l’entité sioniste, a convaincu Trump de reconnaître la prétendue «  souveraineté sur le Sahara occidental en échange de la normalisation des liens entre le Maroc et Israël ».
« À part l’ancien secrétaire d’État et ancien envoyé pour le Sahara, James Baker, le sénateur républicain Jim Inhofe et moi-même, il n’y a pas beaucoup de personnes occupant des postes importants aux États-Unis qui sont très préoccupées par le Sahara occidental. Quand je suis parti, la question est revenue au département d’État, et rien n’a changé jusqu’à ce que les Marocains disent à Jared Kushner [le gendre et conseiller de Donald Trump] : « Si vous voulez que nous reconnaissions Israël, vous devez reconnaître nos exigences envers le Sahara occidental. » Kushner est, comme Trump, un entrepreneur immobilier, alors il a répondu : « D’accord », a indiqué Bolton, de plus il regrette que Washington n’ait pas accordé l’attention voulue au Sahara occidental. Mais il reproche à l’Espagne son inaction et son incompétence pour ne pas avoir résolu le problème à l’époque, étant la puissance administrant le territoire.
Interrogé sur le déclenchement de la guerre en Afrique du Nord, et sa possibilité d’attiser le radicalisme islamique dans la région, John Bolton a déclaré que « la non-solution de la question du Sahara occidental » est l’un des éléments qui peuvent donner des ailes au radicalisme en Afrique du Nord et finissent par créer plus de problèmes. « Un référendum sur le territoire est parfait pour que tout le monde sauve la face. Car, avec un plébiscite, le perdant – que ce soit le Maroc ou l’Algérie – peut se présenter comme un pays qui respecte la volonté populaire et les solutions de la communauté internationale ».
À propos de la récente crise migratoire dans l’enclave espagnole de Ceuta, John Bolton s’en est pris au Maroc pour l’utilisation criminelle de ses propres citoyens. « C’est un mécanisme par lequel le Maroc fait pression sur l’Espagne et, par conséquent, sur l’ensemble de l’UE », a dénoncé Bolton, ajoutant que « les choses ne se passent pas ainsi. Le Maroc ne favorise pas ses intérêts quand il le fait ou quand il retarde le référendum au Sahara occidental. Au contraire, il ferait bien mieux de favoriser les investissements étrangers et le commerce international »,  a-t-il affirmé. Dans cette interview, John Bolton a affirmé qu’il était lié « à la question du Sahara occidental depuis le début, et a révélé que le père de Bush était celui qui a promu l’idée du référendum qui donnerait à ses habitants la possibilité de choisir essentiellement entre indépendance et union avec le Maroc, après la première guerre du Golfe ». « Il semblait que l’accord était assez simple, car quelle est la difficulté d’organiser un référendum pour 90 000 d’électeurs ? Alors la résolution pour créer la Minurso a été rapidement approuvée à l’ONU. Cela nous a fait penser que le conflit serait résolu peut-être dans un an, Mais tout s’est bloqué presque immédiatement car les Marocains ne voulaient pas de référendum », a-t-il regretté.
Enfin, l’ancien responsable américain a réitéré le fait selon lequel il ne changera jamais son point de vue sur le Sahara occidental.
M. Bendib

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