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RAMADHAN À TLEMCEN : Les salés s’invitent à la table d’El Iftar

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Un engouement particulier pour les « salés » durant le mois de Ramadhan a poussé de nombreux commerces à proposer ce genre d’entrées, qui semblent avoir pris la place, sur les tables des familles à Tlemcen, des habituels « bourak » et « Maakouda » pour accompagner la traditionnelle H’rira.

L’art culinaire de Tlemcen se distingue durant le mois de Ramadhan par la diversité et la richesse de ses préparations, dont les recettes et les ingrédients sont jalousement préservés par les femmes, véritables gardiennes de cet art transmis de génération en génération. Des « innovations » ont été néanmoins introduites aux plats traditionnels, qui côtoient désormais, tout le long du mois de Ramadhan, des aliments préparés comme les salés achetés dans des commerces.

L’achat de salés permet aux ménagères, notamment les travailleuses, de gagner du temps et consacrer davantage d’attention à la préparation des principaux plats devant orner la table familiale. D’autres nouveautés ont été également apportées, ces dernières années, dans les ingrédients composant des plats ou dans la décoration de ces derniers leur donnant un look et un aspect attirant. « L’ham Lahlou », « L’ham M’hamar » ou « Esseffa » sont ainsi « décorés » de fruits secs, d’arachides, d’amandes, de « Khbizate El Baba » et autres.

Les femmes à Tlemcen veillent ainsi à apporter une nouvelle touche et de nouvelles saveurs au menu du repas de rupture du jeûne, qui rassemble tous les membres de la famille dans une ambiance festive. Ce désir de se distinguer et de marquer ces moments mémorables a encouragé certains commerçants à investir dans ce créneau, devenu une activité à part entière dans la région.

A ce sujet, Sekkal Assia, gérante d’un de ces commerces ouverts au centre-ville, a indiqué à l’APS qu’à Tlemcen, on ne peut concevoir une table de ramadhan sans ces « incontournables » préparations salées. Se contentant à ses débuts de préparer de petites quantités de ces salés pour les proposer aux propriétaires des Fast-food, elle a expliqué que la forte demande pour ses préparations l’a poussée à penser sérieusement à ouvrir son propre local et à se lancer dans ce créneau.

« Je suis diplômée d’un centre de formation professionnelle dans la spécialité + cuisine collective et préparation de salés+ Ce qui m’a aidé à me consacrer entièrement à ce métier », a-t-elle ajouté. Au fil du temps, Sekkal Assia a gagné la confiance de sa clientèle. Ses préparations sont très appréciées et garnissent les tables lors de diverses occasions et fêtes religieuses. « Les femmes constituent ma principale clientèle. Il s’agit notamment de travailleuses ne disposant pas suffisamment de temps pour se consacrer pleinement à la préparation des salés », précise-t-elle.

Pour sa part, Ghizlane Benabadji, qui anime une page Facebook « Mes salés », a dit s’interesser depuis son jeune âge à la cuisine, ce qui l’a poussée à suivre une formation au CFPA de Tlemcen, spécialité « Art culinaire ». Elle a également approfondi ses connaissances et amélioré son savoir-faire en suivant des stages dans des écoles de cuisine privées.

Mme Benabadji a débuté dans ce domaine par la préparation de plats salés pour des restaurants de la ville avant de créer sa propre page Facebook pour attirer une clientèle de particuliers et commercialiser ses préparations. « Cette page m’a d’abord permis de faire la connaissance des personnes issues des différentes régions du pays, de répondre à leurs interrogations et élargir ainsi mon audience », a-t-elle déclaré fièrement.

Forte affluence avant même le début du Ramadhan

Les salés connaissent un succès tel que les commerces proposant ce genre de produits enregistrent une forte affluence avant même le début du Ramadhan, les clients préférant faire leurs achats ou commandes à l’avance.
Latifa Sebâa, aussi gérante d’un des commerces de la ville, relève que les produits les plus demandés sont respectivement les barquettes à la viande hachée, au thon, au saumon ou encore le rouleau tunisien fourré à la viande hachée et décoré aux amandes.

Elle a ajouté qu’elle entretient des contacts avec d’autres personnes versées dans ce créneau, tant au niveau national qu’à l’étranger. « Mon objectif est d’être constamment à la page, de proposer des produits de qualité et répondre aux demandes de mes clients », a-t-elle relevé. « Les salés doivent être préparées avec des produits de qualité comme la farine, les viandes, les poissons, les fromages et les produits de décoration. Les produits doivent être frais et non congelés », a noté Mme Sebâa comme pour livrer le secret du succès de ces produits.

Les habitués de ces commerces reconnaissent que les formes, la décoration et la manière dont sont exposées ces préparations suscitent particulièrement leur intérêt, retiennent leur attention et aiguisent leur faim. L’un d’eux a affirmé à l’APS qu’il achète deux ou trois fois par semaine diverses préparations pour accompagner le f’tour de sa famille.

Khadidja, une fonctionnaire dans une administration publique, précise qu’elle achète occasionnellement des chaussons, des cornets et des quiches au poulet pour son époux et ses enfants. « Je me contente, au moment de la rupture du jeûne d’une soupe, d’une salade et d’un salé », reconnait-t-elle. Elle précise que la présentation judicieuse de ces produits et certains ingrédients utilisés comme les crèmes, le fromage, les olives, les tomates, les poivrons, les grains de sésame et autres sont autant d’éléments expliquant l’engouement des consommateurs.

A ce succès incontestablement, d’autres ménagères préfèrent préparer elles-mêmes ces salés. Mme Zoulikha explique qu’elle les prépare chez elle avec de simples ingrédients. Les salés proposés par les professionnels restent au-dessus des moyens de certaines bourses, étant donné qu’ils sont proposés entre 70 et 200 DA la pièce en fonction des ingrédients utilisés.

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