S’exprimant hier lors d’une rencontre avec les responsables de wilaya du parti à Nâama, Abderrezak Makri, président du Mouvement de la société pour la paix, a accusé certains diplomates et responsables d’être dernière l’élaboration de listes électorales d’indépendants, portant ainsi atteinte à la crédibilité des élections législatives du 12 juin.
«Un Consul algérien dans un pays arabe veille personnellement à la confection d’une liste électorale des indépendants et l’appuie », a dénoncé le chef du MSP, accusant l’administration d’interférence dans la conception des listes électorales alors que le chef de l’État a donné des garanties sur la régularité du scrutin législatif. Ces pratiques ne se limitent pas à ce Consul, mais s’étendent à d’autres responsables au niveau des wilayas du pays, selon le MSP. « Certains responsables au niveau des wilayas se comportent dans le sens contraire des promesses du Président Tebboune garantissant des élections libres et indépendantes », a-t-il ajouté, relevant, par la même, que la nouvelle loi électorale est encore loin de garantir la crédibilité des élections où le MSP « a été maintes fois victime » de fraude. Makri assure, à ce sujet, que le chef de l’État est le seul pouvant assurer la probité des élections, tout en appelant les Institutions de l’État à rester neutres et à respecter les décisions du Président. Le chef de file de ce parti a appelé, par ailleurs, à saisir cette occasion pour sortir de l’impasse, assurant que le pays n’a pas le droit à l’erreur arguant qu’il vit une situation critique et dangereuse. « L’opportunité n’est pas à la course pour s’arracher des sièges, à l’égoïsme ou à des conflits mais plutôt à l’unité et à la participation pour donner la parole au peuple », a expliqué Makri. Et ce n’est là qu’un élément d’une série de plaidoiries en ce sens pour Makri qui semble avoir trouvé l’angle d’attaque pour aborder le scrutin. À rappeler en effet que lors d’un meeting tenu à Saïda, le leader du MSP a averti contre toutes tentatives de fraude lors des prochaines élections. « Il n’y a pas de contradiction entre le mouvement populaire du 22 février 2019 et les élections. Mais s’il y a fraude, le peuple a le droit de réinvestir de nouveau la rue », a-t-il mis en garde. De son côté, le président de l’autre parti d’obédience islamiste, El Binaa, Abdelkader Bengrina, a accusé, lors d’un meeting populaire organisé hier dans le wilaya d’Oum el Bouaghi, les chefs de partis politiques qui « reçoivent les ambassadeurs de pays étrangers », de « comploter contre le pays et les Institutions de l’État algérien ». S’agissant des prochaines élections, l’ex-candidat frustré des élections présidentielles du 12 décembre a fait savoir que son parti a retiré les formulaires de candidature dans toutes les wilayas du pays. Il a assuré, dans ce contexte, que sa formation « sera fortement présente » à ces élections pour, affirme-t-il encore, consolider sa légitimité après la restauration de la République ». Il s’est également dit disposé à prendre part au prochain gouvernement. Il a appelé par ailleurs le chef de l’État de procéder à la dissolution des Assemblées locales car elles représentent, selon lui, « les symboles de la issaba».
Brahim Oubellil