Les répliques du tremblement de terre qui a frappé Béjaïa continuent à persister depuis jeudi, provoquant la panique chez les citoyens, tout en risquant de causer des dégâts matériels, tel l’effondrement des vieilles bâtisses, dont une part belle des constructions remonte à la période coloniale.
En effet, une secousse tellurique de 3,1 degrés sur l’échelle ouverte de Richter a été enregistrée lundi matin à 05h37 au large de Béjaïa, annonce le Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique (CRAAG). Le séisme a été localisé à 32 km au nord-est de Cap Carbon, dans la wilaya de Béjaïa, précise-t-on. Dans la nuit de dimanche, deux secousses telluriques, des « répliques », selon le CRAAG, au puissant séisme de jeudi dernier, ont été enregistrées dans la même région: la première de 3,4 degrés à 19h21, la seconde de 3,3 degrés à 20h23, rappelle-t-on. Dans ce contexte, et selon Chafik Aïdi, docteur en géophysique et responsable du réseau national de la surveillance sismique au Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique (CRAAG) le pays enregistre des dizaines de secousses par jour, qui sont généralement imperceptibles. «C’est une situation normale», insiste-t-il. Le nord de l’Algérie se situe à la frontière des deux plaques tectoniques: l’africaine et l’eurasienne. Donc les séismes qui s’y produisent sont dus au rapprochement entre les deux plaques. Un mécanisme qui se déroule depuis des millions d’années. Tout le long de l’année, le CRAAG enregistre des événements telluriques, soit de 10 à 30 par jour. Leur magnitude est inférieure à 3 sur l’échelle de Richter, ils ne sont donc pas ressentis par la population. Cependant, nous enregistrons des événements plus ou moins forts sur une certaine période. C’est ce qui s’est produit dans la région Est de l’Algérie ces derniers jours», souligne le géophysicien. Le docteur Chafik Aïdi avance, par ailleurs, le risque «de petits raz-de-marée» du fait de la configuration de la partie occidentale de la mer Méditerranée. «Il est clair que dans le bassin méditerranéen, la côte algérienne est la principale source de tremblements de terre, donc les tsunamis cibleraient la côte nord qui se situe en Europe. La morphologie du bassin algéro-provençal fait que nous n’avons pas enregistré de véritables tsunamis mais plutôt des petits raz-de-marée notamment à l’occasion du séisme de Boumerdès en 2003», rappelle-t-il. Pour rappel, au lendemain du tremblement de terre de 5,9° sur l’échelle de Richter qui a touché jeudi passé la wilaya de Béjaïa, une importante délégation ministérielle, à leur tête, Kamel Beldjoud, ministre de l’Intérieur, s’est rendue sur les lieux afin de suivre la situation qui prévaut à la wilaya. Sur place, Beldjoud a affirmé que le Gouvernement va prendre en charge les victimes et les dégâts matériels causés par le séisme, précisant que ce dernier n’avait pas causé de pertes humaines, ni généré de grands dégâts matériels, faisant cas de la disponibilité du Gouvernement de venir en aide aux victimes, notamment celles dont les habitations ont été détériorées ou subies de grand dégâts.
Les intempéries compliquent davantage la situation
Outre le tremblement de terre, le mauvais temps complique davantage les choses avec les routes coupées, dont l’accès et la sortie sont difficile de et à cette région et ses alentours, selon un communiqué des services de la Gendarmerie nationale, plusieurs routes sont coupées à la circulation après les intempéries qui se sont abattues ces dernières heures. Ce sont notamment les régions du centre du pays qui sont au rendez-vous avec les chutes de neige, notamment le réseau routier reliant Bouira, Tizi-Ouzou et Béjaïa.
Sarah Oubraham