Le secrétaire général du ministère des Moudjahidine et Ayants droits, Laid Rebika, a qualifié la reconnaissance du président français, Emmanuel Macron, de la responsabilité de l’armée de son pays dans la torture et l’assassinat du martyr Ali Boumendjel d’un «pas positif», tout en considérant la décision de lever le secret des archives classifiées de plus de 50 ans, y compris celles relatives à la Guerre de libération nationale (1954-1962), de « question purement technique ». Dans un entretien à la Chaîne 2 de la Radio nationale, Laid Rebika a déclaré que « de grands historiens algériens ont salué la reconnaissance du président français de la responsabilité de l’armée de son pays dans l’assassinat de martyr Ali Boumendjel comme étant le début d’une réconciliation des mémoires ». Or, a-t-il poursuivi, « en ce qui nous concerne nous les Algériens, notre Histoire est claire et connaissons très bien que le martyr Ali Boumendjel a été tué sous la torture. Ce n’est pas nouveau pour nous ». « Quoi qu’il en soit, la reconnaissance est un pas positif, et nous tenons à dire que notre Histoire s’étend de 1830 à 1962, et qu’elle ne peut pas être divisée en séparant un événement d’un autre », a-t-il ajouté. Concernant la décision de faciliter l’accès aux archives classifiées de plus de 50 ans, y compris celles relatives à la Guerre de libération nationale (1954-1962), le secrétaire général du ministère des Moudjahidine et Ayants droits a souligné que « la question est purement technique ». « Après 50 ou 70 ans, il est naturel que les archives, ou une partie de celle-ci, soient déclassifiées », a-t-il souligné. « La récupération de cette archive doit être soumise à certaines conditions et à une étude et un examen attentif par des spécialistes afin que nous ne tombions pas dans l’erreur ou les inexactitudes. L’archive ne peut pas être divisée en événements ou étapes spécifiques. Nous devons également travailler pour récupérer les archives dans les autres pays comme la Belgique, le Liban, la Tunisie, le Maroc et pas seulement la France », a-t-il fait observer. Le secrétaire général du ministère des Moudjahidine et des Ayants droit a évoqué la question de l’outrage à certains des symboles de la Révolution algérienne. « la loi est claire là-dessus, mais ce qui nous fait du mal au cœur c’est que ceux qui s’en prennent aux moudjahidine et aux martyrs agissent avec inconscience, ce qui nous rend plus déterminés à continuer à définir davantage le message des martyrs à la nouvelle génération, et leur expliquer qu’attenter aux symboles de l’Algérie, qu’il soit chahid, moudjahid, ou veuve de chahid, est une atteinte pour l’Algérie dans son ensemble. Nous demanderons des peines maximales dans le cas où de tels cas seraient signalés », a-t-il fait savoir. Concernant la question des témoignages de la Révolution algérienne, le responsable a révélé la collecte d’environ 35 000 témoignages, en 28 000 heures d’enregistrement contenant, a-t-il précisé, de nombreux témoignages en direct de personnalités et de moudjahidine de premier plan, que nous devrions, selon ses dires, étudier, scruter et exploiter lors d’une journée d’étude dédiée à cette thématique.
Hamid Mecheri