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EN PRÉSENCE DES MEMBRES DU CONSEIL PRÉSIDENTIEL ET DE DIPLOMATES : Le chef du gouvernement libyen a prêté serment

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Le Premier ministre libyen, Abdelhamid Dbeïbah, qui doit gérer la transition jusqu’aux élections, prévues décembre prochain, a prêté serment hier, plus d’un mois après sa désignation dans le cadre d’un processus politique parrainé par les Nations unies pour sortir la Libye d’une décennie de chaos.

La prestation de serment s’est déroulée au siège de la Chambre des représentants à Tobrouk, en présence des membres du Conseil de la présidence de Libye et de plusieurs ambassadeurs, dont celui de l’Algérie, annoncé, la veille par le porte-parole de la Chambre des représentants libyenne, Abdullah Belhaq, indiquant qu’un certain nombre d’ambassadeurs ont pu assister à cette cérémonie, via l’utilisation de la technique du zoom. Après avoir décrocher le vote de confiance du Parlement libyen, qui a tenu sa séance plénière, au centre du pays, à Syrte, une première, pour un pays qui a été plongé, durant dix ans, dans les divisions, c’est le siège parlementaire de Toubrouk, à quelque 1 300 kilomètres à l’Est de la capitale libyenne, Tripoli, qui a abrité la cérémonie de prestation de serment, deux étapes que les Libyens ont réussi à franchir, concrétisant ainsi une percée politique, devant conforter la dynamique de la réconciliation inter-libyenne. Après une décennie d’instabilité institutionnelle, nourrie par des divergences entre différents acteurs libyens, alimentés par les interférences et l’ingérence étrangère, dans le sillage, de l’intervention militaire de l’Otan, en Libye, la gestion de la phase de transition, avant la tenue des élections générales en Libye, est un défis à relever, non seulement par la nouvelle direction issue du dialogue politique inter-libyen, mais aussi des autres acteurs politiques et de la société civile libyenne et le peuple libyen en général, pour renouer dans la durée, avec la vie politico-institutionnelle pour sortir de la spirale de l’instabilité, l’insécurité et la dégradation vertigineuse des conditions socio-économique des Libyens. Malgré la fin des combats entre les deux camps libyens à l’été 2020, suivie de la signature d’un accord de cessez-le-feu en octobre dernier, et la désignation de la nouvelle équipe devant se charger de la phase de transition jusqu’aux élections générales de décembre prochain, les soutiens exprimés par les pays voisins à la Libye, l’Algérie et la Tunisie, et plus récemment celui de l’Union africaine et de la communauté internationale, ont été aussi accompagnés par des appels persistants pour mettre fin aux ingérences étrangères et le départ des mercenaires de la Libye en plus du respect strict de l’embargo sur les armes. Des appels qui ne sont pas sans faire pression en premier lieu sur le Conseil de sécurité de l’ONU, lequel est appelé à faire valoir, en priorité, les intérêts du peuple libyen, lassé de voir durant dix ans, son pays devenir le théâtre de conflits entre acteurs et pays étrangers, pour le contrôle des richesses du pays, en alimentant les divergences entre libyens, avec le risque majeur sur l’unité et la souveraineté du peuple libyen. Rappelons qu’environ 20 000 militaires étrangers et mercenaires se trouvaient encore fin 2020 en Libye, avait annoncé l’ONU et aucun mouvement de retrait n’a été constaté à ce jour, alors que la représentante spéciale par intérim du Secrétaire général de l’ONU en Libye, Stéphanie Williams, avait affirmé , décembre dernier, que « quelque 10 bases militaires étrangères sont encore stationnées en Libye ».
Le Premier ministre du nouveau gouvernement d’unité nationale libyen, Abdelhamid Dbeïbah, avait appelé, mardi dernier, dans son discours devant les parlementaires à Syrte, lors de la séance du vote de confiance au nouvel exécutif, au départ des 20 000 mercenaires et forces étrangères présents en Libye, qualifiant leur présence sur le sol libyen de « coup de poignard » dans le dos des Libyens. Lançant que « les mercenaires sont un coup de poignard dans notre dos » le premier responsable de l’exécutif libyens a haussé le ton et déclaré qu’«il faut qu’ils (mercenaires :Ndlr) partent, et nous allons contacter la mission onusienne et les représentants des pays (d’origine) pour qu’ils sortent de Libye », a-t-il lancé, avant de marteler «  notre souveraineté est bafouée à cause de leur présence ». Le gouvernement de Dbeïbah aura comme missions principales, l’unification des institutions du pays, garantir des services, renforcer la stabilité sécuritaire et militaire, imposer le respect de l’accord du cessez-le-feu, pour éviter tout risque de dérapage, outre l’évacuation des mercenaires et aussi les opérations de déminage. À cela s’ajoute d’autres batailles qui attendent le nouveau exécutif libyen, dont celle de la Loi de finances pour obtenir les fonds nécessaires à l’entame de son travail, notamment en ce qui a trait aux dossiers urgents, comme l’importation du vaccin anti-Covid-19 et la passation de contrats avec les sociétés spécialisées en maintenance électrique.
Il est à noter que le chef du gouvernement libyen n’a pas attendu la cérémonie de serment pour commencer son travail. Samedi dernier, il a inauguré une conférence nationale sur la lutte contre la pandémie du Covid-19, promettant, à cette occasion, de remédier à une mauvaise gestion de la pandémie et à procéder à la dissolution de la commission de lutte contre le coronavirus. Aussi le jour même, il a ordonné aux sociétés d’investissement et autres institutions financières de geler toute opération jusqu’à nouvel ordre.
Karima Bennour

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