Le deuxième anniversaire du Hirak, béni, intervient alors que le président de la République a annoncé la dissolution de l’Apn, l’imminence d’un remaniement ministériel et élargi plusieurs détenus d’opinions, définitivement condamnés pour certains et en attente de jugement pour d’autres. Ces mesures fortes sont en réalité une main tendue de M. Abdelmadjid Tebboune vers le peuple pour participer ensemble à la construction de l’Algérie nouvelle. Elles font également partie des engagements pris à la veille de son élection. Le véritable défi aujourd’hui pour le Hirak, du moins ses segments patriotiques, n’est pas de réinvestir la rue mais de saisir l’opportunité d’engager un véritable dialogue et un débat sur la dynamique de changement démocratique que connait le pays. Les défis sont grands aujourd’hui et les dangers qui guettent le pays et qui peuvent compromettre les mutations qui s’y opèrent sont énormes aussi. La politique est l’art consommé du dialogue, du compromis pour savoir avancer et faire barrage aux forces de l’inertie et de la régression. Les résidus de la Issaba n’attendent qu’une opportunité pour revenir au premier plan et replonger le pays dans la gabegie qu’il vivait. Le terrorisme islamiste est en train de raviver ses cendres pour tenter de revenir semer la mort et la désolation et les forces de l’inertie seraient prêtes à accepter tous les compromis pour instaurer son ordre, celui de l’obscurantisme, de l’économie de bazar et du Layadjouz dans un monde marqué par la pandémie qui est en pleine mutation. L’Algérie devrait être au-dessus de toutes les considérations et ses enfants ont payé le prix fort pour la voir libre, indépendante et souveraine. Ses frontières sont menacées par des dangers extérieurs multiples et sa souveraineté est menacée par des forces, des clans et des groupes, alliés de l’ancienne puissance coloniale et qui distille leur venin depuis des salons feutrés à Londres, Paris et Rabat. Le deuxième anniversaire du Hirak béni devrait être une étape vers la mise en branle d’une dynamique qui permettra, grâce à l’apport des forces de l’axe positif, d’engager un véritable dialogue à travers de multiples relais pour permettre au pays de dépasser, sans encombre, toutes les crises. Le clan de l’ancien président a laissé un pays exsangue et pour le remettre d’aplomb, il faudra du temps, des moyens, de l’abnégation et un sens élevé du patriotisme. Les marches dans la rue ont certes eu le mérite de faire barrage au cinquième mandat et de réveiller les consciences des Algériens sur les dangers qui guettent le pays. Aujourd’hui, il faudrait dépasser les idées nihilistes, qui appellent à faire table rase de ce que le pays compte comme Institutions et acquis. L’Algérie pourrait faire le bond vers l’avant si on saura comment se parler, s’écouter, se comprendre et cela ne pourrait venir que par un dialogue serein, dans des conditions qui permettent un échange constructeur loin de tout esprit « négationiste » qui refuse et rejette l’autre. Le Hirak béni a jeté les bases de l’Algérie nouvelle, et le président Tebboune, qui en a saisi l’esprit et le message, est en train de jeter les fondations de ce qu’elle sera demain.
Slimane Ben