Jusqu’ici épargnée, l’Algérie risque en cas de baisse de vigilance et de relâchement des mesures de préventions au niveau de ses frontières notamment aériennes de voir les nouveaux variants de Coronavirus, qui font actuellement terreur à l’étranger, débarquer et se propager dans le pays.
Après que l’Algérie ait pu maîtriser la pandémie depuis son avènement en mars 2019, celle-ci risque en effet de se retrouver confrontée aux nouveaux variants notamment celui apparu au Royaume-uni et qui s’est fortement propagé dans l’ensemble du continent européen. C’est à travers la poursuite des opérations de rapatriement de ressortissants algériens de manière non contrôlée et pas stricte que l’Algérie pourrait en effet importer ces nouveaux variants qui pourraient poser de réels problèmes à la santé publique. Ainsi, il est primordial de revoir les listes de personnes réellement prioritaires au rapatriement et de filtrer toutes les demandes faites dans ce sens, tout en veillant au respect strict des mesures de prévention mises en place initialement afin d’éviter d’importer des cas de COVID-19 et ses nouveaux variants. Face à un personnel médical épuisé, il est, en effet, important de redoubler de vigilance et de contrer cette nouvelle menace, en évitant surtout de retourner à la case départ après que la situation ait pu se stabiliser notamment après l’entame de l’opération de vaccination.
Les mises en garde du président de la FOREM
Le président de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et du développement de la recherche, Mustapha Khiati, a exprimé de fortes inquiétudes sur une éventuelle arrivée du variant anglais sur le territoire national, ce qui pourrait poser selon lui de réels problèmes pour la santé publique dans le pays. Dans un entretien accordé au site d’information TSA, Khiati s’est dit particulièrement inquiet par les vols de rapatriement en provenance d’Europe qui augmentent les risques d’importer le variant anglais réputé d’être plus contagieux et plus mortel. Comme solution permettant de lutter contre ce nouveau variant et d’éviter à l’Algérie une troisième vague de la pandémie, le professeur Khiati a proposé de mettre en place une « stratégie de défense ». Sans pour autant revendiquer la suspension des vols de rapatriement, le président de la FOREM a recommandé «l’instauration d’une mesure préventive » consistant en la mise en place d’un contrôle PCR au niveau de l’aéroport d’Alger à l’arrivée, permettant d’effectuer un double contrôle au départ et à l’arrivée des aéroports nationaux. Selon la même source, Khiati a mis en avant l’importance d’exiger des examens PCR de moins de 48h pour tous les voyageurs qui prendront les vols, en les soumettant impérativement à un autre test PCR à l’arrivée. Dans le même contexte, Khiati a appelé les laboratoires à effectuer les séquençages permettant de détecter rapidement les souches en circulation dans le pays. Il convient de noter par ailleurs, que les vols de rapatriement des Algériens bloqués en France se feront au départ de l’aéroport de Roissy Charles de Gaulle à partir de ce mardi 16 février. La compagnie aérienne nationale, Air Algérie indique qu’au total trois vols quotidiens seront opérés, à savoir, AH 1003 à 12h30, Ah 1001 à 14h40 et AH 1215 à 16h20.
Ania Nait Chalal