Accueil ACTUALITÉ DEVELOPPEMENT DES ZONES D’OMBRE : Beldjoud rappelle à l’ordre les walis

DEVELOPPEMENT DES ZONES D’OMBRE : Beldjoud rappelle à l’ordre les walis

0

Le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Kamel Beldjoud, a appelé à accélérer la cadence de réalisation des projets et autres opérations de développement, notamment ceux inscrits au profit des populations des zones d’ombre.

Dans un communiqué de son département ministériel, il a insisté sur la satisfaction des attentes de ces populations laissées en marge de la dynamique de développement que connaît le pays. L’appel est sans nul doute adressé aux walis qui sont les premiers responsables de l’exécutif local. La situation actuelle des zones appelées il n’y a pas longtemps par le  vocable zones enclavées, laisse supposer que la responsabilité des walis est largement engagée. C’est lui,  de par son statut de représentant du président de la République, le garant d’un partage équitable des opportunités de développement. Il est également l’animateur, le contrôleur de l’action de l’administration locale et le chef de l’ensemble des chantiers inscrits ou lancés  au profit de l’ensemble des collectivités de la wilaya. Actuellement, les dysfonctionnements dans  la relation Apc-wilaya sont à  l’origine de tous les retards enregistrés en matière de développement de ces zones. Il faut reconnaitre que les attributions du maire ont été drastiquement réduites par le code communal amendé en 2015, mais sa responsabilité est largement engagée lui aussi.  Un maire, élu du peuple est réduit à une relation de soumission au wali, un  commis de l’État. Lors des réunions de l’exécutif de la wilaya, on n’aborde pas les sujets qui peuvent fâcher ou froisser le wali. Les projets qui connaissent des lenteurs en matière de concrétisation, les attentes des populations des zones d’ombre ne sont parfois même pas évoqués. L’autre tare qui empêche les collectivités locales d’engager une véritable dynamique de développement a trait aux assemblées locales composées en majorité d’élus n’ayant, parfois, même pas le niveau intellectuel pour rédiger un rapport ou soumettre à délibération un projet.  Les projets de prestige sont lancés à tours de bras pour agrémenter le centre de la localité au moment où les écoliers des zones d’ombre ne disposent même pas  de transport ou de cantine scolaire. À Sidi El-bachir à  Oran, les habitants d’une cité ont dû organiser une collecte pour acheter des madriers et confectionner un pont de fortune pour permettre à leurs enfants de rejoindre leur école en hiver. Cette localité, la plus peuplée à Oran, relève de la commune de Bir El-djir qui abrite le complexe et le village sportif qui abritera les Jeux méditerranéens de 2022. Et les exemples sont courants à travers le pays. Les zones ou les localités qui ne sont pas concernées par les visites de ministres et autres membres du gouvernement sont le dernier des soucis des walis qui gèrent le centre de la cité, mais ignorent sa périphérie. L’appel du ministre de l’intérieur pourrait être considéré comme une mise en garde aux walis défaillants. L’État a fait du développement des zones d’ombre une priorité, à l’administration locale d’assumer ses responsabilités semble être la teneur de l’appel de M. Beldjoud. Finalement qui entendait parler de Kehailia, un petit hameau dans la wilaya d’Oran avant que la peste ne s’y déclare en 2015 ? Qui entendait parler de la commune de Medjedel dans la wilaya de M’sila, qui entendait parler de Slim, un bourg coincé entre Djelfa et M’sila ? Qui entendait parler de Souamaa dans la wilaya de Tizi-Ouzou avant que ses routes ne soient bloquées par la neige ? Peu d’Algériens, il faut l’avouer, et ce sont justement ces zones d’ombre, ignorées  par le passé, qui doivent bénéficier dorénavant d‘une attention particulière.
Slimane Ben

Article précédentFACE AU DÉFI DE CONSOLIDATION DU FRONT INTÉRIEUR : Deux partis politiques font bouger les lignes
Article suivantLE PRÉSIDENT QUITTE ALGER À DESTINATION DE L’ALLEMAGNE POUR DES SOINS COMPLÉMENTAIRES : « J’espère que la période des soins sera très courte »