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ILS DEMANDENT L’AMÉLIORATION DE LEUR SITUATION SOCIO-PROFESSIONNELLE : Les agents de contrôle commercial en grève

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Depuis hier, les agents de contrôle commercial et de lutte contre la fraude sont en grève de quatre jours (du 10 au 13 janvier), pour appeler à l’amélioration de leur situation socioprofessionnelle qu’ils qualifient de « dégradable », notamment leur « exclusion » des indemnités Covid-19.

Un débrayage, renouvelé pour la deuxième semaine consécutive, qui se veut aussi comme l’expression de défiance au ministre du Commerce, Kamel Rezig, auquel ils reprochent l’absence d’une véritable intention d’entamer un dialogue avec eux. Dans un communiqué, le Syndicat national des travailleurs du ministère du Commerce (SNTC) a annoncé un taux de suivi de mot d’ordre de grève durant la première semaine (les 3 et 4 janvier) proche de 100 % dans plusieurs wilayas du pays : un taux moyen de 86,95 % pour le premier jour, tandis que durant le deuxième jour, le débrayage a été suivi par 87,45% des grévistes. Si les agents du contrôle commercial et de lutte contre la fraude ont battu hier le pavé pour la deuxième semaine, c’est qu’ils dénoncent, selon le syndicat derrière l’appel à cette grève, « la politique d’ignorance poursuivie par le ministère de tutelle à leur égard en restant silencieux devant leurs revendications socioprofessionnelles et l’appel pour s’asseoir à la table de dialogue ». Le syndicat, affilié à l’UGTA, a précisé que la grève a été décidée face au traitement négatif des revendications des agents en question par le ministère du Commerce, sans essayer de contenir les choses en entamant un dialogue avec le syndicat et tracer une feuille de route claire visant à concrétiser leurs revendications légitimes. Selon le même syndicat, la grève a été reconduite pour la deuxième semaine consécutive (les 10, 11, 12 et 13 janvier) suite à la détermination de la majorité des travailleurs à poursuivre leur mouvement, et d’y aller même vers une grève générale ouverte au cas où leurs revendications ne seront pas satisfaites. Le SNTC a appelé les autorités supérieures du pays à intervenir pour mettre fin au blocage au sein du ministère du Commerce, en raison de l’arrêt de travail dans toutes les directions du travail dans les wilayas, ce qui affecte négativement la situation du marché en raison de l’absence de contrôle, ainsi qu’au niveau des frontières, ce qui rend difficile l’entrée des marchandises par les ports.

Le tribunal a « débouté » les grévistes
De son côté, le ministère du Commerce avait informé, dans un communiqué, les personnels du secteur affiliés à l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) et au Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (SNAPAP) que la grève prévue du 10 au 13 janvier « est temporairement suspendue sur décision de Justice », affirmant que « les portes du dialogue sont ouvertes à tous les partenaires sociaux ». « Le ministère du Commerce informe tous les personnels du secteur affiliés à l’UGTA et au SNAPAP que suite aux appels à la grève, deux décisions de justice ont été rendues sous le n 20/807 et 20/806 du 31 décembre 2020 par le tribunal administratif de Bir Mourad Raïs portant suspension temporaire de la grève qui avait été annoncée par les deux préavis de grève desdits syndicats pour les 3 et 4 et du 10 au 13 janvier 2021 », lit-on dans un communiqué publié samedi sur la page Facebook du ministère. À cet égard, le ministère a assuré que la majorité des revendications étaient prises en charge à travers le dialogue avec tous les personnels, mais aussi par les directeurs de wilaya ayant organisé plusieurs réunions périodiques avec le personnel du secteur afin d’écouter et de prendre en charge leurs différentes préoccupations. Dans le même cadre, des réunions ont eu lieu avec des représentants des deux syndicats même après avoir annoncé le préavis de grève, a précisé la même source soulignant que « la porte du dialogue demeure ouverte ». « Conscient de la nécessité d’éclairer l’opinion publique et de lever toute confusion ou désinformation, le ministère a veillé à ouvrir la porte du dialogue aux partenaires professionnels représentés tant par le Syndicat national du personnel du secteur du commerce que par la Fédération nationale du personnel du secteur du commerce. Ainsi, de grands progrès ont été réalisés dans la concrétisation de nombreuses revendications du personnel du secteur », a expliqué la même source.

De « nombreuses revendications satisfaites », selon la tutelle
Le ministère a évoqué les différentes mesures prises ainsi que les efforts visant à développer le secteur en termes d’équipements techniques et administratifs et à améliorer les conditions socioprofessionnelles du personnel. « De nombreuses revendications ont été concrétisées », telles que l’amélioration des revenus du Fonds de revenu complémentaires « FRC » en prenant des mesures pratiques en coordination avec la trésorerie principale du ministère des Finances en vue de percevoir réellement les amendes à travers les wilayas mais également l’obtention d’une autorisation exceptionnelle du Premier ministre pour utiliser un reliquat important de l’exercice 2019. Les décisions concernaient également le suivi effectif avec les services de la Fonction publique du dossier de promotion d’un nombre important du personnel répondant aux conditions légales, dont le nombre atteignait fin 2019, 1 962 fonctionnaires.
Une licence exceptionnelle a été obtenue auprès du Premier ministre pour le règlement définitif de ce dossier en suspens depuis des années. Par ailleurs, les procédures relatives à la formation du personnel concerné par la promotion seront également engagées en sus d’un programme de formation en cours dont ont bénéficié quelque 4 000 travailleurs depuis octobre 2020, outre le lancement d’un autre programme de formation en présentiel au profit de 200 employés, précise le communiqué. À ce propos, des instructions ont été données aux responsables en vue de permettre aux employés de suivre leurs études universitaires, dans les limites de la loi, tout en favorisant le dialogue avec toutes les organisations estudiantines et les associations professionnelles pour la prise en charge des préoccupations soulevées. Le ministère a indiqué avoir adopté une nouvelle politique en matière de gestion des ressources humaines (GRH) et d’encouragement des compétences pour occuper des postes de responsabilités outre le suivi en temps réel de la protection des agents pour leur permettre d’exercer leurs missions dans de bonnes conditions. Enfin, le ministère a affirmé que ses portes demeuraient ouvertes à tous les partenaires professionnels pour toute collaboration dans les limites de la loi et des moyens de l’État notamment en cette conjoncture pour régulariser le reste des préoccupations des personnels du secteur.
Hamid Mecheri

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