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RENCONTRE DU CHEF DU FLN AVEC L’AMBASSADEUR FRANÇAIS : Baadji dans le creux de la vague

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Profitant de la situation politique prévalant dans le pays, bouleversements à nos frontières, en plus de l’absence du chef de l’État, Abdelmadjid Tebboune, qui est en période de convalescence après des soins en Allemagne, le nouvel ambassadeur de France en Algérie, François Gouyette, ne s’est pas gêné de tenir, au siège de l’ambassade de France, des rencontres douteuses depuis la dernière quinzaine du mois de novembre, avec les partisans d’une période de transition dans le pays, des personnalités et autres médias pour surfer sur un soi-disant « dangereux scénario imaginaire de la vacance du pouvoir ».

Ces agitations douteuses et malintentionnées, dans le seul but de déstabiliser le pays, ont suscité une vague de condamnations et indignations des députés et du ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement. Dans un entretien au média libanais almayadeen.net, Ammar Belhimer a réagi et rappelle à l’ordre l’ambassadeur français. « Il existe des normes internationales et des pratiques diplomatiques convenues que toute représentation étrangère dans n’importe quel pays doit respecter », a déclaré le porte-parole du gouvernement, tout en avertissant que « dans le cas contraire, cela est considéré comme un comportement inapproprié, et ces personnes deviennent indésirables». « Aucun diplomate, y compris l’actuel ambassadeur de France ne peut ignorer ces règles et pratiques diplomatiques, sinon il sera soumis aux mesures souveraines en vigueur du pays hôte », a-t-il dit à ce sujet. Curieusement et contre toute attente, voilà que ce même ambassadeur controversé a été reçu en fanfare  par le SG du parti FLN, Abou El Fadhl El Baâdji, et a été même honoré.
Et comme il fallait s’y attendre, cette entrevue avec un responsable étranger de haut rang et de surcroît douteux était passée inaperçue et continue de faire couler beaucoup d’encre. Réagissant à cette rencontre, le député du parti, Kamel Belarbi, est sorti de son mutisme et a lâché une bombe sur sa page facebook ; et si ses propos s’avèrent justes il y aura sûrement des conséquences lourdes sur l’avenir de Baâdji à la tête du FLN.

Derrière le blocage du projet de loi criminalisant le colonialisme
En effet, le parlementaire FLN a révélé que Abou El Fadhl El Baâdji lui aurait signifié tout bonnement de ne plus aborder la question de criminalisation du colonialisme. « Quelques jours après avoir pris la direction du parti, il m’a contacté pour me demander, avec des menaces, de cesser de parler du projet de la criminalisation du colonialisme français en Algérie. C’est un projet qui connaît même des blocages au sein de l’APN », a écrit le député du FLN, tout en qualifiant les agissements du premier responsable du FLN de « dangereux et non innocent », notamment après sa rencontre avec le diplomate français.
La députée de l’immigration au Parlement algérien du parti du Rassemblement national démocratique (RND), Amira Salim, a également réagi à la rencontre Baâdji/Gouyette et ses menaces contre le député Belarbi, et n’a pas été tendre avec le SG du FLN.
« Au moment où mon collègue Kamel Belarbi travaille pour obtenir la criminalisation du colonialisme, et la récupération des archives sur la présence coloniale en Algérie, nous avons été surpris des menaces proférées par le SG du FLN à son encontre en lui interdisant d’évoquer la question et la menace de retirer le projet, ce qui constitue une trahison aux sacrifices de nos valeureux martyrs », a écrit la parlementaire du parti de Tayeb Zitouni, tout en exprimant sa solidarité avec le député déjà cité. En date du 14 décembre, ajoute la parlementaire RND, « le SG a reçu au siège du parti l’ambassadeur français, François Gouyette, avec lequel il s’est entretenu et l’avait honoré par la suite. Une manœuvre grossière et sans scrupule, portant atteinte aux constantes nationales et contraire aux principes du parti et ses positions, quelques jours après avoir condamné la résolution du Parlement européen sur la question des droits de l’homme en Algérie », a-t-elle déploré avant de se demander sur les réelles motivations de cette action irresponsable. Cette même députée RND, rappelle-t-on, avait déjà condamné les mouvements douteux de l’ambassadeur français, tout en appelant les autorités compétentes à réagir.
« L’ambassadeur de France exploite la vacance de notre vie politique pour diffuser et inciter à l’anarchie. Non à une phase transitoire quel qu’en soit le prix et le parlement, lui, sera à l’affût », a écrit la parlementaire, avant d’appeler à la convocation, par le ministre algérien des Affaires étrangères de l’ambassadeur français, pour protester contre son attitude.

Défendre l’indéfendable
Si le SG du FLN s’est muré depuis dans un silence assourdissant face à toutes ces critiques après son entrevue avec le diplomate français, ce n’est pas le cas de Baddis Bouldhnine, membre du Comité central du parti qui a réagi non pas pour condamner son chef, mais pour le défendre au même temps que son parti.
« C’est une campagne organisée pour porter atteinte au parti et tromper l’opinion publique », a-t-il riposté dans une déclaration au site électronique d’information « Sabqpress », expliquant que c’est une rencontre avec un ambassadeur accrédité en Algérie qui a demandé une audience avec le SG du parti, précisant que les discussions s’étaient déroulées sur les objectifs tracés dans le cadre de la politique étrangère officielle du pays.
Toujours sur sa lancée, le cadre FLN a qualifié les détracteurs du chef du parti de « Beltaguias politiques », qui s’en prennent à la nouvelle direction du parti formée de « jeunes compétences et pétris de loyauté et d’amour pour le pays ». Pour le dirigeant de l’ancien parti unique, cette campagne contre le FLN n’est pas à isoler de ce qui se passe autour de nous, notamment à nos frontières. « Les intérêts de certains en liaison avec les intérêts des ennemis de notre pays fait que ces parties exploitent la situation générale prévalant dans la région pour jouer sur la fibre sensationnelle pour ternir l’image du parti », a-t-il encore souligné.
Brahim Oubellil

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