Le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Lotfi Benbahmed, a annoncé que l’Algérie commencera bientôt à produire des tests de dépistage de la Covid-19.
Intervenant, hier, sur les ondes de la Radio chaîne 3, Benbahmed a signalé qu’outre la fabrication de produits de traitement, tel l’hydroxychloroquine ou de protection, à l’exemple des masques et autre gel hydroalcoolique, « cette industrie a commencé à démontrer ses capacités d’innovation en se lançant dans la fabrication de réactifs, jusque-là, totalement importés, et de tests de dépistage de la maladie, PCR et tests antigéniques » lesquels, indique-t-il, vont commencer à être produits d’ici deux ou trois semaines. Rappelant la disponibilité des test PCR et réactifs, il dira qu’« au début la PCR n’était faite que par les instituts publics puis les laboratoires privés ont commencé à s’intéresser ». concernant l’importation, il a indiqué que « ce mois-ci nous avons traité près de 100 demandes d’importation de produits » annonçant la réception cette semaine de 400 000 test PCR et que le pays attend près d’un million en tout d’ici la fin de l’année ». « La même chose pour les tests rapides antigènes qui au-delà des tests sérologiques sont les nouveaux tests qui permettent, avec le prélèvement naso-pharyngé, de pouvoir identifier si nous portons les gènes de la Covid-19 », explique-t-il.
Un vaccin anti-Covid-19 de « qualité »
Le monde entier attend un vaccin contre la covid-19 qui a paralysé tous les secteurs d’activité. Ce qui est une priorité, à l’instar de l’Algérie qui est actuellement en contact avec plusieurs laboratoires de divers pays, à travers les canaux diplomatiques. «Nous sommes en contact avec la plupart des sociétés multinationales qui pourraient le produire, nous avons même reçu l’ambassadeur de Russie pour discuter dans ce cadre », annonçant que dans les semaines à venir il y aura des avancées notables qui permettront aux différents pays, de mutualiser l’approche vaccinale ». Ainsi, Benbahmed a indiqué que l’Algérie adopte une attitude « raisonnée » qui est, précise-t-il, celle de choisir un vaccin de qualité, relevant, cependant, qu’à ce jour aucun des vaccins annoncés n’a encore fait l’objet d’une certification par une agence quelconque. En outre, il dira que l’Algérie dispose des opérateurs qui ont le potentiel pour pouvoir produire ce vaccin localement. « Nous avons des opérateurs qui pourront conditionner le vaccin chinois car il y a certains laboratoires », explique-t-il, « qui proposent le vaccin en vrac pour pouvoir répondre à la demande mondiale ».
L’industrie pharmaceutique mise en branle
Alors que l’objectif du gouvernement d’ici à 2030 tracé dans la feuille de route du ministère de l’Industrie pharmaceutique est de fabriquer localement tous les produits importés, dans ce volet Benbahmed a indiqué que l’Algérie lutte contre la surfacturation et travaille pour diminuer la facture d’importation, mentionnant des factures à domicilier qui demandent la régulation de 500.000 dollars et 3 millions de dollars pour ramener des boîtes en carton ou encore moins des notices ! Sur ce, il a signalé que son ministère a développé un système de régulation essentiel, dit-il, pour mieux organiser les programmes d’importation des produits pharmaceutiques, afin de parer aux ruptures, d’éviter les actes de surfacturation, mais également pour que ne soient plus ramenés des traitements fabriqués localement. Avec environ deux milliards de dollars qui sont consacrés à l’importation des médicaments et deux autres à leur production localisée, il fallait, déclare Benbahmed, créer de nouveaux secteurs créateurs de richesse, parmi lesquels l’industrie pharmaceutique perçue désormais comme activité stratégique, se placent en pole position. Concernant le problème de la disponibilité de l’oxygène dans les hôpitaux, le même responsable a indiqué que l’Algérie produit 320 000 litres par jour, et que le problème réside dans les moyens de stockage. « Les cuves à l’hôpital ne sont pas suffisantes et ne répondent pas à la demande du nombre des lits qu’on doit oxygéner », explique-t-il ce problème. « Il était fondamental de mutualiser les moyens en termes logistique et de production pour que les sites de production les plus proches livrent le plus rapidement aux hôpitaux », soulevant la forte demande et la pression dans ces établissements lesquels, avant étaient livrés tous les 15 jours maintenant sont livrés deux fois par jour. De ce fait, il précise que « pour l’oxygénothérapie il faut mettre les normes qui existent dans beaucoup d’autres pays, ou c’est le gazier lui-même qui met en place des équipements dans les hôpitaux et qui livre par des quantités d’oxygène à un certain nombre de lits, ce qui permet d’avoir une traçabilité d’une manière numérique et informatique », ajoutant que « d’ailleurs c’est ce que propose CALGAZ aujourd’hui et c’est ce que nous mettrons en place avec le ministère de la Sante dans les mois qui viennent » ; avant de conclure il lança « mais aujourd’hui nous devrons mobiliser toutes les ressources pour pouvoir continuer à livrer et développer cette logistique avec des camions très particuliers ».
Un secteur stratégique pour l’État
À travers la création d’un ministère dédié à l’industrie pharmaceutique, l’État entend remettre de l’ordre dans un secteur hautement stratégique, Parmi les premières mesures entreprises pour dynamiser la filière pharmaceutique, les pouvoirs publics ont commencé à faire adopter une série de lois et de décrets portant, notamment, création d’une direction en charge de la régulation du médicament, une seconde dont les activités seront consacrées à la veille stratégique et la pharmaco-économie et enfin une direction de l’industrie des produits de soin. Le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Lotfi Benbahmed explique que l’ensemble de ces mesures tendent, entre autres, à créer sous la direction de l’Agence nationale du médicament un cadre réglementaire d’homologation des produits pharmaceutiques et à mettre en place un Comité intersectoriel des prix.
Sarah Oubraham