Face au manque flagrant de moyens de protection contre la pandémie de la Covid-19 dans les établissements scolaires rendant les conditions de travail très difficiles et risquées, l’Union nationale des travailleurs de l’éducation et de la formation (UNPEF) appelle à l’organisation d’une journée de grève nationale demain. Ne constatant aucune amélioration des conditions de travail et de scolarité en ces temps de pandémie, et ce après plus d’un mois de la rentrée, les travailleurs de l’éducation montent au créneau et décident donc de recourir à des actions de contestations pour appeler la tutelle ministérielle à assumer ses responsabilités. Dans un communiqué rendu public, l’UNPEF appelle, en effet, ses adhérents à travers le territoire national à se mobiliser demain et observer une journée de grève. Visiblement remonté à block, le syndicat a d’abord dénoncé les propos tenus par le ministre de la Santé qui a accusé les enseignants d’être à l’origine de la propagation du virus dans les établissements scolaires. « Au moment où nous nous attendions à ce que les autorités fassent plus d’efforts afin de nous assurer ainsi qu’aux élèves les moyens nécessaires pour l’application des mesures de préventions contre la pandémie, nous avons été choqués d’entendre les propos du ministre de la Santé », écrit l’UNPEF dans son document. Aussi, la même source reproche à la tutelle ministérielle de prendre des décisions unilatérales sans la consultation des partenaires sociaux, notamment pour ce qui est de la gestion de la situation sanitaire dans le secteur. Selon l’UNPEF, «cette attitude a fait que les cas de contaminations au Covid-19 dans les écoles ne cessent d’augmenter, et la vie des enseignants surtout soit mise en danger, sans que des solutions urgentes ne soient prises ». Pour ce qui est, d’autre part, de ses revendications exprimées dans le communiqué, l’Union des travailleurs insiste d’abord sur l’activation rigoureuse du protocole sanitaire pour assurer la protection des travailleurs du secteur et des élèves, en fournissant surtout les moyens nécessaires à son application, notamment dans les écoles du primaire. Aussi, la même formation syndicale appelle à la révision et l’allègement des horaires de cours dans les trois paliers, et le maintien de la journée de samedi comme journée libre. Elle appelle également à libérer la gestion des écoles du primaire des collectivités locales, et à renforcer le budget des écoles du moyen et du secondaire pour faire face à la crise sanitaire. En outre, l’UNPEF attire l’attention du MEN sur le problème auquel font face les enseignants qui travaillent loin de leur lieu d’habitation. Elle considère, à ce propos, urgent de les loger surtout en cette période de pandémie. Autre point auquel insiste la même source, l’activation du dossier de la médecine du travail afin de surtout réaliser une enquête épidémiologique dans le secteur et de connaitre le nombre de cas atteints parmi tout le personnel éducatif, au moment où aucune communication officielle n’est faite dans ce sens.
Ania Nait Chalal