La situation épidémiologique difficile que traverse l’Algérie, à l’instar des autres pays dans le monde, a impliqué la prise de mesures à tous les niveaux permettant de freiner au maximum la propagation du virus.
Touché par la pandémie de la Covid-19, le secteur de l’Éducation nationale est lui aussi concerné par des mesures spécifiques, dont un allégement plus profond des cours, au moment ou le recours à la fermeture des établissements scolaires est écarté.
En effet, les autorités semblent ne pas être d’accord avec la demande des parents d’élèves et de certains syndicats quant à l’arrêt temporaire des cours, en raison de la forte hausse des cas de contaminations et de décès au Covid-19. Hier, le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, a lui-même tranché sur cette question. Depuis la wilaya de Tipaza, il a déclaré qu’il n y avait pas lieu de fermer les écoles puisque les statistiques liées à la crise sanitaire dans le milieu scolaire étaient selon lui « positives ». Insistant sur le respect des mesures de prévention Djerad a souligné que « s’il y a un problème quelconque sur ce plan, nous prendrons immédiatement les mesures qui s’imposent, tout en veillant sur les intérêts de nos enfants ». D’autre part, des changements dans les programmes éducatifs des trois paliers ont été opérés par le ministère de l’Éducation de manière à sauver l’année scolaire 2020/2021, et surtout pour atténuer la pression et la surcharge de travail qui pèsent sur les enseignants, et ce 20 jours après la rentrée. Dans ce contexte, il a été décidé d’annuler du programme scolaire la filière « économie et gestion » pour les élèves de première année secondaire et de supprimer deux unités des leçons de « Gestion comptable et financière » et « Economie et Management » pour les élèves de troisième année secondaire. Comme il a été décidé de réduire les horaires de cours de « gestion comptable et financière » pour les élèves de 3AS de 7h à 4h seulement par semaine, alors que 2 séances par semaines ont été fixées pour le cours de «gestion financière». Pour ce qui est des séances physiques et sportives, il a été décidé de la programmation d’une seule séance chaque 15 jour pour tous les groupes éducatifs. S’agissant du cycle moyen, il a été décidé d’unifier la programmation du nombre de séances des différentes matières au niveau de tous les collèges. Ainsi, pour ce qui est des classes de 1ere année et 2eme année moyenne, le MEN a réduit les horaires de 4 matières. Il s’agit de la langue arabe dont les séances seront désormais de 4h au lieu de 5h et demie par semaine.
Même chose pour la langue française, la langue anglaise et les mathématiques. Concernant les classes de 3eme année moyenne, il a été également décidé de réduire d’une demi-heure les séances de français, d’anglais, de langue arabe et de mathématiques. Pour ce qui, est enfin, des classes de 4eme année moyenne, trois matières seulement sont concernées par ces réductions. Il s’agit du français, de l’anglais, et de l’arabe. Il est important de rappeler que le MEN avait opté depuis la rentrée sur le système de double vacation qui concerne beaucoup plus le cycle primaire et ce afin d’éviter la surcharge des classes et pour pouvoir respecter surtout la distanciation physique entre les élèves.
L’intersyndicale de l’Éducation favorable au maintien des cours
Dans un communiqué rendu public samedi, l’intersyndicale de l’éducation qui regroupe 6 syndicats du secteur à savoir le SNAPEST, le CLA, le CNAPESTE, le SATEF, l’UNPEF, et le SNTE, a appelé les autorités à la nécessité d’améliorer les conditions de scolarité dans ce contexte marqué par la Covid-19 et ce afin de permettre une poursuite normale des cours et éviter d’emblée le recours à la fermeture des écoles.
L’intersyndicale a insisté dans ce cadre d’idée à fournir aux établissements scolaires tous les moyens matériels essentiels à l’application du protocole sanitaire pour assurer la protection des enseignants, des élèves et de tous les travailleurs. Elle propose, dans ce sens, au gouvernement d’accorder un budget spécial «lutte contre la Covid-19», de manière à ce qu’une partie de ce budget soit déboursée pour fournir au secteur de l’éducation les moyens nécessaires à l’application du protocole sanitaire de prévention. Aussi, elle exige la mise à la disponibilité des élèves, des enseignants et de tous les travailleurs de masques de protection de manière quotidienne, ainsi que des groupes de médecins au service des établissements. L’intersyndicale de l’éducation appelle également à l’annulation des cours le samedi pour les écoles ayant adopté le système de double vacation, et ce en raison de la suspension durant les week-ends du transport urbain dans toutes les wilayas du pays.
Ania Nait Chalal