La dégradation de la situation dans la région de Guerguerat au Sahara occidental s’accélère, avec la persistance des autorités marocaines à occuper des territoires sahraouis, à maintenir le cap de la violation de l’accord du cessez-le feu, conclu en 1991, avec le Front Polisario, sous l’égide des Nations unies, en vue de la tenue du référendum d’autodétermination, qui n’a pas vu le jour depuis.
À Guerguerat, il n’y a pas eu uniquement un bruit de bottes, par l’entassement de soldat marocains, mais par des tirs militaires contre les civils sahraouis, que le Front Polisario, dont son Secrétaire général, président de la République sahraouie, Brahim Ghali, a alerté l’ONU et son Conseil de sécurité, sur ces risques, les semaines passées sans manquer de mettre en garde le Maroc, sur les conséquences de toute agression militaire contre les Sahraouis et les territoires du Sahara occidental, dont ceux libérés par l’Armée de libération du peuple sahraoui, avant l’entrée en vigueur, en 1991, du cessez-le-feu. Il est à rappeler que le royaume chérifien vient de récidiver, à Guerguerat, en violation des accords N°1, du cessez-le-feu, après avoir tenté, en 2017, cette manœuvre militaire, avant qu’il soit rappelé à l’ordre par l’ONU, et sous sa pression, il procède au retrait, en février 2017, des unités de la gendarmerie, pour demeurer derrière le mur de sable séparant les territoires libérés du Sahara occidental, de ceux encore sous occupation marocaine. À moins de quatre jours, des tirs de l’armée marocaine à Guerguerat, le responsable du secrétariat du Front Polisario, Khatri Adouh, a averti le Maroc et alerté la communauté internationale sur les conséquences des manœuvres militaires du royaume chérifien, pour forcer l’ouverture d’un passage à Guerguerat, en violation des accords du cessez-le feu. Affirmant que le peuple sahraoui répondra «fermement à toute manœuvre menée par l’occupation marocaine visant à ouvrir la brèche illégale d’El Guerguerat», Khatri Adouh a déclaré lundi dernier, à partir de Guerguerat, animant un meeting populaire de sahraouis, que «l’occupation marocaine se prépare à l’escalade et la confrontation », en faisant appel, précise-t-il « aux mercenaires, soldats et colons qui travaillent dans les territoires occupés afin de couvrir l’intervention militaire à la zone tampon», a relevé M. Adouh. Annonçant, hier, avoir lancé une opération militaire dans la zone de Guerguerat, région située dans les territoire libérés du Sahara occidental, que les autorités coloniales marocaines n’occupent pas, suite au tracé établi, dans les accords de cessez-le-feu avec le Front Polisario, sous l’égide des Nations unies (ONU), en 1991, Rabat replonge non seulement l’ensemble de la région nord-africaine, dans les conséquences du feu d’une guerre entre, le Maroc et le Front Polisario, mais aussi le continent africain, appelés, plus qu’avant à sortir du tourbillon des tensions et des guerres pour s’assurer un destin, selon les aspirations des peuples africains. Ayant failli, depuis la création de la mission onusienne pour l’organisation du référendum au Sahara occidental (MINURSO), par la non application du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, et ne pas tourner, ainsi, la dernière page d’un système colonial sur notre continent, l’ONU et son Conseil de sécurité ont contribué gravement, non seulement aux souffrances des années durant du peuple sahraoui, mais au retour du bruit des armes, et non des bottes, entre un Maroc, s’obstinant à demeurer illégalement au Sahara occidental et un peuple déterminé à recouvrir son indépendance, par la volonté de générations de sahraouis et la force du droit international, relatif aux droit des peuples colonisés à l’autodétermination. Hier, le ministère des Affaires étrangères de la république sahraouie a annoncé que le Front Polisario « répliquait à l’opération que l’armée marocaine avait initiée ce vendredi (hier : NDLR) ». Le chef de la diplomatie sahraouie, Mohamed Salem ould Salek a déclaré, en effet, sur les agissements militaires du Maroc « c’est une agression et que les sahraouis se retrouvent en situation de légitime défense et répliquent aux troupes militaires marocaines » avant d’indiquer, dans ses déclarations à l’AFP, que «la guerre a commencé, du fait que le Maroc a liquidé le cessez-le feu » a-t-il précisé.
Mohamed VI dans la peau de HASSAN II pour torpiller la légalité internationale
Il est à se demander qu’elles sont les raisons réelles ayant amené Le roi du Maroc à reprendre la tenue militaire, abandonnée, par son père Hassan II, suite à la conclusion, en 1991, de l’Accord de cessez-le feu avec le Front Polisario, sous l’égide de l’ONU, en s’aventurant à lancer une opération militaire, en violation de l’accord-du cessez le feu et les résolutions du Conseil de Sécurité sur la dernière question de décolonisation, en Afrique, inscrite sur l’agenda de l’ONU et de l’Union africaine (UA). Par l’opération militaires des autorités coloniales marocaines à Guerguerat, contre les civils sahraouis, femmes, hommes, jeunes et moins jeunes, mobilisés de l’autre côté du mur de la honte, pour bloquer l’ouverture de brêches à Guerguerat par le Maroc, pour accéder aux marchés de la Mauritanie et de l’Afrique de l’Ouest, le Roi Mohamed V revient ainsi, près de 44 années en arrière, pour tenter d’imposer, par le feu des armes, sa ré-occupation militaire, à travers ces manœuvres de son armée, de ces dernières années, à Guerguerat, mettant ainsi en branle ses engagements avec la communauté internationale, principalement le Conseil de sécurité. Mohamed VI se soucie-t-il vraiment simplement des 200 routiers, dont des français et des espagnols, bloqués côté forces marocaines derrière le mur de la honte, depuis le 28 octobre dernier, par la par la mobilisation pacifique de sahraouis, refusant de voir les instruments du système colonial marocaine frôler le sol de la partie libérée, de Guerguerat, en violation aussi de l’accord de cessez -le feu, face au mutisme du Conseil de sécurité face à l’escalade marocaine, dans cette région. Mohamed VI sera-t-il en mesure d’aller sur une guerre, avec le Front Polisario, que son père, le roi Hassan II , qui après avoir envahi militairement, en 1975, le Sahara Occidental et affronté avec des pertes considérables, la lutte armée du peuple sahraoui, a fini par mener des négociations avec le Front Polisario, sous l’égide de l’ONU, aboutissant à un cessez-le-feu en prévision de la tenue du référendum d’autodétermination ? Après une éclipse sur la scène marocaine, et les frasques et les scandales qui ont fait parler de lui, le roi marocain est revenu, pour s’afficher avec les responsables de la monarchie des Emirats arabes unis, appuyant sans surprise d’ailleurs leur soutien à la colonisation. Par ailleurs, avec la non prise en compte, par le Conseil de sécurité, des mises en garde du seul représentant légitime et unique du peuple sahraoui, le Front Polisario, a ouvert les appétits à l’occupant marocain, en décidant d’opérer militairement contre les civils, s’inspirant ainsi non seulement de son père, Hassan II, en 1975, mais aussi des expériences de l’armée de l’entité sioniste, dans ses agressions militaires répétitives, contre des civils palestiniens, à Ghaza comme en Cisjordanie, en violation des accords d’Oslo, pour Israël , et de ceux précités de 1991, par Maroc. Par la non nomination à ce jour, par le Conseil de sécurité, de l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, ses membres, dont principalement ceux détenteurs du droit de veto ont leur part de responsabilité dans à la dégradation de la situation à Guerguerat et avec leur mutisme aux appels alertant des responsables sahraouis ont ouvert la brèche, au Maroc pour torpiller les Accord de cessez-le feu de l’ONU et la Légalité internationale. Comme le Conseil de sécurité a été responsable, par sa réaction inappropriée et inadéquate, suite à l’expulsion par le Maroc du personnel de la Minurso, en 2016 et plus encore, par la non-application du droit internationale au Sahara occidental.
Karima Bennour
Le Maroc viole l’accord du cessez-le-feu avec le Front Polisario
Les forces armées marocaines ont « délibérément » violé l’accord de cessez-le-feu signé entre les deux parties au conflit au Sahara occidental, en dépêchant des forces militaires par trois voies à l’est de la brèche illégale à Guerguerat, non loin des civils sahraouis qui manifestaient pacifiquement dans cette région depuis le 21 octobre dernier, réclamant la fermeture définitive de la brèche illégale. L’opération, considérée comme une « violation flagrante » de l’accord de cessez-le-feu de 1991, conclu entre le Maroc et le Front Polisario sous l’égide de l’ONU constitue, selon les responsables sahraouis, « une attaque directe contre le peuple sahraoui ». Celui-ci poursuit, le Front Polisario « est placé, ainsi, que son mouvement de libération nationale, le Front Polisario, en position de légitime défense de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la RASD » . L’Armée de libération populaire sahraouie « a commencé à répondre avec la fermeté requise à cette agression et à la marche hostile du Maroc » qui inflige, est-il souligné « un sérieux revers à l’accord de cessez-le-feu ». Le Front Polisario et le gouvernement sahraoui tiennent, affirme la même source « le Royaume du Maroc pleinement responsable de toutes les conséquences dangereuses de cette attaque sur la sécurité et la stabilité de la région » , ainsi que sur l’avenir de l’Accord de paix qui est bloqué, poursuit-on « depuis des années en raison du non-respect de cet accord par le Maroc ». Le Maroc a mené vendredi une agression militaire dans la région d’El Guerguerat, au sud-ouest du Sahara occidental, où des Sahraouis civils manifestaient pacifiquement depuis le 21 octobre pour réclamer la fermeture définitive de la brèche illégale créée dans le mur de sable érigé par l’occupant marocain.
K. B./SPS
Ce que dit l’accord militaire n° 1, conclu en 1991 sous l’égide de l’ONU, entre le Front Polisario et le Maroc
La brèche ouverte dans le mur de sable est une transgression de l’accord militaire n° 1, signé le 24 décembre 1997, entre le général Burand Lubenik pour la Minurso et Brahim Ghali, pour le Front Polisario, d’une part et entre la mission onusienne et le Maroc, le 22 janvier 1998, d’autre part. L’accord définit la zone située entre El Guerguerat en territoire du Sahara occidental occupé et la frontière mauritanienne comme une » buffer stripe » (bande tampon). Large de cinq km, elle sépare deux zones restreintes » restricted zone ». La première de 30 km sous occupation du Maroc et la deuxième de 25 km, sous contrôle du Front Polisario. Au-delà, il y a deux autres zones à restrictions limitées séparées par le mur l’une à l’ouest sous occupation marocaine et l’autre à l’est sous contrôle du Front Polisario . L’accord confine les Marocains à l’intérieur du mur de sable. En août 2016, le Maroc a décidé de bitumer les cinq km de la zone tampon d’El Guerguerat jusqu’à la frontière mauritanienne, en plein centre de la zone démilitarisée. L’accord militaire n°1 stipule que l’accès à la zone tampon qui commence d’El Guerguerat est interdit aux troupes et aux engins des forces armées royales marocaines et du Front Polisario. Or, lorsqu’il a entrepris les travaux du bitumage en 2016, le Maroc a utilisé les engins du génie militaire. La violation est flagrante: L’intervention énergique des forces sahraouies, rapidement déployées dans la région, met un terme à la duperie et rétabli le statu quo anterieur. En face, le Maroc avait déplacé des unités de la gendarmerie royale qu’il retirera en février 2017, sous la pression des Nations unies.
K. B.