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RENTRÉE SCOLAIRE EN TEMPS DE PANDÉMIE : Les syndicats dénoncent une gestion « catastrophique »

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C’est un constat peu reluisant que viennent de faire les syndicats du secteur de l’Education nationale au sujet de la situation des établissements scolaires des cycles moyen et secondaire ayant rouvert leurs portes la semaine dernière.

Alors que la Covid-19 bat son-plein, certains partenaires sociaux dénoncent une gestion catastrophique de la situation dans la majorité des établissements, et reprochent notamment à la tutelle d’être unilatérale dans les décisions prises pour faire face justement à cette pandémie.
C’est du moins le cas du secrétaire général du SATEF, Boualem Amoura, qui comme à son habitude ne mâche pas ses mots pour dénoncer et parler  en toute franchise  des problèmes du secteur de l’Éducation. Contacté, hier, pour faire justement le point de la situation des établissements scolaires une semaine après la rentrée des lycéens et des collégiens et 20 jours de celle des élèves du primaire, Amoura a déploré la manière avec la quelle cette rentrée « spéciale » a été gérée par le MEN. En effet, alors que la reprise des cours se fait en pleine pandémie de la Covid-19, il dira que : «finalement rien n’a changé malgré le contexte difficile auquel nous faisons face». Pour mieux expliquer ses propos, le SG du SATEF qui est, faut-il le souligner, enseignant et parent d’élève a fait état d’un manque flagrant de moyens dans les établissements scolaires, ce qui entrave beaucoup l’application stricte du protocole sanitaire contre le virus.
Selon lui, ces problèmes financiers existaient avant même l’avènement de la pandémie mais rien n’a été fait pour les prendre en charge. « Depuis mars dernier à ce jours, on a eu largement le temps de se préparer et prendre des dispositions nécessaires, mais rien n’a été fait-il constaté », a-t-il relevé. «Comment parler aujourd’hui de protocole sanitaire alors qu’il y a des écoles qui n’ont même pas d’eau courante, cela même au niveau de la capitale », s’est écrié Amoura qui dit même détenir des photos de lycées d’Alger-est ou la situation des sanitaires à titre d’exemple est « plus que catastrophique ».
Même constat à Oran où à El-Tarf, a-t-il poursuivi. Dans certains établissements, révèle encore notre interlocuteur, ce sont les parents d’élèves qui ont mis la main à la poche pour contribuer à acheter les produits nécessaires à la désinfections, alors que ce n’est pas leur rôle. Outre les problèmes de gestion du protocole sanitaire, Amoura fait état de la non-reprise des cantines scolaires et ce même dans les grandes communes. Mais pas que, d’après lui, il y a des collèges et des lycées qui n’ont même pas leur emploi du temps, voire des classes qui n’ont pas d’enseignants. Tout en dénonçant certaines images montrées à la Télévision qui, selon lui, ne reflètent absolument pas la réalité du terrain, Boualem Amoura pointe du doigt le MEN d’être responsable de la situation que connait le secteur, notamment en ces temps de pandémie. « C’est la gestion unilatérale de la tutelle, et l’exclusion des partenaires sociaux de toute décision prise dans ce sens, qui fait que nous assistons aujourd’hui à cet état de fait », a-t-il conclu.

«Le maintien des écoles ouvertes est une affaire de tous»
Pour la présidente de la Fédération nationale des associations de parents d’élèves, Djamila Khiar, le maintien de l’ouverture des établissements relève de la responsabilité des parents, des enseignants, des élèves et des responsables. Menacés de fermeture en raison du rebond de cas de contaminations au Covid-19, Khiar estime que cela pourrait être évité si l’on veillait au respect strict du protocole sanitaire en milieu scolaire. Pour Khiar, tout le monde devrait mettre du sien, à commencer par fournir les moyens nécessaires pour la mise en œuvre des mesures préventives. Cela permettrait, sans aucun doute, a-t-elle poursuivi, d’éviter le spectre d’une année blanche qui pourrait se répercuter négativement sur l’avenir des élèves menacés de décrochage scolaire.
Ania Nait Chalal

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