Plusieurs initiatives individuelles ont marqué récemment la scène culturelle en Algérie, après une suspension des activités ayant duré plusieurs mois, en raison de la propagation de la pandémie du nouveau coronavirus, ce qui a amené les artistes et institutions culturelles à travers les différentes wilayas à recourir au net pour diffuser leurs œuvres et spectacles.
Dans le domaine littéraire, la maison d’édition «Dar El Izza Wa El Karama » a inauguré une nouvelle librairie Nadji Méga bookstore, la septième de sa chaîne de librairies réparties à travers le territoire national, mais la plus importante en terme d’espace et de titres qui y sont exposés (14 000 titres en plusieurs langues), a affirmé Redouane Lemsioui, l’un des gérants de cette maison d’édition. Cette méga librairie dont le premier objectif est de «promouvoir et de valoriser» le livre est destinée aux différentes tranches d’âge et se veut un espace de rencontre pour les intellectuels, écrivains, créateurs entre autres acteurs de ce domaine», a-t-il poursuivi. Hors capitale et dans le but d’encourager la lecture, l’écrivain Abderrazak Boukebba a organisé au sein de son association «Fasila» une série de cafés culturels à Bordj Bou Arréridj, en procédant également à la distribution d’ouvrages littéraires aux cafés de la ville dans le but de promouvoir le livre et la lecture, lit-on sur la page Facebook de l’écrivain.
L’association «Abwab el fan» va aussi dans le même sens, en fournissant des livres à l’un des cafés locaux, une initiative «très appréciée par les Tlemceniens», selon Zitouni Houari Boumediene, président de l’Association. M. Zitouni a souligné que l’objectif de cette initiative «est de mettre la culture au service de la société, en exploitant les espaces ouverts pour la diffusion de la culture de la lecture, à l’ère du numérique ». La maison d’édition «Yotoubia publish» avait annoncé sur sa page Facebook l’institution de son prix de créativité et de critique littéraire. Dans le 7e art, la réalisatrice Drifa Mzenner a lancé récemment sa plateforme numérique «Tahya Cinéma» sur Facebook pour aller à la rencontre des différents talents et compétences algériennes dans le domaine du cinéma et de la télévision. La création de ce site, qui constitue une base de données sur le cinéma et la télévision en Algérie, intervient suite à la participation de la réalisatrice à des ateliers et bourses de formation dans le domaine de la gestion et l’administration des projets culturels organisés par l’Institut Goethe en Algérie et en Allemagne.
Quant aux arts plastiques, l’artiste Hamza Bounoua a lancé, récemment, sa galerie privée « Diwaniya » à Alger visant à faire connaître les arts plastiques et les différentes expériences artistiques innovantes tirées des arts arabo-musulmans. A Oran, des artistes et des acteurs culturels ont créé, récemment, une galerie d’art contemporain intitulée « Atelier 31 », la première du genre selon l’un de ses créateurs, Adil Tandjaoui. La galerie est un laboratoire artistique visant la promotion de l’innovation dans l’art contemporain dans cette ville et un espace de rencontre et d’échange d’expériences entre les plasticiens, les artistes de la récupération, les collecteurs d’œuvres artistiques, les concepteurs, les scénographes et autres, a-t-il dit. S’agissant du théâtre, un « café-théâtre » intitulé « la fourmi » devra être inauguré prochainement à Oran dans le cadre d’une initiative individuelle du groupe hôtelier « Liberté » à Oran lequel sera dédié aux humoristes algériens du « Stand-up » et du « One Man Show ». Cet espace devra abriter également les projections de films algériens « une fois par mois », outre l’organisation de café littéraire et de soirées musicales, selon Lalmiri Yahia, employé à l’hôtel en question.