Au palais d’El Mouradia l’on s’attelle activement à préparer le plan de relance économique et social de l’après-pandémie de Covid-19. Et un tel défi voudrait que le président de la République réunisse, périodiquement et à chaque fois si besoin est, le Conseil des ministres, comme celui prévu pour aujourd’hui sous sa férule. C’ est dire tout l’empressement du chef de l’État quant à la réalisation de ses engagements présidentiels. Si maintenant le chantier politique est lancé à travers le projet de Constitution, les dossiers économique et social en revanche devraient être abordés une fois le nuage de la pandémie passé. Mais pas que, le Conseil aura également à se pencher sur le dossier pour le moins explosif de la Mémoire nationale. Aux premiers registres cités, plusieurs points sont inscrits à l’ordre du jour de cette réunion. À commenter par la relance de l’Industrie nationale dans son volet investissement agricole dans le sud du pays. Au cours de ce Conseil qui sera organisé à distance par visioconférence, le président Tebboune aura à écouter les exposés des ministres de l’Agriculture et du Développement rural comme celui et surtout chargé de l’Agriculture saharienne et des montagnes, respectivement Cherif Omari et Foued Chehat. L’objectif immédiat visé est celui de reconsidérer l’agriculture de proximité pour le développement des régions reculées du pays. Le grand Sahara, dont la population qu’il abrite a été longtemps délaissée et marginalisée par les gouvernements successifs à la tête de l’État, jouiront de plus d’égard de la part du Président qui, pour un défi inscrit dans le long terme, tient à ce que ce même Sahara tire ses richesses non seulement des hydrocarbures, mais aussi de produits susceptibles d’aspirer à une vraie indépendance du pétrole. Ainsi, le chef de l’État écoutera et examinera en conséquence les rapports élaborés pour ce dossier, dont les projets d’investissement bloqués et ceux prévus dans le plan de relance après Covid-19 dans le pays. Sur un autre registre, le Conseil des ministres examinera le dossier de la numérisation de l’administration comme chantier lancé depuis au moins une dizaine d’années. Mais, faute d’une gestion efficace et transparente des responsables de l’ancien régime, le dossier trainait et tiré au goutte-à-goutte des tiroirs suivant les appétits du moment dans une administration minée par la corruption. Lui qui a promis de réaliser la nouvelle Algérie, le président Tebboune tient plus que jamais à toucher au quotidien du citoyen et lequel passe en premier lieu par l’accès à un service public de qualité. Au titre de l’emploi à l’endroit des jeunes algériens, le chef de l’Etat abordera avec les ministres de la Microentreprise, des start-up et de l’économie numérique, la nouvelle mission de l’ANSEJ, maintenant qu’elle est rattachée à ce département dirigé par le tout jeune Yassine Djeridene. Cœur battant du pays, la jeunesse algérienne mérite plus de considération et de droits pour ne pas en effet s’y intéresser de plus près sur le dossier emploi, dont le chômage comme incidence parfois directe de népotisme, fait des milliers de victimes chaque année.
LE DOSSIER EXPLOSIF DE LA MÉMOIRE NATIONALE
Vieux comme le monde pour un jeune pays qui veut pourtant tourner la page du passé et se tourner résolument vers l’avenir, hélas le dossier de la Mémoire nationale continue à alimenter les réflexes des milieux hostiles à l’Algérie, comme cette dernière provocation médiatique de l’Hexagone qui cache mal une attaque qui vise le pays, son peuple et ses institutions. C’est là la goutte de trop qui commande justement de mettre le doigt sur la plaie. En effet, comme souligné par la présidence de la République, le contentieux mémoriel entre l’Algérie et la France sera abordé au cours de cette rencontre. Et ce n’est surtout pas un pseudo-documentaire de France 5 qui va détourner le président de la République de relancer les questions qui fâchent. Lors de la célébration de la journée du 8 Mai 45, le chef de l’État a évoqué plus de cinq millions de victimes durant les 132 années de colonisation française. Preuve en est, l’objectif d’assainir définitivement le dossier mémoriel, le chef de l’État continue à recevoir au palais d’El-Mouradia les personnalités nationales au fait direct de la guerre de libération nationale. La dernière en date était Othmane Belouizdad, dernier membre du groupe des «22 historiques». Une figure symbole que témoin d’une Révolution qui a ébloui le monde entier tant elle a bravé une ancienne puissance coloniale.
Farid Guellil