La participation de la femme dans la bataille contre la propagation de la pandémie de coronavirus à travers, notamment, son implication dans des actions de solidarité, comme c’est le cas à Tizi-Ouzou, illustre l’importance de son rôle dans le processus de la construction d’une société nouvelle.
A son engagement aux avant-postes dans le secteur médical où elle constitue le gros du personnel soignant, la femme est aussi présente sur tous les fronts et tous les chantiers. Elle est avocate, femme au foyer, étudiante ou simple ouvrière, à donner de son temps et de son savoir faire au service de la collectivité. Dès l’apparition des premiers cas au niveau de la wilaya, plusieurs d’entre elles, animées de la volonté d’apporter leur concours dans cette bataille contre cet ennemi invisible, se sont investies dans des actions de solidarité, notamment, chacune à sa manière et selon ses moyens. C’est le cas de Nadia, propriétaire d’un atelier de confection à Mekla, à l’Est de la wilaya, qui s’est lancée dès le début de la pandémie dans la fabrication de matériel de protection au profit du personnel soignant, frappée, dit-elle, par «les images sur la rélité de la pandémie qui faisait des ravages en Europe et le débat sur le manque de moyens de protection dans leurs hôpitaux». «Je me suis dis qu’il faudrait bien faire quelque chose pour éviter que cela nous arrive chez nous et j’ai demandé l’avis des 04 employées de mon atelier et nous avions commencé à confectionner des bavettes avec nôtre propre tissu, au début, puis nous en avons reçu des quantités d’une association à laquelle nous les fabriquons bénévolement». Comme elle, beaucoup d’autres femmes à travers différentes localités de la wilaya se sont aussi lancées, à titre individuel ou collectif, dans la fabrication de moyens de protection, principalement des masques visières, mais aussi des blouses protectrices qu’elles fournissent au personnel soignant des structures sanitaires. Pour Naima Tizi-Bouali, présidente de l’antenne locale de l’Académie de la sécurité routière, «c’est par sentiment de devoir» qu’elle s’est engagée dans l’action de solidarité, «malgré le risque et le manque, cela procure une satisfaction de pouvoir aider» assurant «ne sentir aucune fatigue, mais la satisfaction d’avoir accompli quelque chose». Engagée elle aussi dans le travail humanitaire dès avant cette pandémie, c’es t «tout naturellement» qu’elle se retrouve «emportée» par cet élan de solidarité à son avènement, fait remarquer, pour sa part, Hayet Belkacem, étudiante, membre de l’association humanitaire locale «Thafath évènements». «Je me suis retrouvée tout naturellement engagée dans cette dynamique au profit de ceux qui sont dans le besoin, sans réfléchir un instant», même si, avoue-t-elle, elle est «limitée» et n’a pas «la même marge de mouvement qu’avant» dans son action, à cause du confinement, de la crainte et de certaines contraintes familiales.. Au tout début de la pandémie déjà et l’instauration du confinement au niveau de la wilaya de Blida, elle affirme avoir été «jusqu’aux limites de cette wilaya pour remettre un lot de bavette à une amie infirmière dans un hôpital» et continue à «transporter des médicaments au profit des malades chroniques, des vivres et différents besoins», parfois, affirme-t-elle, avec ses propres moyens quand «c’est vraiment nécessaires et urgent». Considérant cette participation, Hakim Amrouche, enseignant à la faculté des sciences humaines de l’Université Mouloud Mammeri (UMMTO), souligne qu’elle est «un aspect de la lutte permanente de la femme à la recherche d’une reconnaissance sociale». «C’est d’abord, une révolte contre une marginalisation persistante de l’élément féminin au sein de nôtre société par une somme d’héritages socio-culturels, qui continuent à creuser les inégalités sociales et économiques entre l’homme et la femme dans tout les domaines» a-t-il soutenu. C’est pourquoi, explique l’universitaire, la femme algérienne, «essaye par tous les moyens et à chaque fois que l’occasion se présente, notamment durant les moments de crises que vit la société, de montrer de quoi elle est capable, et surtout à quel degré sa place est cardinal dans la construction d’une société moderne et ouverte».