Le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, a signé hier un décret relatif à l’instauration d’un confinement partiel obligatoire, à partir d’aujourd’hui, dans neufs autres wilayas. Et s’il le décide, le Gouvernement juge impératif d’étendre la mesure de confinement à d’autres wilayas après la capitale Alger.
En effet, dans le cadre des mesures de lutte contre la propagation de la pandémie du Covid-19, Abdelaziz Djerad a décidé d’élargir le confinement partiel sur Batna, Tizi-Ouzou, Sétif, Tipasa, Constantine, Médéa, El-Oued, Boumerdès et Oran. Cette mesure se traduira par la mise en place d’un « couvre-feu » de 19h à 7h, à l’image de ce qui est déjà en vigueur au niveau de la capitale.
Au plan pratique et suivi de ce dispositif allant dans le sens de limiter la propagation du virus Covid-19, le Premier ministre a émis une instruction en direction des membres du Gouvernement et des walis précisant les conditions de circulation des personnes dans les wilayas concernées par les mesures de confinement, total ou partiel, ainsi que celles liées à l’octroi d’autorisations exceptionnelles. Cette instruction a été édictée par les décrets exécutifs n° 20-69 du 21 mars 2020 et n° 20-70 du 24 mars 2020, précise un communiqué des services du Premier ministre. Ainsi, et à l’effet de permettre un fonctionnement optimal des services à caractère sensible destinés à assurer la prise en charge sanitaire ainsi que l’approvisionnement de la population, il a été décidé que « sont autorisés à circuler, au sein de la même wilaya, les personnels relevant des services de la santé publique et les praticiens privés de la santé et ce, sur simple présentation de leurs cartes professionnelles ».
Il a été décidé aussi que «le transport de marchandises, de quelque nature que ce soit, est exclu des mesures d’interdiction édictées par les décrets exécutifs relatifs aux mesures de prévention et de lutte contre la pandémie » et en conséquence, « ne sont pas soumis à autorisation les activités de livraison de marchandises, y compris celles assurant la livraison à l’intérieur des wilayas de confinement ».
La même source a ajouté que « l’activité de commerce de gros de produits alimentaires et des autres produits alimentant les commerces autorisés doit être maintenue, y compris dans les wilayas ayant fait l’objet de mesures de confinement », soulignant, qu’à ce titre, « les marchés de gros des produits alimentaires et des fruits et légumes et les abattoirs doivent poursuivre leurs activités normalement et la circulation des marchandises de et vers ces lieux est autorisée ». Par ailleurs, « un dispositif spécial de désinfection des moyens de transport de même que des règles de prévention sanitaire doivent être mis en œuvre dans ce type de marchés au niveau des wilayas de Blida et d’Alger », a-t-on ajouté.
Les cas exemptés du « couvre-feu »
Concernant le déplacement des personnes qui s’approvisionnent à proximité de leur domicile ainsi que pour les nécessités impérieuses de soins, « il n’est pas exigé une autorisation préalable », note le communiqué des services du Premier ministre, indiquant que « les walis doivent veiller, en relation avec les services du ministère de la Santé, à l’ouverture des officines pharmaceutiques durant la nuit, notamment dans les wilayas confinées, selon les modalités de permanence habituelles ».
Pour rappel, parmi les mesures décidées par la président de la République, Abdelmadjid Tebboune, pour lutter contre le coronavirus, mettre la wilaya de Blida en confinement total, à domicile, pour une durée de dix (10), renouvelables, avec interdiction de circulation de et vers cette wilaya, et décidé le confinement partiel d’Alger de 19 heures au lendemain à 7 heures du matin. Ainsi le chef de l’État a ordonné la fermeture de tous les cafés, restaurants et magasins, à l’exception de ceux d’alimentation (boulangeries, laiteries, épiceries, étals de fruits et légumes), tout contrevenant à cette mesure de fermeture se verra retirer sa licence et porter sur une liste noire (blacklisté) et n’aura plus aucune licence d’exploitation. Pour les autres commerçants, il s’agira de la fermeture du local avec retrait du registre du commerce et interdiction définitive d’exercice. D’autre part, il a instruit la libération de 50% des effectifs applicable également aux secteurs économiques et services publics et privés.
Sarah Oubraham