Des participants à une rencontre sur « l’abeille et l’environnement » ont appelé, jeudi à Tizi-Ouzou, à réduire et à maîtriser l’utilisation de pesticides et d’engrais mais aussi à planter des espèces mellifères, afin d’assurer à l’abeille un environnement adéquat.
Lors de cette rencontre organisée à l’Institut de technologie moyen agricole spécialisé (Itmas) de Boukhalfa, et ce, par la Chambre d’agriculture de wilaya (CAW) en collaboration avec la Direction locale des services agricoles (DSA), le représentant de l’Institut national de protection des végétaux (INPV) Faouzi Midour a appelé les agriculteurs à ne pas traiter leurs vergers durant la période de floraison afin de préserver les colonies d’abeilles. « Il faut éviter l’utilisation de pesticides durant la période de floraison et recourir aux traitement préventifs pendant la période de repos des arbres, en utilisant l’huile jaune ou blanche qui sont moins nocives, ce qui permettra de détruire 50 % des maladies des arbres fruitiers » , a-t-il dit. M. Midour a déploré l’utilisation abusive de traitement chimique par certains agriculteurs. L’ingénieur agronome Hacene Mellal a, pour sa part, regretté le refus de certains propriétaires de verger arboricole fruitiers, de la présence d’un rucher à proximité de leurs plantations. Il a déploré le phénomène d’abattage d’eucalyptus, un arbre mellifère très prisé par le abeilles et a recommandé à planter cette espèce sur des zones de glissement pour stabiliser le sol et créer une source de pollen aux abeilles, a-t-il insisté. M. Mellal a également cité d’autres espèces qui méritent d’être introduites afin de développer le tapis mellifère de la wilaya dont l’Acacia Robini (faux acacia), le tilleul, qui fleurit entre juin et juillet ce qui prolonge la période de pollinisation, le marronnier d’inde et le châtaigner. Lors de son intervention, le directeur des services agricoles, Laib Makhlouf a annoncé la mise en place d’une stratégie de développement de la flore au niveau de Tizi-Ouzou dans le cadre du programme du Gouvernement visant la plantation de plus de 44 millions d’arbres. Cette démarche consiste à privilégier les espèces mellifères, a-t-il indiqué. Soulignant l’importance de la filière apicole en agriculture, le Pr. Arezki Derridj (université de Tizi-Ouzou) a appelé les apiculteurs à ne pas placer leurs ruchers à proximité des champs agricoles intensifs, où il est utilisé de pesticide et d’engrais qui nuisent à l’abeille et contaminent le miel produit avec les résidus de ces produis chimiques. Pr Derridj et le directeur de l’Tmas, Fillali Rabah, ont insisté sur la nécessité de professionnaliser cette filière, et ce, par le lancement des cycles de formation.
