S’exprimant, hier, sur la situation politique et économique que vit en ce moment notre pays, le professeur en management à HEC Montréal, Omar Aktouf, a proposé des pistes pour une sortie de crise à la lumière des expériences plus ou moins similaires vécues par d’autres pays. D’emblée, le professeur a fait savoir que les Algériens «savent parfaitement» ce qu’ils veulent . En conséquence, et comme appel adressé aux tenants du pouvoir, il suggère qu’«il faut bien être à l’écoute de ce qu’ils revendiquent.» Intervenant à l’émission l’Invité de la rédaction de la Chaîne 3, Pr Aktouf a donné son analyse de la crise prévalant en Algérie, comme il en a suggéré des voies de solution. Interrogé sur la période terroriste des années 90, l’interlocuteur a estimé que le peuple a eu vraiment sa dose. «Il a eu sa leçon et il fera tout pour qu’il ne tombe plus là-dedans», fera-t-il remarquer. Et d’enchaîner : «ce que j’ai remarqué aujourd’hui en discutant avec les gens de toutes catégories et tous niveaux, je constate qu’ils sont dotés également d’une sagesse et d’une compréhension politique parfaite». Poursuivant son analyse sur la crise que vit actuellement notre pays, l’invité de la Radio nationale a mis en avant l’importance de remonter jusqu’à la source de cette crise, tout en remontant à l’époque post indépendance. Il a, en ce sens, cité, au passage, le livre «Le fleuve détourné» de feu Rachid Mimouni, comme pour renvoyer au détournement de la Révolution dès les premières années de l’Indépendance. «Depuis, il est toujours question de l’édification d’une vraie République algérienne, ce que nous n’avons toujours pas réalisé», déplore-t-il, précisant que : «nous avons eu le capitalisme d’État, le néolibéralisme, ses dégâts, et à présents ses gâchis».
Mehdi Isikioune