À la veille de l’adoption, par le Conseil de sécurité de l’Onu, du projet de résolution présenté par les États-Unis (USA), l’ancien envoyé personnel du SG de l’ONU pour le Sahara occidental, l’américain Christopher Ross, a entamé, hier, une visite aux camps des réfugiés sahraouis, a-t-on appris de sources sahraouies.
Ce geste fort de l’ancien diplomate qui reste très écouté par le département d’État US montre qu’il reste très attaché à l’évolution du conflit du Sahara occidental et à l’organisation de la vie des Sahraouis aussi bien en exil que dans les territoires sahraouis libérés par l’armée de libération sahraouie. Cet intérêt a été entamé lorsque il était en poste à Alger et qu’il avait accompagné Andrew Young, alors représentant des États-unis auprès des Nations-unies. L’ancien représentant US et médiateur de l’ONU, est accompagné d’une importante délégation de la grande université de Princeton au New Jersey (États-Unis), composée de plusieurs professeurs et chercheurs. Au menu de ce déplacement pour s’enquérir de la situation des réfugiés sahraouis, figurent des rencontres avec le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Brahim Ghali ainsi qu’avec les deux ministres, de la Défense et des Affaires étrangères sahraouis. Il rencontrera également des représentants de la société civile sahraouie. La visite de l’ancien diplomate américain vise à renforcer les relations étroites qu’il a entretenues avec le peuple sahraoui et à lui apporter un soutien dans sa quête d’indépendance, a indiqué une source sahraouie.
Christopher Ross, 76 ans, a quitté son poste d’Envoyé personnel en 2017, après huit ans passés à tenter de remettre le processus de l’ONU sur les rails. Avant sa démission, le Maroc avait tenté de le pousser à la sortie en 2012 et l’avait, par la suite, déclaré « persona non grata » dans les territoires sahraouis occupés. Son départ marquait l’échec des Nations unies à faire avancer ce conflit vieux de plusieurs décennies vers un dénouement.
Par ailleurs et à Paris le soutien inconditionnel de la France au Maroc au Conseil de sécurité, a été dénoncé par des représentants de la diaspora sahraouie. Ils ont estimé que la France se doit d’assumer « un rôle constructif » dans le processus du règlement du conflit au Sahara occidental, et ont réaffirmé l’attachement des sahraouis et de leur diaspora en Europe à la légalité internationale et au droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination. L’appel a été réitéré lors d’une réunion à Paris du ministre des territoires occupés et des communautés sahraouies à l’étranger, Bachir Mustapha Sayed, avec la diaspora sahraouie en France. Les représentants de la diaspora ont relevé que « l’intransigeance du Maroc, grâce au soutien de la France demeure un obstacle à toute solution pacifique » au Sahara occidental. Un appel a été lancé à l’adresse du Conseil de sécurité en vue « de promouvoir des actions réelles et crédibles sur le terrain », exhortant l’instance suprême de l’ONU à nommer un nouvel émissaire pour le Sahara occidental.
Lors de cette réunion annuelle, les participants ont passé en revue l’ensemble des actions entreprises cette année pour soutenir la cause juste du peuple sahraoui et discuté d’un plan d’action plus large pour 2020 pour faire pression sur les gouvernements européens, principalement la France et l’Espagne, afin qu’ils assument leur rôle dans le règlement du conflit conformément aux objectifs et aux principes des Nations unies.
Intervenant à son tour, le ministre sahraoui a évoqué l’état du processus de paix et les défis auxquels il est confronté. Bachir Sayed a également souligné le travail important accompli par la communauté sahraouie à l’étranger et a insisté sur la coordination entre les associations pour unir leurs forces.
Les différentes associations qui ont pris part à cette réunion, ont exigé, par ailleurs, la libération de tous les détenus politiques sahraouis en demandant l’extension du mandat de la MINURSO à la surveillance des droits de l’Homme pour assurer la sécurité et l’intégrité physique des sahraouis dans les territoires occupés. La diaspora sahraouie en France a saisi cette occasion pour réaffirmer la reconnaissance du Front Polisario comme seul représentant légitime du peuple sahraoui.
M. Bendib
Le Conseil de Sécurité va proroger le mandat de la Minurso
Le Conseil de sécurité des Nations unies doit se réunir ce mercredi pour le prolongement de la mission des Nations unies pour l’organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso). La réunion s’ajoute aux autres réunions officielles qui ont déjà eu lieu ce mois-ci sur le conflit au Sahara occidental, à la veille de la nomination d’un nouvel Envoyé spécial du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental et de l’adoption d’une nouvelle résolution sur la Minurso. Le Front Polisario a appelé à plusieurs reprises le Conseil de sécurité des Nations unies à faire pression sur le Maroc pour qu’il respecte le droit international ainsi que les engagements souscrits dans le cadre du plan de règlement en vigueur depuis 1991. La nouvelle résolution rédigée par les États-Unis a salué le rôle joué par l’envoyé personnel de l’ancien Secrétaire général Horst Köhler, ses efforts pour tenir des négociations directes à Genève et l’impulsion qu’il a créée. Selon la première mouture du projet, la délégation américaine à l’ONU, porte-plume des résolutions sur le Sahara occidental, a suggéré de renouveler le mandat de la Minurso jusqu’au 31 octobre 2020, soit pour une durée d’une année. L’administration américaine avait auparavant appuyé fermement des renouvellements de six mois afin de mettre la pression sur les deux parties au conflit, le Front Polisario et le Maroc, pour revenir à la table des négociations. Washington, semble accorder le temps qu’il faut au prochain envoyé personnel du SG de l’ONU pour remettre le processus de paix sur les rails après la démission de l’ancien envoyé personnel, Horst Köhler. La première mouture du projet réitère, à ce propos, le « ferme appui » du Conseil de sécurité aux efforts du secrétaire général et de son prochain émissaire pour le règlement du conflit au Sahara occidental, réaffirmant en outre l’engagement de l’instance suprême de l’ONU à assister les parties au conflit pour parvenir à une solution mutuellement acceptable qui pourvoit l’autodétermination du peuple du Sahara occidental. Elle souligne que le règlement de ce conflit de longue date contribuerait à la stabilité de la région. Insistant que le statut quo au Sahara occidental est « inacceptable », le projet américain relève que des progrès dans les négociations sont nécessaires pour améliorer la qualité de vie des Sahraouis sous tous ses aspects. Cette première mouture appelle également les parties au conflit à reprendre les négociations sous les auspices de l’ONU de bonne foi et sans pré-conditions, en vue de parvenir à une solution garantissant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Les États-Unis n’ont pas manqué, par ailleurs, de réitérer l’importance du rôle joué par la Minurso sur le terrain et la nécessité pour la mission onusienne de s’acquitter de son mandat, y compris de prêter assistance au prochain envoyé personnel. Cette reconnaissance est un rappel du rôle crucial de la Minurso dans le processus de paix, alors que le Maroc continue d’entraver sa liberté d’action. En avril dernier, le SG de l’ONU a également critiqué les entraves à la liberté d’action de la Minurso qui l’ont empêchées de prêter assistance à Horst Köhler, alors que ce dernier avait demandé au chef de la Minurso, Colin Stewart, de l’aider à maintenir les contacts avec certains interlocuteurs locaux.
M. B.
CAUSE DU PEUPLE SAHRAOUI
Des parlementaires algériens réitèrent le soutien
Des parlementaires de l’Assemblée populaire nationale (APN) ont effectué une visite à l’ambassade de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) au cours de laquelle ils ont réitéré le soutien au peuple sahraoui et à sa juste cause. Lors de l’audience que lui a accordée l’ambassadeur de la RASD en Algérie et membre du Secrétariat national sahraoui, Abdelkader Taleb Omar, la délégation parlementaire algérienne a affirmé que « la position algérienne repose sur des constantes et des convictions solidement ancrées et puisées des principes et valeurs de la Glorieuse Révolution du 1er Novembre 1954 ». L’entretien a été l’occasion de souligner le rôle des instances parlementaires internationales dans le soutien de la lutte du peuple du Sahara occidental, dernière question de décolonisation en Afrique. Pour sa part, l’ambassadeur sahraoui a rappelé « la position algérienne constante en faveur du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance », soulignant que peuple sahraoui en était fièr et reconnaissant. Le diplomate sahraoui a informé les membres de la délégation des développements de la question sahraouie et les échéances auxquelles se prépare le peuple sahraoui, lesquelles, a-t-il dit, constitueront un catalyseur à sa lutte pour le recouvrement de son droit à la liberté et à l’indépendance. La délégation parlementaire algérienne comprenait notamment le responsable de la commission des affaires étrangères à l’APN, Abdellaoui Abdelkader, et la présidente du groupe d’amitié Sahara occidental-Algérie, Saïda Bounab.
M. B.