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INCARCÉRATION DES HOMMES D’AFFAIRES : Quel impact sur le secteur des assurances ?

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Les arrestations d’hommes d’affaires et d’anciens ministres soulèvent des questions sur l’avenir du secteur des assurances en Algérie.

Bien que les données officielles avancent un chiffre d’affaires en hausse, les experts signalent que les arrestations, dont ont fait objet les patrons, n’ont pas été sans conséquences sur le secteur des assurances. C’est le cas de Hassan Khelifati, P-DG d’Alliance Assurances et vice-président de l’Union algérienne des sociétés d’assurances et de réassurance (UAR), qui a signalé que « les pertes subies par les compagnies d’assurances sont colossales au regard des grands projets détenus par ces hommes d’affaires, notamment Ali Haddad ». Tout en précisant que le chiffre de 20 milliards de dinars de pertes (2 000 milliards de centimes), avancé récemment par la presse nationale, est très «probable», le P-DG d’Alliance Assurances a signalé que «les statistiques officielles sont inexistantes ». « Je peux vous assurer qu’il n’y a pas de statistiques officielles, quant aux pertes endossées par les compagnies d’assurances après les arrestations de ces hommes d’affaires », nous a-t-il déclaré, en précisant que «ces derniers investissaient dans des projets gigantesques estimés à plusieurs milliards de DA, ce qui explique l’impact sur le secteur des assurances ».
En ce qui concerne les redevances estimées à 15 milliards de DA, détenues par le Groupe ETRHB de Ali Haddad, notre interlocuteur a précisé encore qu’il « est difficile de juger si ce montant est bel et bien juste », rappelant toutefois qu’il « peut être crédible », au regard des grands investissements lancés par celui-ci, notamment dans le secteur du BTPH.
Pour rappel, bien avant l’avènement du 22 février, le secteur des assurances traversait déjà une crise. Les spécialistes avaient, ces deux dernières années, évoqué un marché en « berne » en raison de la hausse timide du chiffre d’affaires. D’ailleurs, celui-ci s’élevait, selon les données du Conseil national des assurances (CNA), à 142,6 milliards de dinars (mds DA) au 31 décembre 2018, contre 139,5 mds DA durant la même période de 2017, soit une hausse de 2,2% seulement. Ce montant reste minime au regard de la hausse des sinistres, avaient signalé les experts, en s’appuyant sur l’argument de la hausse du stock d’indemnisation à payer qui s’élevait à 85,8 milliards de dinars, en augmentation de 9,5%. En outre, les assurances de Personnes, ont marqué une baisse en se chiffrant à 6,5 mds DA, contre 7,05 mds DA à la même période de 2017 (-7,7%). Également, il a été constaté que le nombre de souscrits aux assurances de personnes a reculé à 1,7 million de personnes à la fin juin 2018 contre 2,3 millions de personnes à la fin juin 2017. Toutefois, le chiffre d’affaires de l’assurance automobile est chaque année le plus important. En 2018, il se chiffrait à 35,81 milliards de DA. Mais cette année, l’incarcération des hommes d’affaires activant dans le secteur de l’industrie automobile, aura son impact sur la production de véhicules et par conséquent sur les assurances automobiles. L’incarcération de ces hommes d’affaires vient donc compliquer les choses pour le secteur en particulier et pour toute l’économie nationale.
Lamia Boufassa

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