La série des arrestations de manifestants, d’activistes et de militants se poursuit toujours. En effet, après le militant Samir Belarbi et avant lui, le SG de l’UDS Karim Tabbou, le journaliste Fodil Boumala a été arrêté et placé en détention provisoire à El Harrach. C’est ce qui a été affirmé par ses avocats qui précisent que la décision a été prise par le juge d’instruction près du tribunal de Dar El Beïda. Selon eux, les charges retenues contre lui portent sur l’«atteinte à l’intégrité du territoire national et atteinte à l’unité nationale», et «diffusion de tracts susceptibles de porter préjudice à l’intérêt national». Cette arrestation a été condamnée, comme celles du moudjahid Bouregâa Tabbou, Belarbi et les autres détenus, par les partis et les acteurs politiques, des personnalités nationales et des membres de la société civile. Le Forum civil pour le changement, dirigé par Arar Abderrahmane, dans un communiqué de presse, se dit «surpris» par ces arrestations, qui sont «des décisions abusives et défavorables à la tenue des élections». Signalant que ces arrestations «ne renforcent pas la confiance des citoyens dans le processus électoral », le Forum a précisé que cet état de fait «ne présage pas une sortie de crise». Pour lui, les «décisions prises contre les activistes ne feront qu’empirer la situation politique et sociale du pays». Plus loin, Arar a soutenu que «ce type de mesures accentueront la pression sur les citoyens dans la pratique de leurs libertés individuelles et collectives et même dans l’opération de vote et du choix politique ». Le Forum du changement a, en outre, exprimé ses inquiétudes quant aux éventuels dérapages qui pourraient survenir dans le pays, appelant «toutes les forces qui appellent au changement, à tenir compte de la sensibilité de la situation». Plus loin, le Forum civil, que préside Arar s’adressant au pouvoir, recommande à ce dernier «de bien écouter la voix du peuple et de cesser ces arrestations» et de procéder, poursuit-il «à la libération immédiate de tous les détenus pour le bien du pays».
Lamia Boufassa
