Les premières analyses des eaux du Taksebt (Tizi-Ouzou), effectuées par le des chercheurs de l’université mouloud Mammeri, suite à la mort de poissons dans ce barrage ont révélée un taux «anormal» de chlore, alors que les prélèvements d’eau et de poissons faits par la direction de la pêche, sont en cours d’analyse, a-t-on appris lundi, des concernés.
«Les prélèvements effectuées dès l’apparition du phénomène sont en cours d’analyses et les résultats seront connus prochainement, a fait savoir le directeur de la pêche, Belaïd Abdelhafid rencontré sur le site. «Plusieurs hypothèses ont été avancées. Nous attendons les résultats des analyses pour annoncer officiellement les causes. On parle d’eutrophisation, de pollution naturelle par la remontée de la vase, de chlore …. nous préférons attendre les résultats des analyses», a-t-il ajouté. Le même responsable, lors d’une visite sur le site avec les directeurs des ressources en eau et des services agricoles, a observé que ce phénomène de mortalité est «moyen» et qu’il est limité dans une seule zone du barrage à savoir celle située en aval des forages. Le chef de laboratoire des eaux de l’université de Tizi-Ouzou qui était lui aussi au niveau du même site touché et qui se trouve après le deuxième pont du barrage hydraulique, a indiqué à l’APS qu’il suit avec son équipe ce phénomène depuis son apparition il y a une vingtaine de jours. «Nous avons effectué des analyses qui ont révélé que le taux de chlore libre présent dans une partie du barrage est au dessus de la normale», a-t-il dit. Ce taux inhabituel est de 0,1 à 0,2mg par litre d’eau alors que la norme est de 0,05 mg/l, a-t-il expliqué. «Ces valeurs sont suffisantes pour nuire à la biodiversité du barrage», a précisé M. Abdeslam. Il a toutefois rassuré que ce taux n’altèrent pas la qualité de l’eau potable. «Pour l’eau potable cela ne représente pas un risque puisqu’on utilise jusqu’à 0,5 mg/l pour traiter l’eau», a-t-il ajouté. La température élevée de l’eau qui est de 31c pourrait aussi être une des causes de cette mortalité, a souligné le chef de laboratoire, insistant sur la nécessité de rester vigilent pour savoir pourquoi le taux de chlore a augmenté et essayer de trouver l’origine de ces valeurs car «le chlore libre devrait se dégazer et s’il subsiste c’est qu’il s’agirait d’une source permanente. Nous continuons nos investigations et on ne peut pas se prononcer au stade actuel de nos recherches», a-t-il dit. Le suivi effectué par l’équipe du laboratoire des eaux en amont du pont de Takhoukht sur les deux branches qui viennent de Ouadhias et Ath Ouacifs, ont révélé qu’il n’y a pas de mortalité et que les valeurs de l’eau brut sont normales. Même constat concernant l’oued de Berkmouche qui vient de Souk El Djemaâ, a indiqué M. Abdesslam. Lors de la visite du site du barrage affecté deux espèces de poissons sont concernées par ce phénomène: la Carpe et la Brème, a-t-on constaté. Le Sandre n’a pas été touché, a-t-on vérifié auprès de pêcheurs rencontrés sur le site même où des poissons morts flottaient. L’un de ces pêcheurs, Nacer Bounouh, qui pêche depuis une quinzaine de jour au niveau de ce site a confirmé qu’il n’a rencontré aucun cas de Sandre mort.