Accueil ACTUALITÉ 28e MARDI DE MOBILISATION : Les étudiants assiègent le bâtiment de l’APN

28e MARDI DE MOBILISATION : Les étudiants assiègent le bâtiment de l’APN

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La 28e marche des étudiants a drainé, hier, à Alger, des milliers d’étudiants. Les manifestants ont «réussi» a atteindre le siège de l’Assemblée populaire nationale, qui a ouvert sa session ordinaire d’automne, en présence de son président, Slimane Chenine et du Premier ministre, Nourredine Bedoui et son staff au gouvernement.
Rejoints et soutenus par des centaines de citoyens, femmes et hommes, âgés et jeunes, à partir de la Place des Martyrs, et tout au long de l’itinéraire de la marche, les étudiants ont «réussi» à mettre les pieds au siège de l’hémicycle de Zighoud Youcef. Ils étaient plusieurs milliers à scander «wellah ma ne3yaw hetta terrahlou (dégagez, dégagez)», «Bedoui dégage» et à l’adresse des parlementaires ils criaient «Députés à la poubelle !» «Makanch intikhabat m3a el 3issabat (pas d’élection avec les gangs.)» Tout a commencé vers 10h30. Les manifestants se sont regroupés pour entamer leur marche à partir de la Place des Martyrs. Les étudiants et enseignants sont venus de différentes universités, écoles supérieures et instituts d’Alger. Ils étaient bel et bien là, encore plus nombreux que le mardi précédent. Et pour cause, «nous comptons faire aujourd’hui (hier: ndlr) une démonstration de force simultanément à travers le pays à l’occasion de la rentrée sociale», nous affirme une étudiante croisée sur les lieux avant l’entame de la marche. Sa copine, drapée de l’emblème national, lui emboîte le pas, d’un air confiant, elle lance : « Chut on marchera vers le siège de l’APN. Soyez patients, chaque chose  en son temps !» Après avoir entonné l’hymne nationale «Kassaman», les marcheurs se sont dirigés vers le siège de l’Assemblée, en empruntant la Rue Bab-Azzoune, le Square Port-Saïd et la Place Émir-Abdelkader. À ce niveau, l’itinéraire des manifestants passe par la Rue Larbi-Ben-M’hidi, contrairement aux marches précédentes. Les premières voix commençaient à scander : «Il n’y aura pas de vote, on ne votera pas, Bedoui et Bensalah doivent dégager». Et le silence règne tout d’un coup ! Les manifestants qui étaient en tête de la foule, notamment ceux chargés de l’encadrement de la marche, faisaient avec leurs mains un signe à la foule de faire vite et de presser les pas pour descendre cette fois-ci vers la Rue Colonel-El- Haouas, et d’emprunter le Boulevard Mustapha-Ben-Boulaïd.

Répression et solidarité des citoyens
La foule s’agite, et tout le monde s’est mis d’accord pour le départ vers le siège de l’APN, même si beaucoup parmi les manifestant, notamment les vieux et les vieilles, n’étaient pas du même avis.
Déterminée à aller au bout de son action pacifique, la foule s’est dirigée vers le siège de l’APN ; elle est ainsi bloquée en bas du Boulevard Mustapha Ben- Boulaïd par un dispositif sécuritaire placé face à la foule pour l’empêcher de progresser.Comme nous l’avons constaté de visu, le premier face-à-face entre les forces de l’ordre et les manifestants était tendu. La police, fortement mobilisée, charge les étudiants à coups de matraque. Du coup, des citoyens interviennent. Armé de courage, un vieil homme lance à l’adresse des policiers : «Allez-y, frappez ! Vous pouvez nous frapper ! Mais ne touchez jamais à nos enfants !»
L’un des slogans phare de cette 28e marche était le rejet des élections comme démarche proposée par le pouvoir. Preuve en est, les manifestants ont proclamé d’ores et déjà que c’est «le peuple qui est Président».
Mohamed Amrouni

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