Lors de la réunion ministérielle du Bureau de la coordination du Mouvement des non-alignés (MNA), qui a débuté samedi passé, dans la capitale de la République bolivarienne du Venezuela, Caracas, l’Assemblée générale (AG) des Nations unies (ONU) a remercié, dans son message vidéo, le Mouvement des non-alignés pour son attachement à défendre le respect de la souveraineté des pays, le droit à l’autodétermination des peuples, la solidarité internationale et le droit à la paix et au développement de tous les peuples du monde.
Appelant les pays membres du MNA à continuer de défendre « fermement » le respect de la souveraineté, le droit à l’autodétermination, la solidarité internationale et le droit à la paix et au développement de tous les peuples », la présidente de l’AG de l’ONU, Maria Fernanda Espinosa Garces, a remercié le MNA pour « sa promotion de la déclaration de la Journée internationale du multilatéralisme et de la diplomatie pour la paix » célébrée, pour rappel, le 24 avril dernier. Poursuivant, elle affirme, que «le multilatéralisme et le droit international étaient les garants de la paix », déclaration qui sonne comme un rappel à l’ordre à l’encontre de certaines puissances, siégeant au Conseil de sécurité et détentrices du droit de Veto qui, dans leurs traitements pour le règlement des tensions et des conflits que connaît notre monde, privilégient, dans la majorité des cas, leurs intérêts stratégiques sur le droit international; ce qui prolonge les crises et fait perdurer les conflits et le non règlement des questions inscrites sur l’agenda onusien, pour ne citer que la non décolonisation, à ce jour, de la Palestine et du Sahara occidental. Dans un Monde en mutations accélérées, à divers niveaux et domaines, engendrant, dans le sillage, des tensions et des visées d’hégémonie, le Mouvement des non-alliés suscite, ces dernières années, un regain d’intérêts, notamment en ce qui a trait à la portée de ses principes et ses idéaux, qu’il s’est tracé, depuis sa mise sur pied, par les présents, en 1955, à la Conférence de Bandung et consolider à partir des années 60, par les pays débarrassés, par la lutte de libération, du système colonial, dont l’Algérie et des décennies plus tard l’Afrique du Sud, après la chute du système de l’apartheid. La tenue de sa réunion au Vénézuela, pays assurant sa présidence, durant trois ans, depuis 2016, en succédant à la République islamique d’Iran, intervient dans un contexte particulier, les ingérences de Washington et ses alliés dans les affaires internes de la République bolivarienne, la politique étasunienne en matière des affaires étrangères prônant davantage, par son président Trump, la suprématie des USA, les nouvelles tensions et conflits marquant la scène internationale, notamment, la guerre de Ryadh contre le Yémen, les conséquences du retrait de Washnigton de l’Accord nucléaire des 5+1 et l’Iran, la volonté politique américano-israëlienne avec leurs alliés,dont ceux du monde arabe, à liquider la cause du peuple palestinien, la guerre silencieuse que se livrent les grandes puissances sur les richesses de l’Afrique engendrant l’envoi d’opérations militaires, prétextant la lutte contre le terrorisme, la famine qui bat un record alors que la richesse de quelques milliardaires a triplé; voire quadrupler, ces trois dernières années. Autant de questions brûlantes, préoccupant bon nombre de pays, membres du MNA et les peuples à travers les différents continents, craignant de voir ses tensions et conflits, outre les risques d’éclatement de nouvelles guerres, prendre le dessus sur ce qui devraient être promu, en matière d’enracinement du respect des droits des peuples et la souveraineté des pays, que consacre le droit international. Ce qui est important, pour l’intellectuel engagé, Samir amine « c’est la proclamation du respect de la souveraineté nationale économique et politique » et la non-reconnaissance du droit de certains pays, précise-t-il « à s’autoproclamer communauté internationale » a-t-il souligné, dans une de ses déclarations. Poursuivant, il dira « je parle de l’ambassadeur des états-Unis suivi dans les minutes qui suivent par les ambassadeurs des pays européens et avec aux deux ou trois acolytes comme les grandes démocraties’ l’Arabie saoudite et le Qatar », martèle l’égyptien Samir Amine, figure de la mouvance tiers-mondiste et anticapitaliste depuis les années 60, à ce jour. L’émergence de nouveaux pôles et groupes régionaux, tels le Brics (Brésil- Russie-Inde-Chine Afrique du sud ) renseignent amplement sur l’avènement incontournable d’un monde multipolaire, débarrassé de l’ancien unipolarisme, que dominaient les états-Unis. Le MNA est appelé à dégager ses lignes directrices permettant, à ses membres notamment, de peser sur le cours de ce processus en vue de garantir les intérêts des pays du sud, (dont les plus vulnérables) et demeurer un espace pour peser en faveur des peuples encore colonisés.
Pour le MAE palestinien : « Israël est une menace pour l’intégrité et la défense de l’ordre international »
Dans son discours au sommet des ministres des Affaires étrangères du Mouvement des pays non alignés (MNA), tenu samedi dernier, à Caracas, le ministre palestinien des Affaires étrangères, Ryadh al-Maliki, a dénoncé le régime israélien, qui « bénéficie du soutien inconditionnel du gouvernement américain, présidé par Donald Trump » a-t-il affirmé, sans manquer de rappeler au Monde, que l’entité sioniste commet « des crimes contre les Palestiniens » et constitue, a-t-il poursuivi « une menace pour le monde entier ».« Les graves problèmes auxquels est confronté le peuple palestinien sont symptomatiques d’une menace plus grave pour la paix et la sécurité internationales ». Le responsable palestinien ajoute «pour l’intégrité et la défense de l’ordre international » a déclaré Al-Maliki.à partir du Venezuela, pays qui, pour rappel a rompu ses relations diplomatiques avec Israël, sur décision de l’ex-président, le défunt Hugos Chavez. D’un autre côté, ces derniers mois, faut-il le rappeler, des pays arabes, notamment les monarchies du Golfe accourent sous la pression de Washington à ouvrir des canaux avec l’entité sioniste, qui a renoncé à tout règlement pacifique du conflit, garantissant les droits légitimes du peuple palestinien, dont le droit du retour des réfugiés palestiniens et l’édification d’un état palestinien souverain, et sa capitale El-Qods. Insistant sur le fait que l’attaque contre la Palestine n’est pas seulement une attaque contre la Palestine, le MAE palestinien dira que « permettre à l’alliance américano-israélienne de fouler aux pieds le droit international en Palestine est une licence pour que cette alliance puisse faire de même partout dans le monde » a-t-il averti.
Dans son annonce, début juillet, de prendre part à la réunion du MNA à Caracas, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Ryabkov,a dit que la politique américaine, en direction du Venezuela, pays souverain, consiste « à exercer un maximum de pressions sur le Venezuela » et de poursuivre que son pays redoute que Washington continue à chercher des procédés et des plans en vue « de déstabiliser la situation dans ce pays ». Il a réitéré, à cette occasion, que la Russie espère que le dialogue entre le gouvernement du président Nicolas Maduro et «des figures raisonnables de l’opposition » se poursuivent, et que les « tentatives visant à imposer tel ou tel autre modèle social ou politique au Venezuela finiront par échouer», a-t-il précisé.
Bon nombre de pays, membres du Mouvement des non-alignés conservent une signification politique en ce qu’il exprime la volonté d’un grand nombre d’entre eux de garder ses distances vis-à-vis de l’Ouest, notamment Washington.
Karima Bennour