L’assemblée générale extraordinaire (AGE) de l’Union nationale des barreaux d’Algérie (UNBA), tenue à l’hôtel Royal de Béjaïa, a adopté, dans sa déclaration finale, une série de résolutions en vue d’accompagner le Mouvement populaire, notamment, le volet relatif à la défense des détenus d’opinion, ainsi que les manifestants. À ce titre, les avocats ont pris la décision de boycotter, demain jeudi, les activités de toutes les juridictions (tribunaux et cours). Ce boycott sera appuyé par trois marches le même jour à travers les wilayas d’Alger, Oran et Annaba. À travers ces actions, l’assemblée générale de l’Unba revendique «la libération de tous les détenus d’opinion et de tous les participants aux marches pacifiques emprisonnés ». Annonçant la constitution d’un collectif pour la défense de ces derniers, l’UNBA a dénoncé toutes les atteintes aux libertés d’expression, de manifestation et de circulation et condamné toutes les arrestations et les détentions de manifestants qui, selon eux, constituent «une violation caractérisée des droits et libertés». à ce titre, l’Union des avocats s’est déclarée «disposée, dans le cas où elle est sollicitée», à déposer plainte contre «les dépassements dont ont fait l’objet les manifestants».
En ce qui concerne les manifestants arrêtés pour avoir porté le drapeau amazigh dans des marches pacifiques, les membres de cette AGE ont dénoncé « énergiquement ces arrestations arbitraires et les poursuites judiciaires engagées contre eux ».Toujours dans le même ordre d’idée, l’AGE des barreaux nationaux s’est également penchée sur la violence policière subie par les manifestants lors de la marche du vendredi 5 juillet. Par conséquent, il a été décidé de recenser l’ensemble des manifestants victimes de «ces bastonnades musclées», afin de porter plainte en leur nom contre les policiers auteurs de ces dépassements.
Plus loin, l’Union des barreaux a pointé du doigt des «brutalités policières» qu’elle compare «aux pratiques de l’OAS».
Outre ces actions, l’UNBA a décidé de mettre en place une cellule de crise sous l’égide du bureau national de l’UNBA pour suivre l’évolution du mouvement et entreprendre des actions que dicte la situation. Abordant l’offre de dialogue faite par le Chef de l’état, Abdelkader Bensalah, celle-ci a considéré que tout dialogue doit être « inclusif ». Sur ce, elle a exprimé un refus irrévocable quant à cette proposition.
À noter que quelques 340 avocats issus des 21 barreaux d’Algérie ont participé à cette AGE, qui devait se tenir initialement à la maison de la culture Taos Amrouche, pour être ensuite transférée à l’hôtel Royal, faute d’autorisation.
Lamia Boufassa