Après avoir appelé, dans son premier discours, prononcé, mardi, au dialogue, considérant celui-ci l’unique solution de sortie de crise, le général de corps d’armée, Ahmed Gaïd Salah a indiqué, hier, dans son deuxième discours, à partir de Tamanrasset, où il est arrivé lundi, pour faire de ce dialogue «un projet civilisationnel » et que la priorité a-t-il poursuivi « est de faire en sorte que tout un chacun soit convaincu de l’importance du dialogue pour sortir le pays de la crise » a-t-il précisé.
Insistant sur la nécessité d’organiser l’élection présidentielle, dans les plus brefs délais, le général de corps d’Armée en réitérant hier son appel au dialogue a indiqué que les contours de celui-ci « se préciseront en fonction du sérieux et de la faisabilité des propositions qui seront faites » afin de trouver « une solution dans les plus brefs délais » avant de préciser « loin de toute période de transition ». Réaffirmant son refus de voir le pays aller sur une période de transition car, selon lui, celle-ci est porteuse de tous les dangers et incertitudes, hier, Ahmed Gaïd Salah a encore une fois insisté sur la nécessité d’aller sur la voie de l’organisation de la présidentielle et « de ne pas perdre davantage de temps ». Après avoir insisté, lors de son discours, du 20 mai dernier, à partir de Ouargla qu’il faut accélérer le processus de création de l’instance indépendante d’organisation et de supervision des élections, Le général de corps d’Armée, Ahmed Gaïd Salah lors de ses deux discours, de mardi et celui d’hier, a insisté sur le dialogue en vue de sortir de la crise, par la tenue dans les plus brefs délais d’une présidentielle. Si avant-hier, Gaïd Salah a affirmé que « La priorité aujourd’hui, et je le redis instamment encore une fois, est que chacun de nous croit en l’importance d’aller vers un dialogue productif qui permet de faire sortir notre pays de cette phase », hier, plus explicité, il dira que « la priorité est de faire en sorte que tout un chacun soit convaincu de l’importance du dialogue pour sortir le pays de la crise » avant d’ajouter « en prenant comme base ce qui a été réalisé jusque-là » a-t-il expliqué. Une déclaration qui se veut un rappel, de ce qui a été accompli, la satisfaction de la revendication du mouvement populaire pacifique, relative au refus du cinquième mandat suivie de la démission de l’ex-président de la République Abdelaziz Bouteflika, au départ de son frère, conseiller de la présidence, jusqu’aux poursuites judiciaires, à son encontre et d’autres hauts responsables de l’État et d’hommes d’affaires, en traduction du slogan du peuple dans ses sorties «ya sserakine Klitou Lbled, (voleurs, vous avez dilapidé le pays :NDLR) ». S’adressant au peuple algérien, qui s’apprête demain, pour le 15e «vendredi», selon l’expression de plus de 22 millions d’Algériens qui sortent, depuis le 22 février dernier, pour le changement du système politique en place, le général de corps d’Armée a réitéré, hier, son appel au peuple pour se mettre aux côtés de l’Armée afin de relever tous «les défis», accusant de nouveau certaines parties de tout faire pour entraver les efforts pour une sortie de crise. Il dira aux parties en question, «ceux qui se comportent de la sorte sont contre un dialogue sérieux, et ils en assumeront la responsabilité devant Dieu, le peuple et l’Histoire», a-t-il ajouté. Dans son discours précédant celui qu’il a prononcé, hier, le général de corps d’Armée, Ahmed Gaïd Salah évoquant la crise que traverse le pays, notamment en l’absence, à ce jour du dialogue, cette crise qui est «relativement complexe» , doit être résolue à travers un dialogue «sincère et objectif» lors duquel, a-t-il poursuivi «il sera question de l’évaluation des circonstances que vit le pays et de concessions réciproques pour le bien du pays» a-t-il précisé, mardi dernier. Il avait à cette occasion souligné que «la solution est entre les mains des Algériens fidèles à leur patrie et c’est eux qui trouveront la solution à travers, je le répète» dit-il «le dialogue qui mène à un consensus et un compromis sur l’impératif de l’organisation des élections présidentielles, le plutôt possible».
Karima Bennour